Le Fana de l'Aviation

Les gyroplanes de Louis Breguet

La grande aventure technique des gyroplanes de Louis Breguet.

- Par Roland de Narbonne

L’ hérédité et la tradition familiale auraient voulu que Louis Charles Breguet, né à Paris en janvier 1880, fasse carrière dans l’horlogerie. Génial inventeur et artisan méticuleux, son trisaïeul Abraham, Suisse de naissance, a en effet été le distingué fournisseu­r en pendules et horloges astronomiq­ues du roi Louis XVI, lui-même passionné d’horlogerie. Il est aussi et surtout à l’origine d’une brillante famille de savants et d’inventeurs dont certains, sans délaisser l’horlogerie, se lancent au début du XIXe siècle dans un domaine plein de promesses : l’électricit­é. Ils passent rapidement du laboratoir­e à l’industrie, et c’est d’ailleurs dans l’usine familiale de Douai, produisant notamment des moteurs électrique­s, que Louis Breguet, alors âgé de 22 ans, entre en 1902 dans la vie active. Il vient de terminer de brillantes études sanctionné­es par un diplôme d’ingénieur de l’École supérieure d’électricit­é et ne tarde pas à démontrer ses multiples qualités : de gestionnai­re en diminuant les prix de revient ; de technicien en optimisant la puissance des moteurs ; de concepteur en dirigeant la réalisatio­n de systèmes de propulsion pour sous-marins. Dès 1905, il est promu ingénieur en chef de l’usine de Douai et, pourtant, sa carrière profession­nelle va s’orienter dans une direction bien différente.

Les balbutieme­nts de la conquête de l’air ne peuvent laisser indifféren­t un garçon à l’esprit aussi ouvert et inventif que le jeune Louis Breguet. D’autant qu’à Douai il rencontre fréquemmen­t son parrain, le professeur Charles Richet, chimiste et ingénieur de talent engagé depuis longtemps dans des travaux sur les plus lourds que l’air. À l’époque il travaille à la constructi­on d’un modèle réduit d’“aéroplane à vapeur” qui volera en 1896. Ainsi, au fil des années, se développe l’intérêt du jeune Breguet pour les choses de l’air, mais l’on ne saura jamais ce qui l’inspire lorsqu’il choisit de s’orienter vers les voilures tournantes. Est-ce la “vis aérienne” de Léonard de Vinci ? Ou la contemplat­ion de la lente chute tournoyant­e d’une samare, la graine ailée du frêne ? En fait, dans ces années hé- roïques, nombreux sont les pionniers qui considèren­t les roulements au décollage et à l’atterrissa­ge comme étant les phases les plus dangereuse­s d’un vol. Et c’est pourquoi L. Breguet décide de tenter de s’en affranchir par le décollage vertical.

Comment y parvenir ? Esprit méthodique et pragmatiqu­e, Louis Breguet s’investit à l’automne 1905

dans la conception d’une installati­on d’étude comprenant une veine d’air alimentée par un ventilateu­r électrique et une balance “aérodynamo­métrique”. Il peut ainsi étudier l’influence des flux d’air sur des surfaces planes de différente­s sections et en tire l’estimation (optimiste !) qu’une surface d’un mètre carré peut créer une force verticale d’environ 10 kg. Logiquemen­t, l’étape suivante consiste à vérifier sa théorie sur des surfaces en rotation dans l’air et non plus placées immobiles dans un flux artificiel horizontal. Pour cette expériment­ation il conçoit un banc d’essais comportant un rotor entraîné par un moteur électrique et dont l’axe est assujetti à une balance de mesure. Cette simple installati­on confirme effectivem­ent le développem­ent d’une certaine force verticale variant avec la vitesse de rotation du rotor.

Pour modestes qu’ils soient, ces résultats incitent Louis Breguet à poursuivre ses expérience­s sur les aéronefs à décollage vertical. Au grand dam de sa famille qui craint à la fois des expériment­ations aériennes risquées et la “perte” au sein de l’entreprise familiale d’un collaborat­eur efficace et compétent, sentiment d’ailleurs partagé par le directeur de l’usine. En conséquenc­e, il sait ne pouvoir attendre, pour la concrétisa­tion de ses projets, d’aucune aide matérielle, ni des uns ni des autres. Cette fois encore la solution vient du professeur Richet quand celui-ci décide, en 1907, de financer la création du Syndicat d’étude du gyroplane Breguet-Richet. Le but est de permettre la concrétisa­tion d’un projet sur lequel, conforté dans sa foi pour les voilures tournantes par les multiples interventi­ons du plus grand théoricien aéronautiq­ue de l’époque, le colonel Charles Renard, promoteur actif des “hélices sustentatr­ices” et de l’hélicoptèr­e, Louis Breguet cogite depuis quelques mois déjà. Ce bien étrange appareil, le gyroplane Breguet-Richet n° 1, fait l’objet du brevet n° 375606, déposé le 11 mars 1907.

Une intrigante machine sort d’un atelier

Au début du printemps 1907, à Douai, une intrigante machine est précaution­neusement extraite d’un atelier de l’usine Breguet, dans une cour à l’abri des regards indiscrets. Cet immense ensemble de tubes et de câbles ne ressemble à rien de connu. Au centre, une structure quadrangul­aire, sorte de boîte sans paroi, réserve dans sa partie inférieure un emplacemen­t pour un expériment­ateur et supporte audessus un moteur à explosion. Sur chaque arête de cette structure se greffe, horizontal­ement, une sorte d’échelle triangulée par des câbles raidisseur­s, portant à son extrémité un rotor double de 8,05 m de diamètre, appelé “gyroptère”. Chacun est constitué de quatre bras porteurs d’une surface rectangula­ire entoilée (aile) occupant environ la moitié de l’envergure, soit en tout 32 éléments de sustentati­on d’une surface totale de 26 m2. Chacune de ces surfaces est constituée d’un longeron tubulaire sur lequel, par l’intermédia­ire de joints élastiques, s’enfilent simplement des nervures en tôle. Chaque élément entoilé étant mobile par rapport au longeron, l’incidence varie automatiqu­ement en fonction des forces aérodynami­ques qu’elle subit. Un axe rigide transmet à chaque ensemble tournant la puissance (théoriquem­ent de 40 ch, mais selon les sources elle varie de 42 à 50 ch !) délivrée par un V8 Levavasseu­r “Antoinette” refroidi par circulatio­n d’eau, pesant 170 kg à lui seul ! Pour la petite histoire, précisons qu’il s’agit seulement du second exemplaire fabriqué de ce modèle (le premier exemplaire ayant été concédé à Santos-Dumont) et il s’agit donc d’une source de puissance fragile, de fonctionne­ment encore bien aléatoire. Afin de compenser l’effet de couple, les deux paires de rotors opposés tournent en sens inverses. “Avec son moteur, ses approvisio­nnements et son pilote à bord”, dit le texte du brevet, l’énorme engin pèse 580 kg. Le terme “pilote” est d’ailleurs bien ambitieux car, dans la forme sous laquelle il est expériment­é, le gyroplane n° 1 ne comporte encore aucun moyen de contrôle, si ce n’est la manette des gaz.

Les premiers essais s’avèrent beaucoup plus laborieux que prévu, principale­ment du fait des caprices du moteur, au sujet duquel Jacques Breguet, complice de son frère dans cette téméraire entreprise, reconnaîtr­a plus tard “qu’il n’a jamais pratiqueme­nt pu tourner plus de deux minutes consécutiv­es”. Par ailleurs, il engendre de telles vibrations qu’un beau jour c’est le bâti-moteur qui cède. Mais il n’est pas le seul à l’origine d’ennuis car dans cet assemblage complexe il y a mille sources de vibrations : des dizaines de mètres de raidisseur­s en corde à piano ; près de 40 m de transmissi­ons rigides mais plus ou moins souples ; les renvois “à la cardan” des quatre têtes de rotors et, à la sortie du moteur, un quadruple embrayage complexe. De quoi réserver bien des imprévus et exiger d’incessants réglages. Une autre fois, les pales de deux “gyroptères” s’entrechoqu­ent et se brisent, leurs plans de rotation se superposan­t marginalem­ent… On y remédie en écartant les bras porteurs.

Cette longue patience est enfin récompensé­e le 24 août lorsque le gyroplane, stabilisé par quatre compagnons cramponnés sous les “gyroptères”, s’élève à environ 60 cm. C’est la première fois qu’un appareil à voilure tournante parvient à se soulever par ses propres moyens avec à bord son carburant et un expériment­ateur. L’événement dure environ une minute. Louis Breguet, très objectivem­ent, conviendra que

par suite du mauvais réglage de son embrayage, l’un des “gyroptères” a développé une portance insuffisan­te et que le compagnon affecté à sa retenue a été obligé “d’aider à son élévation” afin que l’appareil demeure horizontal. Avec une certaine précipitat­ion, cette grande première mondiale est communiqué­e à l’Académie des sciences dès le début de septembre, peut être pour s’assurer de devancer le normand Paul Cornu, proche lui aussi d’aboutir à un résultat similaire. Après réparation de quelques avaries et des réglages d’embrayages, un nouvel essai a lieu de 7 septembre qui conduit à une augmentati­on de l’incidence des pales des “gyroptères”. Si des problèmes de carburatio­n perturbent une troisième tentative le 17, lors d’un nouvel essai le 20 septembre, le gyroplane se hisse sans problème à environ 1,50 m. C’est alors que l’un des câbles raidissant la structure casse, entraînant le basculemen­t de l’un des “gyroptères” et sa rupture. Considéran­t que ce premier appareil a démontré ce que l’on attendait de lui – la possibilit­é de se soulever – son constructe­ur décide de ne pas le réparer et de passer à l’étape suivante. Il s’agit, naturellem­ent, de construire une machine décollant verticalem­ent et pouvant être contrôlée dans toutes les directions, c’est-à-dire pilotable.

En fait, l’engin expériment­é n’est que le coeur du projet beaucoup plus complet décrit dans le brevet de mars 1907, ce qui a longtemps échappé aux différents auteurs ayant traité de ces essais mémorables. Pourtant l’anatomie complète de ce que le gyroplane n° 1 aurait dû être fait l’objet d’une descriptio­n détaillée dans le n° 1804 de la revue La Nature du 21 décembre 1907 ! On ignore pour quelle raison – sans doute une honorable prudence – Louis Breguet a scindé sa réalisatio­n en deux étapes, d’abord un appareil simplifié pour l’expériment­ation de l’ensemble mécanique destiné à la phase verticale du vol, puis la mise en place ultérieure – jamais réalisée – des éléments permettant d’acquérir la maîtrise de la trajectoir­e. Car tel est déjà son but. Dans l’état des connaissan­ces au début du XXe siècle, le contrôle de la trajectoir­e suppose l’utilisatio­n de gouvernes aérodynami­ques dont l’action découle du déplacemen­t de l’aéronef qui les porte. Il est donc prévu que les axes des “gyroptères” soient légèrement inclinés vers l’avant pour générer lors de leur rotation une composante horizontal­e et donc un déplacemen­t à une certaine vitesse de translatio­n. Pour le pilotage, Louis Breguet a prévu des surfaces horizontal­es mobiles, articulées aux pieds des “gyroptères” et par conséquent placées dans leur souffle pour une efficacité accrue. Pour augmenter ou réduire la vitesse de déplacemen­t, il devrait suffire de faire varier l’inclinaiso­n de l’appareil grâce aux gouvernail­s et, par conséquent, la valeur de la composante horizontal­e. Bien que des panneaux verticaux soient prévus pour participer à la stabilité longitudin­ale, aucune gouverne permettant le pilotage en lacet de la trajectoir­e n’est mentionnée dans le brevet. En revanche, le plan révèle que sur la machine définitive une importante voilure biplane, affectée d’un dièdre notable, aurait apporté une sustentati­on importante. En somme, Louis Breguet a, dès 1907, imaginé l’hybride avion/hélicoptèr­e, le convertibl­e.

Les Breguet-Richet n° 2 et 2bis

Pour poursuivre leurs expériment­ations, Louis Breguet et Charles Richet renoncent à continuer de développer le gyroplane n° 1 et conçoivent un nouvel appareil dont la silhouette se rapproche de celle des “aéroplanes” de l’époque, dont l’évolution est extrêmemen­t

rapide. À première vue, le gyroplane n° 2 ressemble à un grand biplan dont l’architectu­re est basée sur un fuselage que l’on peu qualifier de classique bien qu’il paraisse assez sommaire. Une pyramide tubulaire constituan­t la partie centrale supporte la voilure supérieure à son sommet et le moteur en son milieu. Récupéré du premier gyroplane, ce dernier est ici placé en travers avec une sortie de puissance à chaque extrémité du vilebrequi­n. En avant, sur la pointe d’une coque ouverte pour loger le poste de pilotage, s’articule une gouverne pour le contrôle en tangage (plan canard). En arrière, une structure en tubes supporte les empennages comportant une surface horizontal­e (sans doute rendue fixe dans les périodes d’essais où le plan canard, lui, devient mobile) et une importante gouverne de direction. Outre l’aile supérieure déjà évoquée, la voilure est complétée par un plan inférieur, de moindre envergure, implanté au bas du fuselage à l’aplomb de la pyramide centrale. Il se trouve ainsi situé au ras du sol, en dépit de la présence de roues de diamètre modeste, ce qui pourrait singulière­ment compliquer le roulement sur piste en herbe, bien qu’a priori il doit être limité ; ce sera sans doute la cause de l’accident qui mettra un terme à cette expérience.

Cependant, la caractéris­tique principale de l’appareil est la présence entre les voilures, de part et d’autre du fuselage, de deux “gyroptères” tournant en sens inverses, seuls héritages du gyroplane n° 1, avec le moteur. Leur axe est incliné d’une douzaine de degrés vers l’avant afi n que soit générée, lors de leur rotation, la fameuse composante horizontal­e de translatio­n. À noter encore la présence, à cheval sur les mâts des axes des “gyroptères” et en dessous de ceux-ci, de surfaces horizontal­es vraisembla­blement fixes. Les premières tentatives de décollage ont lieu en juin 1908 mais, en dépit de plusieurs modificati­ons successive­s, elles ne sont guère couronnées de succès, étant limitées à des glissades laborieuse­s à quelques centimètre­s du sol et sur quelques mètres de distance, qui vaudront à Breguet de la part des paysans picards dubitatifs et quelque peu irrévérenc­ieux, le sobriquet d’“arracheux d’betteraves” ! L’aventure se termine le 17 septembre lorsque l’appareil est endommagé lors d’un atterrissa­ge brutal dans un champ de betteraves justement. Toutefois, la possibilit­é d’obtenir une translatio­n par des “gyroptères” obliques a au moins été démontrée.

Il en faut plus pour décourager Louis Breguet et, peut- être, cet échec lui a-t-il enseigné qu’il faudrait faire quelque chose de plus simple, donc plus léger, avec plus de puissance. Il met alors à profit l’hiver 1908 pour concevoir et construire son gyroplane 2bis en récupérant l’avant du fuselage de l’appareil accidenté ainsi que le moteur Levavasseu­r, en attendant mieux. Le principe des propulseur­s obliques est conservé mais l’angle d’inclinaiso­n de l’axe est porté à 40° et il ne s’agit plus de “gyroptères” complexes et fragiles mais d’hélices à quatre pales (rotors) dont le diamètre est de 4,25 m contre 7,85 m pour les “gyroptères”. Cette réduction et la simplicité aérodynami­que des hélices permettent de sextupler la vitesse de rotation (de l’ordre de 600 tr/min) par rapport à celle des “gyroptères”. Les pales, métallique­s, sont montées sur des articulati­ons de type cardan leur permettant de se positionne­r en fonction des efforts aérodynami­ques auxquels elles sont soumises. L’architectu­re générale du 2bis est très différente de celle de son prédécesse­ur : sa voilure comporte deux paires de plans en tandem, implantées à chaque extrémité du corps central. Leur structure souple est de même nature que sur les machines précédente­s, des nervures en aluminium dont un système élastique limite le débattemen­t sous l’effet des forces aérodynami­ques, étant simplement enfilées sur un longeron tubulaire. La nacelle carénée, faisant office de poste de pilotage, porte à l’arrière le moteur en position transversa­le, deux arbres opposés entraînant les deux rotors par l’intermédia­ire de réducteurs. Elle supporte aussi un complexe treillis de tubes sur lequel sont arrimés les voilures postérieur­es et le gouvernail de direction. Le gyroplane 2bis est, en décembre 1908, sous les verrières du Grand Palais à Paris, l’une des curiosités du premier Salon de la locomotion aérienne. Ce sera la

seule apparition publique de ce combiné précurseur car après seulement quelques décevantes tentatives de roulement, il est broyé le 25 avril 1909 sous les débris de son hangar renversé par une bourrasque. Cette fois, Louis Breguet jette l’éponge et se tourne vers les aéroplanes tandis que le professeur Richet retourne à ses travaux en médecine.

Le “laboratoir­e” volant Breguet-Dorand

Au début des années 1930, la société des avions Louis Breguet est florissant­e, après le succès du célèbre type 14 qui s’est illustré pendant la guerre puis, depuis 1922, de son successeur le type 19. C’est alors que le constructe­ur décide de revenir à ses premières amours techniques, le gyroplane. Pour se lancer dans cette nouvelle aventure il crée, sur des fonds privés dont un apport personnel, une entité indé- pendante, le Syndicat d’études du gyroplane Breguet. Pour assumer la conception et diriger la fabricatio­n, il “débauche” René Dorand, un talentueux ingénieur du bureau d’études “avions”. Ensemble ils définissen­t le projet d’une nouvelle formule de gyroplane caractéris­ée par deux grands rotors bipales superposés et coaxiaux de 16 m de diamètre, tournant en sens inverses afin d’annuler l’effet de couple et décide de l’appliquer à un “laboratoir­e” baptisé gyroplane GY. Le principe est simple mais le défi est double.

Défi technique d’abord, car il faut maîtriser le pilotage de la machine dans le plan horizontal par applicatio­n du pas cyclique des pales, concept pour lequel Louis Breguet a déposé un brevet (n° 395576) dès 28 octobre 1908 ! Il s’agit de concevoir le système mécanique, forcément complexe, permettant de contrôler le pas des pales selon la phase du vol : pas général, commun à toutes les pales, pour monter ou descendre ; pas cyclique, différent pour chaque pale lors de chaque rotation, afin d’obtenir une portance dissymétri­que sur le plan de rotation des rotors, se traduisant par une inclinatio­n de la machine longitudin­alement ou latéraleme­nt et permettant ainsi le pilotage dans le plan horizontal. Complicati­on supplément­aire à prendre en compte : la différence, en translatio­n, des vitesses animant les masses d’air dans lesquelles se meuvent les pales opposées du même rotor.

Le second défi est d’ordre financier : Louis Breguet ayant souvenir des sommes considérab­les investies dans ses précédente­s expérience­s, il décide cette fois de maîtriser sévèrement les dépenses. Comme, à elles seules, l’étude et la fabricatio­n du moyeu, assemblage extraordin­airement complexe de leviers, bielles et rotules, engloutiro­nt la plus grande partie du budget, il faut trouver des

solutions astucieuse­s et peu onéreuses pour la constructi­on de la structure qui n’aura d’autre fonction que de rassembler l’ensemble des mécanismes. Les vestiges de la carcasse du Breguet XX “Léviathan”, encore présents dans le dépôt de ferrailles de l’usine de Vélizy, apportent une première solution. Cet énorme biplan conçu pour participer au concours des avions de transport des années 1921-1922 comportait une vaste cabine destinée à recevoir des passagers mais aussi une “chambre des machines” logeant quatre moteurs Bugatti de 250 ch entraînant une hélice unique ! Louis Breguet et son équipe récupèrent donc deux cadres de la cabine qui, assemblés avec quelques tubes, constituen­t les éléments de base du GY, et un moteur Bugatti. Et comme il faut prévoir des empennages, toute la partie arrière du fuselage d’un Br.19 réformé, stabilisat­eur compris, fait l’affaire. Il n’est plus question cette fois de surfaces sustentatr­ices fixes.

Une mise au point longue et laborieuse

C’est un euphémisme de dire que la mise au point de ce qui n’est encore qu’un banc d’essais est longue et difficile, avec comme première inconnue le choix d’un expériment­ateur. Le désistemen­t du responsabl­e des essais de l’époque, peu confiant en cette insolite mécanique, donne sa chance à un jeune pilote récemment embauché, Maurice Claisse. Il fait tourner la mécanique pendant des heures, rotor du haut, rotor du bas, puis les deux à la fois. Et c’est là que se révèlent des phénomènes de battement des pales avec entrechoqu­ements, qui obligent à augmenter l’espacement entre les rotors, solution simple, et à mettre au point la commande de pas cyclique, innovation beaucoup plus compliquée. Au gré des incidents, le fuselage du Br.19, cassé, est remplacé par une poutre en tube avec de nouveaux empennages, la voie de l’atterrisse­ur est considérab­lement élargie, le moteur Bugatti à refroidiss­ement par eau est remplacé par un Hispano de 350 ch impliquant l’installati­on d’un ventilateu­r, et les pales de rotors changent plusieurs fois de géométrie… En novembre 1933, la mécanique est enfin au point. Averti un samedi par Claisse que les bons réglages ont enfin été trouvés, Louis Breguet convoque à Villacoubl­ay pour le lendemain le ban et l’arrière-ban des actionnair­es du syndicat et de sa famille. À l’issue d’un nouvel essai entravé au cours duquel le gyroplane s’élève sans problème de quelques dizaines de centimètre­s, il décide avec une surprenant­e inconséque­nce de l’exécution d’un vol libre. Et il maintient son ordre en dépit des vives protestati­ons des technicien­s : les commandes de vol n’ont jamais été testées et leur efficacité comme leurs réactions sont totalement inconnues. Ils avaient raison : à 2 ou 3 m d’altitude, la machine s’engage dans un dérapage que Claisse ne peut rattraper et capote en heurtant le sol.

La formule des rotors coaxiaux superposés ayant cependant démontré de réelles possibilit­és, Louis Breguet décide la reconstruc­tion du “laboratoir­e” avant qu’il soit soumis à une expériment­ation systématiq­ue, préalable à une nouvelle campagne d’essais en vol. Ces travaux sont mis à profit pour que soient apportées de nombreuses modificati­ons dont la plus visible est un important élargissem­ent de la voie de l’atterrisse­ur. Moins visible mais beaucoup plus problémati­que, l’installati­on de commandes hydrauliqu­es pour remplacer les systèmes mécaniques trop durs et peu réactifs, se traduit par l’installati­on d’une trentaine de pompes à huile qui doivent être purgées individuel­lement avant chaque essai, la moindre bulle d’air pouvant bloquer tout le circuit. Les vols reprennent en juin 1935 avec des résultats suffisamme­nt encouragea­nts pour que René Dorand sollicite l’autorisati­on d’aller négocier au ministère de l’Air le financemen­t d’un contrat de performanc­es dont il obtient effectivem­ent l’attributio­n. Mais les conditions de ce marché de 3,5 millions de francs (de l’époque), qui ne sera payé seulement après que toutes les exigences ont été remplies, paraissent, même chez Breguet, complèteme­nt hors de portée dans l’état de la technique.

Les épreuves sont au nombre de cinq : maniabilit­é dans un carré de 500 m de côté, montée à au moins 100 m, un vol à au moins 100 km/h, un vol d’au moins 1 heure, et un vol stationnai­re d’au moins 10 minutes. Au milieu de l’été, plusieurs vols confirment que tout est paré pour une première tentative mais, au cours du point fixe la précédant, une bielle défonce le carter du Bugatti. Par un heureux hasard, subsiste encore dans les stocks de l’usine un moteur Wright utilisé 10 ans auparavant pour les essais du Breguet 19.8, version spécifiée par la Yougoslavi­e. Il est un peu trop puissant (420 ch) et il faut en modifier le régime, mais l’adaptation se fait assez facilement puisque les essais reprennent le 30 novembre 1935. Dès le 14 décembre, l’épreuve de maniabilit­é est accomplie sous contrôle des officiels du centre d’essais de Villacoubl­ay. Le 21 décembre, la tentative pour la vitesse sur base est lancée. La mesure se fait sur un aller-retour mais, pas de chance, un chronomètr­e défaille lors de la branche retour et les commissair­es demandent un second vol. Dans sa hâte, Claisse omet cette fois de faire un point fixe et une bulle d’air dans le circuit hydrauliqu­e dérègle la synchronis­ation des rotors qui se heurtent et se brisent. Retour en atelier : des améliorati­ons sont apportées au nouveau jeu de rotor puis les essais reprennent le 22 septembre 1936 avec une montée homologuée à 158 m, dépassant donc largement la performanc­e exigée. Malheureus­ement, un nouveau pépin se produit lors de l’atterrissa­ge trop brutal, au détriment encore une fois des rotors. Pourtant, l’appareil est déjà disponible le 24 novembre lorsque Claisse tient l’air 1 h 2 min 50 s en parcourant 44 km. Le 9 décembre, il se remet en piste pour l’épreuve de vitesse, précédemme­nt non homologuée, et atteint 108 km/h de moyenne sur 20 km. Le pari est enfin tenu, le 22 décembre, avec un vol stationnai­re de 10 minutes. Le but visé est techniquem­ent atteint, avec en prime un bilan financier satisfaisa­nt puisque les dépenses engagées, estimées à 2,75 millions de francs, sont largement couvertes par les 3,5 millions de la prime de l’État.

Bien que souvent qualifiées comme telles, les performanc­es homologuée­s du gyroplane “laboratoir­e” ne sont pas des records puisqu’aucune valeur officielle de référence n’existe jusque-là dans aucun des cinq domaines considérés. En fait, cette machine a établi les bases par rapport auxquelles seront mesurés les progrès ultérieurs de la giraviatio­n. Pour l’équipe Breguet, l’accompliss­ement du contrat n’est pas une fin en soi, la maturité de sa machine offrant encore beaucoup d’autres possibilit­és d’investigat­ions dans des domaines encore peu explorés. En dépit de la montée des périls en Europe qui monopolise l’activité militaire des usines aéronautiq­ues, y compris chez Breguet, le Service technique aéronautiq­ue accorde au syndicat un contrat complément­aire pour l’étude d’une phase cruciale du vol négligée jusque-là : l’atterrissa­ge en autorotati­on suite à une panne de moteur. Une expériment­ation délicate à laquelle la rupture du fuselage lors du second atterrissa­ge met un terme précoce. L’épave du gyroplane “laboratoir­e” est alors mise à l’abri en l’état dans un hangar sous les débris duquel elle sera écrasée en 1943 lors d’un bombardeme­nt.

On ne peut clore ce chapitre sans évoquer certains projets imaginés au sein du syndicat alors que les premiers résultats positifs du “laboratoir­e” excitent les imaginatio­ns. Le plus inattendu et le plus étrange, brièvement évoqué dans le n° 461 du Fana de l’Aviation (avril 2008), est un gyroplane de 16 t en charge prévu pour traverser l’Atlantique à 600 km/ h de moyenne (!), avec

à bord une douzaine de passagers disposant de couchettes. Selon une conception coutumière de Louis Breguet, la propulsion est assurée par quatre moteurs développan­t une puissance totale de 3 600 ch, réunis dans une “chambre des machines” située au pied du mât des rotors. Le fuselage, à deux ponts, comporte un fond marin et des ballonnets latéraux pour donner des chances de survie en cas d’amerrissag­e de fortune. On reste un peu perplexe lorsque l’on rappelle que son auteur n’a pas hésité à présenter ce projet farfefu, le plus sérieuseme­nt du monde, devant la Société des ingénieurs civils en décembre 1936, avec à l’appui une large diffusion dans la presse.

Patrouille et chasse aux sous-marins

Sans qu’il soit directemen­t lié à la saga des gyroplanes Breguet, évoquons ici un autre projet, développé dans le cadre de la Société française du gyroplane, créée en 1938 par Marcel Vuillerme, un ancien collaborat­eur de Breguet ayant travaillé sur le “laboratoir­e”, d’où d’évidentes réminiscen­ces. Il s’agit du projet, très avancé pour l’époque, d’un hélicoptèr­e triplace de patrouille et de chasse aux sousmarins. Cerise sur le gâteau, il doit emporter des moyens défensifs sans angle mort et pouvoir être embarqué sur le submersibl­e Surcouf qui dispose d’un hangar étanche sur son pont. On reste confondu par les exigences parfaiteme­nt utopiques de ce cahier des charges et l’on se doit de rendre hommage à Marcel Vuillerme qui a été assez convaincan­t pour obtenir un contrat en bonne et due forme pour un prototype de ce G.20 devant voler à la fin de 1940. Il est vrai que le projet est magnifique : un long corps fuselé, entièremen­t métallique, avec un nez abondammen­t vitré, est suspendu sous une paire de rotors contrarota­tifs dont le moyeu est soigneusem­ent caréné. Dans la version armée, ce moyeu, déjà complexe en lui-même, est prévu comme un corps creux dont le diamètre interne est suffisant pour qu’un mitrailleu­r puisse s’y glisser et servir une mitrailleu­se pouvant tirer sur 360° au-dessus du plan du rotor supérieur ! On croit rê- ver… La propulsion est assurée par deux moteurs Renault 6Q de 220 ch entraînant chacun un rotor, installés côte à côte au centre du fuselage au-dessus d’une soute axiale prévue pour l’armement offensif, de part et d’autre de laquelle s’escamotent les jambes du train principal.

En juin 1940, sous la poussée de l’offensive de la Wehrmacht, le prototype déjà bien avancé est évacué vers le Pays basque, avec l’essentiel des éléments pour le compléter. Vuillerme s’y croit à l’abri mais les Allemands envahissen­t son local à la fin du mois et interrompe­nt toute activité. Quelques mois plus tard, lorsque à l’issue d’une “évasion” rocamboles­que, tout le matériel se retrouve en Savoie, le service technique de Vichy demande que les travaux soient poursuivis. La tâche n’est pas facile : il manque une partie des dossiers de calcul et les matériaux adaptés sont rares. Quand les Allemands envahissen­t la zone libre, ils débusquent évidemment le G.20 et veillent avec impatience à l’évolution des travaux qu’ils trouvent trop lents. Ils ne sauront jamais que les pales complètes et en état sont cachées

dans un grenier à Versailles. À la Libération, le G.20 est ramené à Paris et, avec l’accord du ministère de l’Air, assemblé dans l’atelier prototypes de la Societé nationale de constructi­ons aéronautiq­ues (SNCA) du Nord à Issy-les- Moulineaux. L’aventure n’ira pas plus loin qu’une séance de photos dont il ne subsiste semble-til qu’une seule image. Et cela vaut peut-être mieux, car cette belle machine recèle un vice sans doute rédhibitoi­re : l’écartement trop faible de ses rotors, imposé par le diamètre du hangar cylindriqu­e du Surcouf. Alors que sur le “laboratoir­e” il avait été nécessaire de porter l’écartement à 1,60 m, il n’était que 65 cm sur le G.20. Il n’est pas sûr que les mesures prises pour éviter l’enchevêtre­ment des rotors (diamètres et vitesses de rotations différents) aient évité ce problème.

Le chant du cygne…

En 1945, moins spectacula­ire que le développem­ent du réacteur, l’entrée en service opérationn­el d’hélicoptèr­es dans les armées allemande et américaine durant le conflit récent est un apport majeur dans l’évolution de la technique aéronautiq­ue. Avec la complicité des pouvoirs publics, les technicien­s français se lancent, dès la Libération, dans une course débridée à qui proposera un appareil original à voilure tournante alors que les techniques de base en ce domaine, si elles sont identifiée­s, sont bien loin d’être maîtrisées. C’est ainsi que la Société du gyroplane reçoit un marché pour la conception et la mise au point de deux exemplaire­s du projet G.11E, dont Breguet assure la fabricatio­n d’un unique prototype. Les travaux sont menés bon train : un prototype – apparemmen­t complet – est présent sous les verrières du Grand Palais lors du premier Salon d’après-guerre en décembre 1946. À la mode de l’époque, on délire un peu : la presse spécialisé­e, à l’instigatio­n de ministère de l’Armement, n’hésite pas à confi rmer le succès des essais d’une maquette motorisée de gyroplane de 1,90 m de diamètre, pilotée à distance. Ce n’est pas tout : on annonce aussi avec le plus grand sérieux la commande “en série” de quatre G.11E, dont le premier, en constructi­on à Vélizy, doit voler avant l’été 1947 ! La machine est sobre et élégante, avec un fuselage à l’aérodynami­que soignée et un atterrisse­ur coquetteme­nt habillé de carénages. Entièremen­t métallique, mais entoilé dans sa partie arrière démontable pour permettre d’accéder au moteur, le fuselage offre une cabine en 2+2 généreusem­ent éclairée. Le propulseur annoncé est un Potez 9E de 240 ch, apparemmen­t assez modeste pour un appareil de cette taille d’autant qu’une part non négligeabl­e de la puissance sera absorbée par un ventilateu­r. Les deux rotors tripales de 8,6 m de diamètre sont supportés par un mât porteur de mécanismes beaucoup plus simples que sur le “laboratoir­e”.

Les points fixes du G.11E commencent le 1er décembre 1948 à Villacoubl­ay, et le pilote Fred Nicole est crédité d’un premier vol huit jours plus tard sans que l’on sache en quoi cette expérience initiale a réellement consisté, sans doute une ou plusieurs élévations stationnai­res. Toujours est-il que l’appareil retourne ensuite en atelier pour quelques mois afin de subir un certain nombre de modificati­ons dont la plus importante est le changement du moteur. En effet, les 240 ch (théoriques) du Potez s’avérant très insuffisan­ts, celui- ci est remplacé par un Pratt & Whitney “Wasp Junior” de 450 ch. En conséquenc­e, le diamètre des rotors est augmenté d’un mètre à 9,60 m tandis que le fuselage s’allonge de 0,50 m, permettant de porter la capacité de la cabine à quatre passagers en plus du pilote. Devenu le G.111, l’appareil reprend ses essais avec des vols stationnai­res le 21 mai 1949, mais il faut attendre deux ans pour que Fred Nicole tente la première translatio­n. Nous sommes le 25 juin 1951, sur le plateau de Vélizy, au petit matin. Le temps calme se prête à des expériment­ations dans le domaine encore inexploré de l’efficacité des gouvernes et donc de la maniabilit­é. Au cours de deux vols prudents (altitude entre 2 et 4 m) totalisant 19 minutes, Nicole tente des translatio­ns avant, arrière, à gauche et à droite, effectue des virages à 90° et exécute un demi-tour. Les résultats étant satisfaisa­nts, il se remet en piste pour un troisième vol mais, au bout de 8 minutes, étant en translatio­n, un inquiétant bruit de ferraille se traduit par la perte de contrôle de la machine qui heurte le sol et se couche sur le flanc, heureuseme­nt sans dommage pour le pilote et son accompagna­teur. La cause était déjà connue : en vol de translatio­n, les deux rotors s’inclinent latéraleme­nt en sens opposés, amenant les extrémités des pales à se toucher. Ainsi se termine l’aventure des gyroplanes de Louis Breguet, les circonstan­ces ne se prêtant pas à la poursuite de la mise au point de la formule. Remis en état, le G.111 est désormais exposé au musée de l’Air et de l’Espace au Bourget. Il est à noter qu’en dépit de plusieurs tentatives menées dans divers pays, cette formule complexe n’était, jusqu’à ces dernières années, poursuivie que par un seul constructe­ur, le russe Kamov. Cependant, l’évolution de la technologi­e des rotors et de nouvelles recherches sur les flux aérodynami­ques liés à cette formule, ont conduit le constructe­ur américain Sikorsky à l’adopter pour une nouvelle génération de machines dont le fleuron est actuelleme­nt de S.97 “Raider” développé pour l’US Army. Une reconnaiss­ance posthume pour les travaux de Louis Breguet ?

 ??  ?? L’unique gyroplane Breguet G.111, pièce maîtresse du hall des voilures tournantes du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, est l’ultime témoin de 40 ans d’efforts de Louis Breguet dans le domaine des hélicoptèr­es.
L’unique gyroplane Breguet G.111, pièce maîtresse du hall des voilures tournantes du musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, est l’ultime témoin de 40 ans d’efforts de Louis Breguet dans le domaine des hélicoptèr­es.
 ?? DR/COLL. R. DE NARBONNE ?? Le gyroplane Breguet G.11, dont le prototype fut présenté au Salon de Paris en 1947, a connu une mise au point hasardeuse, plusieurs fois interrompu­e et sans grand résultat faute d’une puissance installée insuffisan­te.
DR/COLL. R. DE NARBONNE Le gyroplane Breguet G.11, dont le prototype fut présenté au Salon de Paris en 1947, a connu une mise au point hasardeuse, plusieurs fois interrompu­e et sans grand résultat faute d’une puissance installée insuffisan­te.
 ?? DR/COLL. R. DE NARBONNE ?? Ultime tentative de Louis Breguet pour aboutir enfin à un gyroplane opérationn­el, le G.111 était le prototype du G.11E allongé et doté d’un moteur plus puissant. Il fut accidenté en juin 1951 puis abandonné.
DR/COLL. R. DE NARBONNE Ultime tentative de Louis Breguet pour aboutir enfin à un gyroplane opérationn­el, le G.111 était le prototype du G.11E allongé et doté d’un moteur plus puissant. Il fut accidenté en juin 1951 puis abandonné.
 ?? DR ?? En 1938, la Marine nationale accepte de financer le projet très futuriste d’un gyroplane triplace de lutte anti-sousmarine, le Vuillerme G.20. Photograph­ié ici en 1945 à Issy-lesMouline­aux, il n‘a jamais volé…
DR En 1938, la Marine nationale accepte de financer le projet très futuriste d’un gyroplane triplace de lutte anti-sousmarine, le Vuillerme G.20. Photograph­ié ici en 1945 à Issy-lesMouline­aux, il n‘a jamais volé…
 ?? DR/COLL. R. DE NARBONNE ?? Le “laboratoir­e” BreguetDor­ant. La tête de rotor est extrêmemen­t sophistiqu­ée : dans son moyeu passaient les commandes de vol grâce à une cinématiqu­e compliquée de leviers, bielles et autres glissières… Sans compter une trentaine de pompes à huile....
DR/COLL. R. DE NARBONNE Le “laboratoir­e” BreguetDor­ant. La tête de rotor est extrêmemen­t sophistiqu­ée : dans son moyeu passaient les commandes de vol grâce à une cinématiqu­e compliquée de leviers, bielles et autres glissières… Sans compter une trentaine de pompes à huile....
 ?? DR/COLL. R. DE NARBONNE ?? Et pourtant, ça vole ! Ce drôle d’engin a établi tous les premiers records reconnus par la Fédération aéronautiq­ue internatio­nale pour les véhicules aériens à voilure tournante.
DR/COLL. R. DE NARBONNE Et pourtant, ça vole ! Ce drôle d’engin a établi tous les premiers records reconnus par la Fédération aéronautiq­ue internatio­nale pour les véhicules aériens à voilure tournante.
 ?? DR/COLL. R. DE NARBONNE ??
DR/COLL. R. DE NARBONNE
 ?? DR/COLL. R. DE NARBONNE ?? Construit à partir d’éléments du Breguet XX “Léviathan” et d’un fuselage de Breguet 19, le gyroplane GY constituai­t en 1932 le banc d’essais de la nouvelle formule de gyroplane imaginée par L. Breguet et René Dorand, utilisant deux rotors superposés...
DR/COLL. R. DE NARBONNE Construit à partir d’éléments du Breguet XX “Léviathan” et d’un fuselage de Breguet 19, le gyroplane GY constituai­t en 1932 le banc d’essais de la nouvelle formule de gyroplane imaginée par L. Breguet et René Dorand, utilisant deux rotors superposés...
 ?? DR/COLL. R. DE NARBONNE ?? Le poste de pilotage du BreguetDor­and était des plus spartiates…
DR/COLL. R. DE NARBONNE Le poste de pilotage du BreguetDor­and était des plus spartiates…
 ?? ARCHIVES EMMANUEL BREGUET ?? Vedette du Salon de la locomotion aérienne au Grand Palais en 1908, le gyroplane Breguet-Richet 2bis équipé de grandes hélices. Il effectua des essais au début de 1909 mais fut détruit lors de l’effondreme­nt de son hangar.
ARCHIVES EMMANUEL BREGUET Vedette du Salon de la locomotion aérienne au Grand Palais en 1908, le gyroplane Breguet-Richet 2bis équipé de grandes hélices. Il effectua des essais au début de 1909 mais fut détruit lors de l’effondreme­nt de son hangar.
 ?? ARCHIVES EMMANUEL BREGUET ?? Le gyroplane n° 2 comporte des “gyroptères” entre les éléments de voilure. Des glissades ont lieu au cours de l’été 1908, sans grand succès.
ARCHIVES EMMANUEL BREGUET Le gyroplane n° 2 comporte des “gyroptères” entre les éléments de voilure. Des glissades ont lieu au cours de l’été 1908, sans grand succès.
 ?? ARCHIVES EMMANUEL BREGUET ?? Le gyroplane n° 1 ne fut jamais complété à l’image du plan de la page 60. Seule fut expériment­ée la structure supportant les rotors ou “gyroptères”. Accidenté à la suite de la rupture d’un câble, l’engin fut abandonné mais il avait accompli sa mission...
ARCHIVES EMMANUEL BREGUET Le gyroplane n° 1 ne fut jamais complété à l’image du plan de la page 60. Seule fut expériment­ée la structure supportant les rotors ou “gyroptères”. Accidenté à la suite de la rupture d’un câble, l’engin fut abandonné mais il avait accompli sa mission...
 ?? DR ?? Ce dessin resté longtemps oublié fut publié en décembre 1907 dans la revue La Nature. Il montre que dès le stade de la planche à dessin, Louis Breguet a envisagé le problème du contrôle de la trajectoir­e dans le plan horizontal d’un engin décollant...
DR Ce dessin resté longtemps oublié fut publié en décembre 1907 dans la revue La Nature. Il montre que dès le stade de la planche à dessin, Louis Breguet a envisagé le problème du contrôle de la trajectoir­e dans le plan horizontal d’un engin décollant...
 ?? ALEXIS ROCHER ??
ALEXIS ROCHER

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