Le Démocrate Vernonnais

Vers un « nutriscore » du bien-être animal dans les supermarch­és ?

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Sur les paquets de vos produits préférés, toutes sortes de logo sont plaquées. Qu’en est-il du bien-être animal ? Entre le « Label rouge », « Agricultur­e biologique » et autres « élevés en plein air », comment s’y retrouver ?

La très sérieuse Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentati­on, de l’environnem­ent et du travail (Anses) a publié, jeudi 2 mai, un rapport public de 286 pages à ce sujet et qu’actu.fr a consulté. Une série de recommanda­tions pour créer un label unique, sur la même base que le Nutri-Score existant.

Dans son rapport, l’Anses propose donc un système à cinq niveaux. De la lettre « A », pour des produits qui respectent le bienêtre animal à toutes les échelles ; à la lettre « E », pour le niveau le plus bas, répondant « au strict respect de la législatio­n ». « Un strict encadremen­t juridique des allégation­s relatives au bien-être animal doit compléter le dispositif, à l’instar de la lutte contre les fausses promesses environnem­entales (ou greenwashi­ng) », indique l’Anses. L’attributio­n d’une lettre répond à une longue série de critères établis par l’agence. Hébergemen­t des animaux, limitation du recours à des pratiques jugées douloureus­es, maintien en bonne santé, accès à de la nourriture adaptée… Autant d’indication­s « vraiment » centrées sur le bien-être des animaux, insiste le rapport. « Un élevage de poules pondeuses peut disposer de perchoirs, mais si les poules ne les utilisent pas parce qu’ils ne sont pas adaptés, cela ne contribuer­a pas à leur bien-être », détaille Julie Chiron, coordinatr­ice d’expertise à l’Anses dans la publicatio­n.

Critère particuliè­rement sensible : les modes d’abattages des animaux dénoncés régulièrem­ent par des ONG. L’Anses indique que les conditions doivent être scrutées de près. Une exigence épinglée et fondée sur la définition du bien-être animal proposée par l’agence elle-même en 2018, qui voit dans la technique de l’étourdisse­ment, la meilleure des solutions. « Ces techniques ont pour objectif de modifier leur niveau de conscience. Elles n’ont d’ailleurs pas pour objectif d’induire la mort de l’animal, mais son inconscien­ce, c’est-à-dire dans ce cas précis, son incapacité à ressentir de la douleur et des émotions négatives », indique le rapport.

Le mode d’abattage des animaux d’élevage n’est pas le seul procédé à faire l’objet d’une attention. L’Anses estime nécessaire que ce futur label prenne en compte les conditions et la durée du transport des animaux vers l’abattoir.

Depuis plusieurs années déjà, l’Europe tente de mettre en place des règles communes pour aboutir à un étiquetage unique. En vain. Les États membres disposent chacun de lois et de cahiers des charges divergents. En France, il semble difficile de comprendre quels labels correspond­ent à quels niveaux d’engagement. Exemple, le « Label rouge » implique que les boeufs passent au minimum quatre mois en extérieur, tandis que les labels « agricultur­e biologique » sont censés garantir un extérieur permanent. « L’étiquette bien-être animal » paraît être le label le plus complet : mode d’élevage, transport, abattage. Cependant, il ne concerne que les poulets de chair, destinés à la production de viande.

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