GASNY Les élèves de 5e dialoguent avec une autrice de BD
Les collégiens de MarcChagall ont rencontré Elsa Bordier à la médiathèque dans le cadre du prix des Dévoreurs de livres.
Faire aimer la lecture aux jeunes de 9 à 16 ans, telle est l’ambition de ce prix créé il y a vingt ans par les médiathèques de l’Eure. Jeudi 18 avril, les élèves de 5e A avaient rendezvous avec Elsa Bordier, autrice, en duo avec le dessinateur Titouan Beaulin, de la BD La Chevaleresse (éditions Jungle), un album féministe et médiéval où l’héroïne se glisse dans l’armure d’un chevalier. L’écrivaine, qui vit à Rennes, a travaillé dans la pub et le journalisme, mais c’est son travail dans une librairie, au rayon manga, qui a décidé de sa vocation. Elle a publié sa première BD il y a huit ans.
Elsa Bordier a d’abord expliqué aux élèves en quoi consiste l’écriture d’un story-board : il s’agit de faire coller le scénario aux cases de la bande dessinée, prévoir les enchaînements et les dialogues. Ces derniers ne doivent pas faire doublon avec l’image : si la peur se lit sur la tête du personnage, ce n’est pas la peine d’y ajouter du texte.
Dans un second temps, les collégiens ont posé des questions à l’autrice. Pourquoi avoir choisi une guerrière comme héroïne ?
« Parce que, de nos jours, les choses bougent dans les rôles assignés à une fille ou à un garçon : la douceur pour les unes, la bagarre pour les autres, c’est fini ! » Pourquoi écrire le scénario d’une BD plutôt qu’un roman ? « La BD, c’est un travail d’équipe : on donne
❝ Je préfère les histoires qui se terminent bien. ELSA BORDIER
une histoire à quelqu’un et il en fait autre chose. » Comment est née cette histoire ? « Du sentiment, lorsqu’on est ado, de ne pas se sentir à sa place. Nos rêves sont différents de ceux que nos parents ont pour nous. » Quels auteurs appréciez-vous ? « En littérature jeunesse, j’aime Frances Hardinge et Neil Gaiman. » Est-ce difficile d’écrire ? « Cela demande énormément de concentration et d’énergie. » À quoi ressemblera votre prochain ouvrage ? « Parmi les thèmes que j’aimerais aborder, je citerais la nature et la colère féminine. » Écrirez-vous un jour une BD dramatique ? « Je n’aime pas trop les histoires où le héros meurt à la dernière page. Le monde est dur, je préfère que ça se termine bien. » Pour Elsa, la plus jolie fin serait de se voir décerner le prix des Dévoreurs de livres en juin à Évreux.