Une procession haute en couleur et en sonnailles de cloches
Jeudi 2 mai, 350 charitons participaient au 77e rassemblement annuel de l’Union diocésaine des Confréries des charités de l’Eure à Vernon. Un événement préparé de très longue date par Dominique Mallet, Maître de la charité Saint-Martin de la paroisse Saint-Louis de Vernon, aidé par les huit frères de Vernon, comme sont ainsi nommées les personnes appartenant à une charité.
« Des charitons ? Jamais entendu ce nom. Qu’est-ce que c’est ? », est la réponse la plus fréquente lorsqu’on interroge les passants, quelque peu incrédules sur les trottoirs au passage de la procession (lire l’encadré).
À Vernon
À l’heure actuelle, on compte 120 confréries dans l’Eure, qui renaissent après une longue mise en sommeil, telle celle de Vernon dont on fête cette année le renouveau : « Elle avait disparu de la vie paroissiale, mais le Père Julien Palcoux l’a relancée en mars 2019. Nous fêtons donc son cinquième anniversaire. » Les confréries normandes résistent bien du fait des regroupements annuels. Il y a environ 1 200 charitons dans l’Eure. « Je suis gendre de charitons : mon beau-père maintenant décédé, ma belle-mère, mes deux fils et ma petite-fille de 15 ans, nous sommes tous charitons. C’est comme une vocation dans la famille », raconte Patrice Plé, tintenelier de la charité de Tocqueville depuis 1986. Les confréries de charité font maintenant partie du patrimoine culturel immatériel.
Un rassemblement haut en couleur
Les charitons se sont regroupés sur le parvis de la collégiale pour démarrer une procession dans le centre-ville de Vernon, au son des tintenelles, entourés par les forces de police. En tête, après les deux enfants de choeur et la bannière de la confrérie de Vernon, marchent les tinteneliers, vêtus de tabar. Chaque tintenelle a un son spécifique qui rythme la procession. « Nous sommes allés à Villedieu-les-Poêles (Manche) récupérer nos deux tintenelles la semaine dernière.