Le conseil départemental s’intéresse à une exploitation laitière
Dans le cadre de ses visites cantonales, Alexandre Rassaërt, président du Conseil départemental de l’Eure, s’est rendu au village d’HeubécourtHaricourt mercredi 17 avril.
Mercredi 17 avril, la visite de l’exploitation laitière familiale des Deux Rives a conclu la sortie d’Alexandre Rassaërt, président du conseil départemental : « Je n’ai pas d’agriculteur dans ma famille, j’ai donc besoin qu’on m’explique de manière très concrète comment ça se passe. En tant que président du conseil départemental, je peux être le relais au niveau national. Ça permettrait aussi de voir comment on peut soutenir les agriculteurs et faire en sorte que la loi d’orientation de l’agriculture aille plus dans leur sens aujourd’hui. »
1,4 million de litres vendus
Manuel Gavelle, en présence de son fils, Benoît, et de sa femme, Patricia, tous deux coassociés, ont présenté leur ferme. En quelques chiffres, elle s’étend sur une superficie de 223 hectares dont 123 hectares utilisés pour la production de lait (prairies et céréales pour nourrir les vaches) et les 100 hectares restants servent à la culture de céréales destinées à la vente.
Avec une capacité de 140 vaches laitières, plus de 1,4 million de litres sont vendus chaque année à Lactalis, avec un prix au litre qui connaît de fortes variations depuis 2021, sujet sensible depuis le début de la crise qui sévit dans le monde agricole depuis le mois de janvier. « Il y a du lait qui vient d’Irlande ou de Belgique qui est vendu moins cher et qui vient concurrencer directement le lait français », confie Manuel Gavelle avant de préciser : « Avec les différences de normes qu’on peut avoir, rien qu’avec les autres pays européens, acheter français est un gage de qualité et de sécurité alimentaire, aussi bien en termes de bien-être animal que de respect de l’environnement. »
Vers une alimentation de qualité
Les discussions se sont orientées vers la loi EGAlim (loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous) et la toute récente loi orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture.
La première, adoptée en 2018, fixe des objectifs ambitieux à la restauration collective publique et privée (scolaire, santé, travail, carcéral, Ndlr) pour permettre la transition vers une alimentation de qualité et durable. « Dans les cantines scolaires, ce sont plutôt de bons élèves mais dans les autres domaines de la restauration collective, c’est plus compliqué », assure Benoît Gavelle qui fait partie de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait, Ndlr). Il poursuit : « On souhaite que dans la loi, les industriels aient l’obligation de se mettre d’accord avec les producteurs avant d’aller négocier avec la grande distribution. Aujourd’hui, les industriels ont tendance à négocier un prix avec la grande distribution avant de s’être mis d’accord avec les producteurs pour ensuite le leur imposer. Forcément ça coince ».
Loi d’orientation
La loi d’orientation, présentée mercredi 3 avril dernier en Conseil des ministres pour répondre à la crise agricole, vise à préserver la souveraineté agricole et alimentaire du pays, en misant sur le renouvellement des générations en agriculture et en répondant aux enjeux du changement climatique.
« C’est une loi très large qui prévoit beaucoup de simplification normative. Nous avons lu le projet et sommes en train de l’amender au niveau national avec la FNLP », explique Benoît.
Mieux appréhender les choses
Manuel Gavelle nous donne son ressenti quant à la visite cantonale :« Je suis satisfait d’avoir reçu le président du département. C’est bien que nos élus mettent les bottes et viennent voir la réalité sur le terrain pour ressentir les choses et mieux les appréhender. »