Le toxicomane menace de mort son ex-compagne et sa fille
Un quadragénaire est passé en comparution immédiate devant le tribunal deux jours après avoir menacé de mort son ex-compagne et sa fille.
Lundi 29 avril, deux jours après l’intervention policière, A M., 46 ans, passait en comparution immédiate devant le tribunal d’Évreux. Père de famille dans le quartier de Nétreville, il présente de nombreux et inquiétants antécédents en matière de menaces. Cette fois, il doit répondre de menaces de mort réitérées sur son ex-compagne et sa fille adolescente qui ont sollicité une « protection ». Ses quatre condamnations sont anciennes, mais dénoncent d’autres menaces du genre, une tentative de meurtre (dix ans de réclusion), diverses violences aggravées et des dégradations avant de se faire oublier, provisoirement.
Les insultes et menaces ont été renouvelées à l’adresse de sa fille. Elle refusait de le voir. C’est ainsi que, le 27 avril, pendant que les autres enfants étaient barricadés dans une chambre avec leur mère, il s’en est pris à son ex-concubine. « Je vais te tuer !», a-t-il promis avant que la police ne soit alertée. Les insultes et les menaces ont été confirmées par l’adolescente menacée qui était, parfois, hébergée chez les parents d’un autre lycéen par peur de croiser A M. à son retour à la maison.
Les enfants terrorisés
«Pourquoi elle n’est pas là ? Elle me fait perdre mon temps !», proteste le détenu vautré sur le rebord du box des prévenus, comme sur le zinc d’un bistrot. « Quel temps perdu ? », l’interrompt le président Brusset. « Vous ne comprenez pas que votre femme et vos enfants ont peur de vous ? Avec un tel casier judiciaire, vous pourriez éviter de les menacer de mort ! »
Le prévenu, qui reprochait à son ex de laisser sa fille « dormir chez n’importe qui », rétorque que laisser sa fille prendre le bus toute seule (à 14 ans), ce n’est pas normal. « Ce n’est pas une raison pour menacer de mort », répond le président.
Depuis sa sortie de prison en 2007, Abdel n’a jamais suivi les soins qu’il ne trouve pas « nécessaires ».
Le procureur Karim Mameri lui reproche d’avoir fait un esclandre à sa fille pour un dépassement d 7 € qui a produit une explosion de colère. « Ça fait plusieurs fois que je lui disais », rétorque le colérique prévenu reprochant aussi, à sa fille, d’« aller revoir son ex ».
Le procureur remarque, dans son réquisitoire, que son tempérament irascible la panique chez les enfants, entraînant l’intervention des policiers. Ils refusent d’ouvrir la porte tant qu’ils ne sont pas protégés et leurs craintes sont bien fondées, estime Karim Mameri. Il requiert deux ans de prison, dont la moitié ferme, et beaucoup d’obligations et d’interdictions pour l’autre part de sursis probatoire.
La prison à domicile
Me Karine Mann, pour la défense, proteste que son client n’est poursuivi que pour la partie matinale des menaces… sur une personne et que cela ne vaut pas un tel réquisitoire. Elle souligne l’ancienneté du casier judiciaire. Son client ajoutera, pour sa défense, quelques mots bredouillés et incompréhensibles.
La peine prononcée est de deux ans de prison, dont six mois de prison à domicile. Les dix-huit autres, avec sursis probatoire, l’obligeront à des soins contre les addictions. Il a interdiction de se présenter au domicile des victimes et d’entrer en contact avec elles.
■ Les condamnations en première instance ne sont pas définitives puisque susceptibles d’appel. Jusqu’à la condamnation définitive, les prévenus sont donc toujours présumés innocents.