Le Démocrate Vernonnais

« Mieux gérer, mieux comprendre et surtout réduire nos déchets »

Un groupe d’étudiants en génie industriel de l’ITII Normandie, installés sur le Campus de l’Espace, a mené un projet avec deux classes de l’école Arc-en-ciel autour de la réduction et du tri des déchets.

- • Mélissa Prou

C’est une première pour des étudiants de l’ITII Normandie à Vernon. Six élèves ingénieurs en génie industriel ont organisé un projet environnem­ental, en s’intéressan­t plus spécifique­ment au sujet des déchets. Avec un objectif affiché : « mieux gérer, mieux comprendre et surtout réduire nos déchets ». Ce projet, ils ont fait le choix de le proposer à de jeunes enfants, une classe de CM 1 et une classe de CM 2 de l’école Arc-en-ciel, nichée dans le quartier des Valmeux à Vernon.

Mais pourquoi ce choix de se tourner vers l’univers des déchets ? « Depuis quelques années, je me suis forgé quelques conviction­s écologique­s et je réalise mon alternance chez Paprec (entreprise de recyclage, Ndlr). Dans le groupe, on retrouve également une ancienne professeur­e de SVT en lycée qui a elle aussi ses idées sur l’écologie et l’environnem­ent. Enfin, nous avons un troisième camarade qui a travaillé dans la plasturgie et a une bonne connaissan­ce des contrainte­s du plastique », explique Timon Malaurie, ancien mécanicien qui s’est reconverti pour devenir ingénieur en intégrant l’ITII à 30 ans.

Cette démarche inédite, ils ont donc décidé d’en faire bénéficier quelques écoliers de

Vernon. « Nous sommes partis d’un constat simple : à l’école, le tri sélectif n’est pas toujours bien étudié. Sans oublier que depuis le début de l’année, une directive nationale impose de traiter les déchets organiques. On s’est dit qu’on pourrait aller voir ce qui est mis en place ailleurs », se souvient Timon Maularie.

Travailler auprès des jeunes

Avec ses camarades, il décide de remonter jusqu’à l’école primaire et de s’adresser aux plus jeunes génération­s. Après une première prise de contact, la directrice de l’école et les professeur­s sont séduits : les étudiants vont travailler avec deux classes.

Le projet s’est ensuite organisé en plusieurs étapes : rencontre avec les élèves en classe, séance de ramassage des déchets en bord de Seine le vendredi 12 avril et ateliers autour du tri sur le Campus de l’Espace le lundi 15 avril.

Et à chaque étape, les enfants ont épaté les étudiants par leur investisse­ment. « Il étaient vraiment impliqués ! Lors de leur venue sur le campus, ils nous ont même demandé pourquoi on n’avait pas de composteur. Ça m’a redonné confiance en l’avenir quand j’ai vu leur engouement », se réjouit l’étudiant de l’ITII. Lors de cette journée, les apprentis ingénieurs étaient accompagné­s du Syndicat mixte pour l’étude et le traitement des ordures ménagères (Setom) de l’Eure et de l’associatio­n Zéro déch’ (associatio­n environnem­entale basée à Vernon, Ndlr), qui ont mené plusieurs ateliers. Et chaque instant de la journée était propice à un exercice : « Le midi, au moment du pique-nique, chaque élève avait des déchets différents. Après avoir tout jeté à la poubelle, nous avons exhumé son contenu pour savoir ce qu’on pourrait mettre en place comme alternativ­es afin de produire moins de déchets. »

Produire moins de déchets

En leur présentant des alternativ­es zéro déchet et de bons réflexes de tri pour les déchets du quotidien, les étudiants de l’ITII espéraient justement « faire le lien avec ce qu’ils ont comme habitude à la maison ». « Il faut qu’ils deviennent force d’initiative chez eux », souligne Timon Malaurie. Le tout en gardant en tête cette maxime : le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas.

Après cette première expérience concluante, étudiants et élèves ont prévu de continuer de travailler ensemble. « Nous allons garder contact avec l’école et constituer un dossier de passation à l’ITII si d’autres étudiants, dans les futures promotions, souhaitent reprendre le flambeau », conclut Timon Malaurie.

Des élèves impliqués

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