L’Arbre aux légumes vers la liquidation ?
28 contrats aidés sont en sursis à l’Arbre aux légumes, association de réinsertion par le maraîchage bio.
Lundi matin, c’est les larmes aux yeux que Philippe Mahieu, directeur de l’arbre aux légumes, a rassemblé les quatre salariés permanents de l’Arbre aux légumes pour leur dire la nouvelle. Une lettre du préfet reçue vendredi dernier ne laisse aucun doute sur les intentions de l’État : la préfecture résilie la convention pluriannuelle qui contractualise les emplois aidés de l’association depuis 2015. Le 4 octobre prochain, les 28 contrats en durée déterminée d’insertion ainsi que les trois contrats jeunes prendront fin. Dans son courrier, le préfet Thierry Coudert évoque un taux de retour à l’emploi trop faible au regard des subventions versées par l’État et pointe des déficits trop importants dans la comptabilité de l’association, ces trois dernières années. Il note une augmentation des charges de personnel également trop importante.
Un tournant difficile
Cette association d’insertion par le maraîchage bio, historique à Saint-Marcel, a déménagé au pied du Château de Gaillon il y a deux ans, après avoir quitté ses terres d’origine, sur l’ex-friche Bata, faute de pouvoir s’agrandir sur place. Après deux années difficiles pendant lesquelles il a fallu relancer la production et déménager les serres - bref, repartir à zéro -, l’Arbre aux légumes commençait tout juste à entrevoir de belles perspectives pour l’année à venir. « Les enseignes de bio installées à Vernon nous ont sollicités pour travailler avec elles » glisse le directeur. En déficit, l’association compte sur la vente de son terrain de Saint-Marcel pour retomber sur ses pieds.
28 salariés en réinsertion
« Sans contrats aidés, une association comme la nôtre n’a plus de vocation à exister puisque par définition, on réinsère les gens » glisse un salarié permanent de l’association. La fin des contrats aidés pourrait bien être fatale à cette structure qui emploie donc une trentaine de personnes en situation de réinsertion, et quatre salariés permanents en CDI. « On ne pourra pas les garder. C’est tout le travail de ces dernières années qui est anéanti » constate Philippe Mahieu, le directeur de l’association.
Le conseil d’administration de l’Arbre aux légumes, réuni en urgence lundi soir, a d’ores et déjà fait un recours devant le tribunal administratif et demandé un rendez-vous au préfet. Les salariés, eux, se mobilisent et espèrent sensibiliser le public à leur cause. « Dans ces conditions, on se dirige droit vers la liquidation judiciaire. Cette décision est brutale, mais nous allons nous battre » .