L’Oiseau Blanc,
Le 17 octobre dernier, les mairies de Paris et de BoulogneBillancourt dévoilaient de nouvelles plaques de dénomination à la rue Nungesser et Coli située dans le 16e arrondissement. Voici ce qui est désormais lisible :
L’Oiseau Blanc. inscrit :
Auparavant était
La nouvelle a été reprise par la presse et sur les réseaux sociaux. annonçait le 17 octobre :
Sur ses comptes Facebook et Twitter, l’armée de l’Air, [ sic], n’annonçait rien de moins que “ Tout cela ne peut qu’entraîner de nombreuses questions. Sur quoi se basent les deux mairies pour affirmer que les aviateurs furent naufragés devant SaintPierre- et- Miquelon ? Pourquoi faire de Nungesser et Coli les premiers à traverser l’Atlantique ? La décision de refaire les plaques de rue se fonde sur les recherches menées par Bernard Decré, président de l’association À la recherche de Depuis de nombreuses années Bernard Decré mène une enquête minutieuse pour trouver des traces de l’avion. Elle s’ajoute à d’autres recherches, le destin de et de ses pilotes faisant l’objet d’une véritable quête depuis sa disparition. Recherches sous- marines et séjours dans les dépôts d’archives se sont succédé pour Bernard Decré. Selon le blog de son association, un document des garde- côtes américains dit que les débris d’un avion blanc qui pourraient être ceux de ont été aperçus à l’époque non loin de Saint- Pierre- et- Miquelon. Des morceaux auraient même été récupérés ensuite. Parmi les faisceaux d’indices s’ajoutent des témoignages de Saint- Pierrais qui semblent évoquer la présence dans le ciel de l’avion à cette période. Trois campagnes de recherche du moteur Lorraine- Diétrich furent menées en mer à l’est de SaintPierre- et- Miquelon de 2009 à 2012 – sans résultat. Tout cela est fort intéressant mais, en l’état, on ne peut en rester qu’au stade des suppositions. Pas de certitudes, ce que confirme Bernard Decré lorsqu’il dit avoir demandé aux garde- côtes américains de sortir de leur dépôt les débris de
qu’ils auraient conservés et évoque une nouvelle campagne sous- marine au large de Portland ( Maine) pour trouver, enfin, le moteur. Dans ces conditions il nous semble quelque peu prématuré d’affirmer aujourd’hui que Nungesser et Coli furent
à Saint- Pierre- et- Miquelon. Ce qui est parfaitement critiquable c’est de transformer leur disparition, certaine à ce jour – sauf coup de théâtre bien improbable tant il est permis de douter qu’ils menèrent une nouvelle vie après le 9 mai – en
de la traversée de l’Atlantique. La conséquence est d’induire en erreur une bonne partie de la presse et même l’armée de l’Air, qui a finalement depuis effacé ses publications péremptoires sur le sujet. Non, Nungesser et Coli n’ont pas réussi leur traversée, fussent- ils échoués en mer au pied de l’objectif. Prétendre le contraire revient à valider les nombreuses tentatives. Non ils ne furent pas, et de très loin, les premiers à Nous ne vous ferons pas la leçon en rappelant Alcock et Brown réussissant sans escale l’exploit en juin 1919. Jouer sur les mots pour laisser entendre le contraire, c’est sombrer inévitablement dans les méandres d’un nationalisme bien mal venu. Vouloir rendre les honneurs à Nungesser et Coli est parfaitement louable, mais pas en travestissant l’histoire. Vouloir ainsi
comme le demande Bernard Decré dans son livre
publié en 2014, est parfaitement incongru. Il est désormais urgent que Bernard Decré établisse à partir de ses recherches un rapport circonstancié avec faits et documents pour éviter l’apparition de nouvelles plaques parlant simultanément de donc d’échec, et de réussite, ce qui est complètement contradictoire.