Coexistence difficile entre McArthurGlen et le centre-ville de Vernon
Il y a un an, McArthurGlen a ouvert ses portes à Douains. Dès la phase initiale, le projet ne faisait pas l’unanimité tant au niveau environnemental qu’économique.
« Notre centre sera générateur de retombées économiques positives pour le territoire local et porteur d’opportunités pour sa population », déclarait Myriem Nieres-Tavernier, directrice générale de McArthurGlen ParisGiverny, en 2022. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Cette promesse a-t-elle été tenue ? Des commerçants du centre ville vernonnais font le bilan, après une année de coexistence avec le géant britannique.
Pas de nouveaux clients
Sylvie Chevauché, gérante de la boutique de linge de maison Carré Blanc et coprésidente du club des commerçants de Vernon a constaté une légère baisse de son chiffre d’affaires depuis un an : « J’ai deux concurrents qui ont ouvert leurs portes chez McArthurGlen mais il est difficile de déterminer si c’est lié à eux, aux travaux du centre-ville ou bien tout simplement à la conjoncture actuelle. »
Annie, gérante de la boutique de prêt-à-porter Samedi remarque la même chose : « Je ne pense pas qu’on soit impacté sur la semaine, par contre le samedi je remarque une baisse de la fréquentation mais difficile à dire si c’est dû à la concurrence avec McArthurGlen ». Le projet était supposé amener de l’attractivité touristique en centre ville, pour Annie, ce n’est pas le cas : « À l’époque, la mairie nous disait que ça ramènerait du monde vers les commerces du centre ville, ce n’est malheureusement pas vrai. »
Soraya, employée chez NafNaf nous confirme que le centre commercial ne lui a pas amené de nouveaux clients depuis son ouverture : « Je connais mes clients et je discute avec eux, ce ne sont pas des visiteurs de McArthurGlen qui transitent vers le centre-ville. On ne vend pas les mêmes produits que là-haut (McArthurGlen, Ndlr) et il n’y a donc pas de concurrence directe entre nos produits. Par contre, on se fait totalement éclipser sur certains évènements comme le dimanche des fêtes où cette année nous n’avons même pas ouvert. »
« On ne rivalise pas »
Même constat du côté de Terre Ovale, magasin de prêt à porter de marques : « Pendant les fêtes de Noël, McArthurGlen était très animé avec une grande roue, des feux d’artifices, de la musique. Ce qui contrastait avec le centre ville de Vernon qui était peu animé. Les familles se sont naturellement plus orientées là-bas, quand on voit les moyens qu’ils ont, on ne rivalise pas ! », témoigne Virginie. Avant de poursuivre : « Au début, la mairie nous a dit que les marques qui seraient vendues là-bas ne seraient pas les mêmes que chez nous. C’est faux, il y a plusieurs marques qu’on peut retrouver chez eux comme chez nous. Il ne s’agit pas forcément des mêmes collections mais les clients ne s’en rendent pas toujours compte ».
Un plan d’indemnisation
Pour compenser cette concurrence, un plan d’indemnisation a été prévu par McArthurGlen. « Des indemnités nous sont versées (au club des commerçants, Ndlr), à hauteur de 60 000 € par an durant trois ans, pour nous aider à investir et compenser notre manque à gagner. Pour cette première année, SNA a validé notre projet de financer aux adhérents du club une page google My business et une vidéo 360° de leurs boutiques », souligne Sylvie Chevauché. À noter que ce plan d’indemnisation ne concerne que les adhérents du club des commerçants et non tous les commerces vernonnais.