Le Démocrate Vernonnais

Civil War : un périple journalist­ique spectacula­ire à travers les États-Unis

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Chaque semaine, retrouvez la critique cinéma de notre correspond­ante, Emma. Cette semaine, elle est allée voir Civil War.

Une guerre civile éclate aux États-Unis et les différents États se battent pour leur liberté et indépendan­ce, où des reporters tentent de faire connaître la vérité.

Une course effrénée à travers une Amérique fracturée qui, dans un futur proche, est plus que jamais sur le fil du rasoir. En effet, une équipe de journalist­es parcourt les États-Unis en proie à une guerre civile sans précédent. Ces derniers ne sont alors qu’armés de leur matériel. L’armée américaine, de son côté, est chargée de tirer à vue sur les correspond­ants. Le groupe est composé de quatre personnes : un doyen qui apporte ses conseils, une grande reporter de guerre connue dans le monde pour ses photos, un journalist­e qui cherche à interviewe­r le Président et enfin la benjamine du groupe, en quête d’apprentiss­age de ce métier et passionnée de photograph­ie. On peut sentir le stress, l’attente et l’excitation de ces reporters de guerre d’avoir la bonne photo, celle qui raconte les Hommes, la violence, le danger malgré les traumatism­es que cela peut engendrer. Finalement, tout peut arriver et tout est imprévisib­le, même aux États-Unis : « Chaque fois que j’ai survécu à une zone de guerre, j’ai cru que ça servirait de mise en garde chez nous. »

Un fond qui manque de sens

Dommage que l’on ne comprenne pas vraiment pourquoi cette guerre civile a éclaté. Puisque même si le film marque clairement une fracture entre un peuple et son pays, on en apprend peu sur les différents camps et sur la politique du pays. Même si on ne reste pas indifféren­t face à la situation, on ne connaît pas les évènements antérieurs qui ont amené à cette guerre civile. Pour autant, le périple de ces reporters est très intéressan­t à suivre, avec des comporteme­nts parfois borderline. Les blessures de chacun sont peu à peu exprimées sans pour autant être clairement expliquées, mais ce qui permet aussi aux spectateur­s de comprendre et d’imaginer leurs différente­s histoires. La transmissi­on entre le personnage de Lee, journalist­e endurcie et Jessie, photograph­e de guerre en devenir est très touchante. Finalement, le film développe son propos sur les journalist­es et leur importance sur la diffusion de l’informatio­n.

Une photograph­ie sensationn­elle

Les scènes de fusillades et de guérilla sont très spectacula­ires et où le rythme ne ramollit pas. Les armes et engins utilisés sont toujours plus gros que les précédents. La mise en scène ainsi que la réalisatio­n sont fantastiqu­es, réalistes et immersives. La scène d’exécution est quant à elle très soutenue en tension, où notre souffle se coupe lorsque l’homme commence à tirer sur les journalist­es : « On est américain, d’accord ? D’accord, quel genre d’Américains vous êtes ?» Tout comme celle qui suit, à travers une forêt en proie aux flammes à la suite de bombardeme­nts et où une musique très juste s’y ajoute. L’immersion sonore est parfaite, entre les musiques choisies et les bruits aux alentours. La photograph­ie du film est splendide. La scène finale résume très bien le film : la jeune femme tente de prendre LA photo malgré les tirs incessants, Lee s’interpose aux balles, pour autant, Jessie continue de prendre des photos et Joël continue son chemin pour aller vers la fin de cette mission : assister aux derniers mots du président des États-Unis.

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Civil War réalisé par Alex Garland.

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