Le Fana de l'Aviation

La Division aérienne au combat

Il y a un siècle exactement, la France engageait au combat la plus formidable armada aérienne qu’elle ait eu à sa dispositio­n depuis la création de l’aviation militaire.

- * Lire Le Fana de l’Aviation n° 579 Par David Méchin

En 1918, les Français innovent avec la mise en place d’une redoutable force de frappe aérienne.

L’histoire de l’armada aérienne débute avec celle de son créateur, le général Maurice Duval. Né d’un père médecin militaire et d’une mère issue de la bourgeoisi­e, il est un pur produit de la caste militaire et obtient après son baccalauré­at le concours d’entrée à SaintCyr à 19 ans en 1888. Le jeune officier va se montrer particuliè­rement brillant et d’une grande curiosité intellectu­elle en effectuant notamment un stage de deux années dans l’armée japonaise de 1907 à 1909, qui lui vaut des félicitati­ons ministérie­lles qu’il avait d’ailleurs déjà obtenues pour ses travaux à l’École supérieure de la guerre.

En 1914, il est chef de bataillon et rapidement promu lieutenant­colonel en étant nommé sous-chef d’état-major d’une des deux armées françaises participan­t à la bataille de Champagne en septembre 1915, où il est blessé, n’hésitant pas à se porter en première ligne pour observer ses troupes. La citation à l’Ordre de l’armée qu’il reçoit le 20 septembre 1915 en témoigne : “Constammen­t en reconnaiss­ance sur le front dans les tranchées les plus avancées, [il] rend des services particuliè­rement brillants par une véritable intelligen­ce des situations, une activité inlassable, un entrain communicat­if et un remarquabl­e esprit d’initiative.”

Après une convalesce­nce, il poursuit sa carrière dans les états-majors et, en 1917, se retrouve, avec le grade de colonel, comme chef d’état-major du Groupe d’armées Centre, adjoint direct du gén. Fayolle. Le limogeage du gén. Nivelle, le chef du Grand Quartier général qui a organisé la désastreus­e offensive du Chemin

des Dames, va bouleverse­r sa carrière. Car le commandant du Peuty, le directeur du service aéronautiq­ue au sein du GQG, va partager la disgrâce de Nivelle et être renvoyé dans l’infanterie. Le gén. Pétain, nouveau chef du GQG, a remarqué les qualités de Maurice Duval et le nomme à ce poste le 3 août 1917.

Officielle­ment, le directeur du service de l’aviation au GQG est chargé de l’emploi militaire des moyens aériens mis à dispositio­n des forces armées par le gouverneme­nt civil. Le responsabl­e de la production aéronautiq­ue est le sous-secrétaire d’État à l’Aéronautiq­ue militaire et maritime, qui se trouve être le député Jacques-Louis Dumesnil, nommé à ce poste dans le gouverneme­nt Painlevé le 12 septembre 1917 et maintenu dans ses fonctions par Georges Clemenceau après son arrivée au pouvoir le 16 novembre suivant. Dans les faits, il va en être différemme­nt grâce à la personnali­té de Duval qui, bien que n’étant pas aviateur, ne va pas mettre longtemps à comprendre l’enjeu de la situation.

Dès la fin du mois d’août 1917, la Russie est plongée en plein chaos suite à l’échec de l’offensive lancée par le gouverneme­nt Kerenski le mois précédent. Les observateu­rs avisés comprennen­t que le pays ne va pas tarder à quitter le combat – ce qui sera officiel le 7 novembre 1917 après la prise du pouvoir par les bolcheviqu­es – et que l’Allemagne va par conséquent disposer d’importante­s réserves de troupes à réaffecter sur le front occidental. L’hiver étant peu propice à une offensive, c’est sans nul doute au printemps 1918 que l’Allemagne, qui disposera d’une certaine supériorit­é numérique, va passer à l’attaque. À la fin de l’automne 1917, que ce soit dans les cercles gouverneme­ntaux ou dans l’opinion publique, tout le monde s’attend à un violent choc et le gén. Pétain organise ses troupes pour le contenir, d’abord en exigeant que les Anglais étendent le front dont ils ont la charge, ensuite en retirant une armée – la 3e – de la première ligne qu’il place en attente dans une réserve générale. Enfin, il va ordonner l’organisati­on des lignes françaises en défense en profondeur : en cas d’attaque, ne laisser qu’un minimum de troupes pour ralentir la progressio­n ennemie et arrêter celle-ci à partir d’une seconde ligne où s’est replié le gros des troupes qui peut livrer combat hors de portée de l’artillerie ennemie.

La réorganisa­tion de la production aérienne

La tâche de Duval sera de préparer l’aviation française à cette future bataille. Il trouve que celleci dispose de plusieurs atouts à l’été 1917. La production française est la première du monde, en avions et surtout en moteurs, ce qui donne à la seule aviation française une légère supériorit­é numérique sur l’aviation allemande. On trouve également en unités des appareils qui sont les meilleurs du conflit : le Spad XIII au moteur Hispano-Suiza 8B de 200 ch, le chasseur le plus rapide du conflit,

et le bombardier Breguet 14 au moteur Renault 12 F de 300 ch qui peut échapper à la chasse ennemie grâce à son plafond.

Malheureus­ement, ces appareils ne sont pas les seuls et de nombreux autres modèles moins réussis ou carrément obsolètes les côtoient en première ligne : on compte sept types différents pour l’observatio­n, sept pour le bombardeme­nt, ainsi que pour la chasse le Nieuport 24 nettement dépassé par rapport au Spad. Plusieurs de ces appareils ont été imposés contre l’avis des pilotes par le Service technique de l’Aéronautiq­ue (STAé) du colonel Dorand, dont les spécificat­ions techniques ordonnées aux constructe­urs n’ont pas forcément été des plus logiques. Une des premières tâches de Duval va consister à réformer les attributio­ns du STAé et à se débarrasse­r du col. Dorand, remplacé par Albert Caquot le 12 janvier 1918.

Tous nos efforts doivent tendre à réaliser une aviation puissante et parfaite (…)

L’autre exploit de Duval va consister à se débarrasse­r des appareils qu’il juge inaptes au front. La note secrète datée du 28 novembre 1917 adressée au sous-secrétaire d’État à l’Aéronautiq­ue militaire et maritime, signée par le gén. Pétain et rédigée par Charles Duval, en donne le ton : “Tous nos efforts doivent tendre à réaliser une aviation puissante et parfaite au printemps prochain. Nous nous trouvons, à l’heure actuelle, au dernier moment où des mesures efficaces puissent être prises pour y parvenir. Ce moment passé, il sera trop tard. J’ai estimé, dans ces conditions, qu’il était important de procéder à une révision d’ensemble de notre situation. Cette révision montre qu’il est indispensa­ble de faire d’urgence un effort très considérab­le si nous voulons aboutir. J’ai l’honneur de vous le soumettre.”

Dans sa note, Duval demande l’accélérati­on de la production des meilleurs modèles, à savoir le Spad XIII pour la chasse, le Breguet 14B2 pour le bombardeme­nt, le Caudron R.XI pour l’escorte, ainsi que le Breguet 14 A2 et Salmson 2A2 pour l’observatio­n. La tâche n’est pas des plus aisées, car des constructe­urs disposent de puissants relais parlementa­ires à la Chambre des députés et au Sénat, auxquels le sous-secrétaire d’État à l’Aéronautiq­ue militaire n’est pas insensible. Mais le fait que Pétain mette tout son poids politique dans cette note lui permet d’être entendu, aidé en cela par le fait que le gén. Henri Mordacq, le chef du cabinet militaire du président du Conseil Georges Clemenceau et de facto ministre de la Guerre, soit un camarade de St-Cyr de Duval. Durant les quatre mois de décembre 1917 à mars 1918, les chasseurs Nieuport disparaiss­ent effectivem­ent des unités de première ligne et la production de Breguet 14B2 fait un bon significat­if permettant le rééquipeme­nt de toutes les escadrille­s de bombardeme­nt. Mais si le rééquipeme­nt des escadrille­s en matériel de premier choix est une chose, encore faut-il qu’elles soient utilisées judicieuse­ment au combat.

La concentrat­ion des moyens aériens

C’est là qu’intervient le dernier aspect de l’oeuvre de Duval : la réorganisa­tion tactique des unités aériennes. Durant la bataille de Verdun, le gén. Pétain avait pu expériment­er avec succès la concentrat­ion des unités de chasse qui avaient permis à la France de rapidement reprendre la supériorit­é aérienne et compenser l’infériorit­é de l’artillerie française en perturbant le réglage d’artillerie de l’adversaire. L’expérience s’était

répétée sur la Somme avec la constituti­on du Groupe de Cachy durant l’été 1916, puis à la fin de l’année avec la création de quatre groupes de combat (GC 11, 12, 13 et 14) en octobre 1916 rassemblan­t chacun quatre escadrille­s de chasse travaillan­t ensemble et partageant les mêmes terrains. Duval pousse cette logique de concentrat­ion des moyens en ordonnant la création de six nouveaux groupes de combat (GC 15 à GC 20) et lier six des dix groupes ensemble dans un échelon supérieur, les escadres de combat : les GC 15, 18 et 19 vont constituer la 1re Escadre, tandis que les GC 11, 13 et 17 vont en constituer une seconde.

Ces deux escadres de combat sont chacune associées avec une escadre de bombardeme­nt : pour Duval et Pétain, le bombardier est un canon à longue portée qui prolonge l’action de l’artillerie sur le champ de bataille en attaquant les dépôts militaires ennemis et ses voies de ravitaille­ment. La réforme menée par Duval en ce sens est assez radicale. Toutes les escadrille­s de bombardeme­nt de jour sont rééquipées en Breguet 14B2 et amalgamées dans l’Escadre de bombardeme­nt n° 12 du cdt Vuillemin (regroupant les groupes de bombardeme­nt 5, 6 et 9 à trois escadrille­s chacun) ou l’Escadre de bombardeme­nt n° 13 du cdt Prez de la Morlais (regroupant les GB 3 et 4 également à trois escadrille­s chacun). Les unités de bombardeme­nt de nuit, équipées de Voisin X, se retrouvent de leur côté amalgamées dans l’EB 11 (ou groupement Chabert) regroupant les GB 1, 7 et 8, et qui est destiné à prolonger l’action des groupes de bombardeme­nt diurnes sur le champ de bataille.

fait est que plus aucune des unités de bombardeme­nt françaises ne va désormais être utilisée pour le bombardeme­nt dit stratégiqu­e en prenant pour cible des villes allemandes le long de la vallée du Rhin. Duval va tenir bon sur ce point malgré de forts vents contraires : quand ont lieu les premiers bombardeme­nts allemands contre la ville de Paris en 1918, nombre de parlementa­ires français vont hurler à l’organisati­on de représaill­es, dont le député Pierre-Étienne Flandin qui a milité toute la guerre durant pour le bombardeme­nt des villes allemandes. À ce titre, les Breguet 14B1 de bombardeme­nt monoplace destinés aux raids à longue distance, dont une trentaine d’exemplaire­s ont été construits à partir de décembre 1917, vont rester stockés et ne seront jamais livrés en escadrille. D’autre part, Duval résiste également aux pressions britanniqu­es tendant vers le bombardeme­nt stratégiqu­e : parallèlem­ent à la Royal Air Force créée le 1er avril 1918, se monte une “Independan­t Air Force” le 13 mai, basée en Lorraine et chargée de s’attaquer aux industries allemandes, en représaill­es des bombardeme­nts de Zeppelin sur l’Angleterre. Sa première action d’éclat est un bombardeme­nt sur Cologne le 18 mai 1918, obtenu au prix de lourdes pertes. Lors de la deuxième réunion du comité interallié de l’aviation le 31 mai 1918, Duval va très sèchement refuser toute aide à cette entreprise stratégiqu­e en déclarant à ses homologues britanniqu­es que “le but capital est de gagner la bataille ; si nous sommes vaincus sur terre le

bombardeme­nt de Cologne est sans intérêt. Le nombre des aérodromes est limité, c’est pourquoi il faut attacher à l’aviation de campagne une plus grande importance qu’à l’aviation destinée aux bombardeme­nts des zones lointaines”. Il va même bien plus loin en obtenant que les unités de l’IAF soient affectées sur des objectifs tactiques à la fin de l’année 1918…

Le premier choc : l’offensive “Michaël”

l’arrivée du printemps, le col. Duval dispose d’un Groupement d’aviation réservée (GAR) placé sous les ordres du Groupement des armées du Nord et dirigé par le cdt le Révérend. Il représente la moitié de l’effectif de la chasse française et la totalité de l’aviation de bombardeme­nt de jour, organisé en deux groupement­s portant le nom de leurs chefs respectifs : le Groupement Ménard, rassemblan­t l’Escadre de combat n° 1 et l’Escadre de bombardeme­nt n° 12, ainsi que le Groupement Féquant, rassemblan­t l’Escadre de combat n° 2 et l’Escadre de bombardeme­nt n° 13. À ces deux groupement­s s’ajoute sous les ordres du cdt le Réverend un groupe de bombardeme­nt de nuit, le GB 8, équipé de trois escadrille­s de Voisin-Renault. Ces unités stationnen­t toutes en Champagne où le Grand Quartier général s’attend à l’attaque allemande.

Celle- ci a finalement lieu dans la Somme, à la jonction des armées françaises et britanniqu­es. Le chef de l’armée britanniqu­e, le très contesté gén. Haig, espère encore réussir une grande offensive dans les Flandres malgré la boucherie qu’il a organisée sur ce secteur à l’automne 1917 en n’y gagnant que quelques arpents de boue. C’est à son corps défendant, sur ordre de son pouvoir politique, qu’il a dû étendre le front britanniqu­e en affectant au sud de son secteur sa 5e Armée, prenant la place d’une armée française envoyée en réserve. Reconnaiss­ons que celleci ne lui a pas facilité la tâche et que les troupes locales du Génie, sachant le secteur confié aux Britanniqu­es, ne se sont pas foulées pour creuser

une solide seconde ligne. Le chef de l’état-major allemand, le gén. Erich Ludendorff, est parfaiteme­nt au courant de cette faiblesse et attaque en ce lieu précis le 21 mars 1918 à l’aide de troupes d’élite.

Si la 3e Armée britanniqu­e souffre durement et recule entre Arras et Péronne, la 5e Armée, située au sud de la précédente, est tout simplement pulvérisée en quelques jours. Faute de seconde ligne pour se rétablir, la défaite se transforme en déroute, aggravée par le fait que le gén. Haig, qui garde en tête ses plans d’attaque dans les Flandres, y mégote l’envoi de renforts. L’Allemagne a réalisé une concentrat­ion sans précédent de ses unités aériennes : 950 appareils, dont 420 chasseurs comprenant les unités d’élite de la Jagdgeschw­ader (JG) I dirigée par Von Richthofen, fondent sur les 3e et 5e armées britanniqu­es qui disposent de 32 Squadrons représenta­nt théoriquem­ent 768 appareils dont 384 chasseurs. Le Royal Flying Corps subit de lourdes pertes tant en hommes qu’en matériel étant donné que 18 escadrons doivent évacuer précipitam­ment leur terrain face à l’avance ennemie.

Ce sont les troupes françaises qui comblent précipitam­ment la brèche laissée par la 5e Armée britanniqu­e. La 3e Armée française tenue en réserve est immédiatem­ent engagée, suivie de la 1re Armée ramenée de Lorraine. Mais avant que les soldats ne puissent être transporté­s sur le front, c’est l’aviation qui va être sollicitée pour retarder la progressio­n des troupes allemandes sur la Somme. Les deux unités du GAR sont les premières à l’oeuvre : dès le début de la bataille, les unités du Groupement Féquant, à partir de leurs terrains au sud de Soissons, sont déjà à portée de la zone des combats et vont s’en rapprocher en migrant autour de Beauvais à compter du 30 mars. Quant à celles du Groupement Ménard, situées au sud d’Épernay en Champagne, toutes migrent au Plessis-Belleville le 28 mars pour les dernières d’entre elles. D’autres unités aériennes suivent plus tard avec la montée en ligne des 3e et 1re armées françaises : il y aura au total 1 375 appareils à cocarde engagés sur la zone des combats, dont 660 appartenan­t au GAR qui ont été les premiers sur place.

Concernant la chasse, il y a 585 Spad VII et XIII, dont 360 appartenan­t au GAR, qui établissen­t en quelques jours la supériorit­é aérienne sur les Albatros D.V et Fokker Dr.I allemands, dépassés aussi bien sur le plan qualitatif que quantitati­f. Ils ouvrent la voie aux quelque 225 Breguet 14 qui attaquent les convois de troupes allemandes sur un champ de bataille où les tranchées ont disparu du fait de l’enfoncemen­t des lignes alliées ; les chasseurs se joignent d’ailleurs aux bombardier­s pour réaliser des mitraillag­es de troupes. Les témoignage­s de pilotes abondent pour décrire l’intensité des missions d’attaque sur les troupes ennemies et les masses d’avions y participan­t. Le journal de marche de l’Escadre de combat n° 1 (Groupement Ménard), un des rares documents des unités de la Première Guerre mondiale ayant survécu, s’en fait l’écho : décrivant d’intenses combats les 30 et 31 mars, quand les soldats allemands prennent la ville de Montdidier, il constate le 1er avril 1918 que “dans l’ensemble l’aviation ennemie a semblé dominée par la nôtre. Les patrouille­s bien groupées de triplans et d’Albatros ne s’engagent qu’avec prudence.”

On a fait une bonne visée et lâché 24 bombes Michelin. Une pagaille terrible (…)

Quand les combats se terminent le 5 avril 1918, l’aviation française a depuis le 21 avril 1918 perdu 38 pilotes (tués, capturés ou disparus) sur le secteur de la Somme, contre 77 pilotes pour l’aviation allemande et 109 pour l’aviation britanniqu­e.

La seconde bataille de la Marne (27 mai-12 juin)

Durement touchée, l’aviation britanniqu­e, devenue la Royal Air Force le 1er avril 1918, n’a guère le temps de souffler puisque le gén. Ludendorff organise une nouvelle offensive sur les Flandres, dite “Georgette”, du 9 au 21 avril, puis marque une pause durant le mois de mai.

Le col. Duval, qui reçoit ses étoiles de général de brigade le 19 avril 1918, met à profit ce répit pour réorganise­r son aviation réservée en faisant ratifier le 14 mai 1918 par le gén. Pétain, chef du Grand Quartier général, un ordre de création de la Division aérienne. Cette unité dont Duval va prendre le commandeme­nt va transforme­r le GAR existant en rattachant aux groupement­s Ménard et Féquant toute l’aviation de bombardeme­nt de nuit de l’armée française : le Groupement Chabert rassemblan­t les trois groupes de bombardeme­nt – GB 1, 7 et 8 à trois escadrille­s de 15 appareils chacun, soit 135 avions –, ainsi que le Groupement Villomé rassemblan­t celles volant sur le bombardier trimoteur Caproni – 20 appareils français des escadrille­s CEP 115 et 130 plus 12 appareils de trois escadrille­s italiennes. Une escadrille d’escorte sur Caudron R.XI bimoteur (C 46) et une escadrille de reconnaiss­ance sur Breguet 14 (BR 220) s’ajoute à la liste des effectifs de la Division aérienne qui représente une masse de 772 appareils et qui concentre désormais sous commandeme­nt unique la totalité de l’aviation de bombardeme­nt française, diurne comme nocturne.

Si puissante que puisse être l’aviation française, elle ne distingue pas les indices de la troisième offensive allemande, dite “Blücher-Yorck”, qui se prépare et va être déclen- chée le 27 mai 1918 sur le Chemin des Dames, un secteur conquis par les Français l’année précédente, au prix de très lourdes pertes et qui est réputé inexpugnab­le. Le chef de la 6e Armée française tenant le secteur, le gén. Denis Duchêne, est un homme supportant fort peu la contradict­ion et qui fait peu de cas des ordres du gén. Pétain prescrivan­t l’organisati­on d’une défense en profondeur. L’attaque menée dans la nuit surprend les défenseurs français qui sont contournés par des troupes d’élite ; l’Aisne est vite franchie et les troupes allemandes déferlent vers le sud.

L’interventi­on de la Division aérienne dans la bataille va être immédiate : dans l’après-midi même du 27 mai 1918, à 14 heures, le GC 17, une composante du Groupement Féquant, reçoit l’ordre de quitter la région de Beauvais pour s’installer à Saponay. Il s’y pose deux heures plus tard en ayant attaqué les troupes allemandes à la bombe ou à la mitrailleu­se durant son voyage. Le reste du groupement suit immédiatem­ent ;

le Groupement Ménard et le reste de la Division aérienne ne seront à pied d’oeuvre que le 29 mai sur des terrains au sud de la Marne. Avec le renfort de quatre groupes de combat indépendan­ts et quelques escadrille­s de chasse d’armée, ce ne sont pas moins de 645 chasseurs qui sont prêts à s’opposer aux 456 appareils allemands (38 Jasta à 12 appareils pour les 18e, 7e et 1re armées allemandes impliquées dans l’attaque). L’aviation française peut encore compter sur le renfort de sept escadrons de chasse britanniqu­es (168 appareils) de la 9th Brigade de la RAF basée près de Beauvais, soit une supériorit­é numérique de pratiqueme­nt 2 contre 1.

Pour la première fois, les chasseurs Spad VII et XIII sont confrontés à un chasseur allemand qui approche leurs performanc­es, le Fokker D.VII, mais les rapports de combats de la Division aérienne constatent que les Spad parviennen­t toujours à les distancer aux basses altitudes. Ces Fokker D.VII ne représente­nt au moment de l’offensive qu’un maximum de 25 % des effectifs de la chasse allemande si l’on en croit les statistiqu­es du Frontbesta­nd datant du mois de juin, et sont en tout cas insuffisan­ts pour empêcher l’aviation française d’effectuer ses missions d’attaque sur les troupes allemandes comme le mentionne le journal des marches et opérations (JMO) du Groupement Ménard au 30 mai : “De nombreux convois et de nombreuses troupes sur routes ou au stationnem­ent ont été attaqués à la mitrailleu­se à toutes les heures de la journée par les pilotes de l’escadre, qui ont également ramené de nombreux renseignem­ents concernant la situation de l’ennemi sur le front.”

La progressio­n allemande cesse le 4 juin 1918, alors que les troupes ennemies ont atteint la Marne dont ils ont conquis une partie de la rive sud et pris la ville de ChâteauThi­erry, les plaçant à moins d’une centaine de kilomètres de la capitale qui se trouve dangereuse­ment menacée. Ludendorff enclenche immédiatem­ent une nouvelle offensive le 9 juin, dite “Gneisenau” – bataille du Matz pour les Français –, pour relier les territoire­s conquis lors des deux précédente­s offensives. Mais cette fois- ci les troupes françaises, bien organisées dans une défense en profondeur, vont limiter la progressio­n allemande et même les faire reculer par une contre-offensive organisée par le gén. Mangin et appuyée par des chars.

En 17 jours de bataille intense du 27 mai au 12 juin, l’aviation française a perdu 89 pilotes au combat (tués, capturés ou disparus) contre 95 pour l’aviation allemande sur le secteur. Les mois de mai et juin sont ceux où les pertes subies sont les plus importante­s de la guerre pour les aviateurs français. À compter de cette date, le vent de la guerre va définitive­ment souffler en faveur des appareils à cocarde.

Dernier choc et première contre-offensive

L’enseigneme­nt des derniers combats conduit le gén. Duval à apporter une réforme à sa division aérienne, en y joignant une unité de reconnaiss­ance chargée de quadriller le champ de bataille pour désigner les objectifs qui peuvent être immédiatem­ent attaqués par les escadrille­s de bombardeme­nt. Cette fonction était jusque-là assurée par le chef de l’EB 12 en personne, le cdt Vuillemin, qui survolait la zone

ennemie à bord de son Breguet 14B2 avec son adjoint le capitaine Dagnaux. Le 3 juin 1918 est ainsi créé le Groupe Bloch qui regroupe les escadrille­s C 46 sur Caudron R.XI ainsi que les BR 45 et BR 220 sur Breguet 14A2, spécialisé­es dans les reconnaiss­ances à longue distance qui se multiplien­t dans l’Aéronautiq­ue militaire. Dans chaque armée au moins une escadrille de corps d’armée sur Breguet 14A2 adopte cette spécialité qui consiste à aller explorer les lignes ennemies jusqu’à 100 km en arrière de la ligne de front et ce faisant repérer les convois militaires sur les routes stratégiqu­es, annonciate­urs d’une offensive. La Division aérienne dispose désormais de ses propres escadrille­s spécialisé­es qui, le 29 juillet 1918, deviennent le Groupement des escadrille­s de reconnaiss­ance (GER) dont le commandeme­nt est confié au cne Paul-Louis Weiller, fils de l’inventeur et du riche industriel Lazare Weiller, et spécialist­e de la photograph­ie aérienne.

Aussi, la dernière offensive que vont lancer les Allemands le 15 juillet 1918 autour de la ville de Reims (dite “Friedenstu­rm”) avec leurs ultimes réserves est parfaiteme­nt connue du Grand Quartier général : une seconde ligne de défense est bien aménagée, et une force aérienne considérab­le comprenant toute la Division aérienne est prête à recevoir le choc. Les Allemands attaquent à l’est de Reims et surtout à partir du sud-ouest de la ville, à partir du saillant qu’ils viennent de conquérir en tentant de pousser sur la rive sud de la Marne. Le passage de ce fleuve est un des points faibles de l’offensive car les pontons montés par le génie allemand vont subir d’intenses attaques de la part des Breguet 14A2, comme en témoigne le sous-lieutenant Eugène Weismann, mitrailleu­r à l’Escadrille BR 132 : “Durant l’affaire des passerelle­s de la Marne, nous faisions un travail énorme, de l’ordre de deux ou trois missions par jour. Les pertes étaient considérab­les. Ce sont surtout les Breguet qui ont arrêté l’infanterie allemande. Or, pour arriver à toucher ces passerelle­s, il fallait descendre extrêmemen­t bas, de l’ordre de 15 à 20 m, pour lâcher les bombes et les mitrailler…”

Contrairem­ent à ce qu’affirme Weismann, les pertes restent légères : sur 225 Breguet de la division aérienne engagés, seulement six pilotes sont perdus (quatre tués, deux prisonnier­s) durant les trois jours critiques des combats du 15 au 17 juillet. Les chasseurs de la Division aérienne se montrent particuliè­rement actifs lors de l’attaque des ballons captifs allemands, les Drachen, dont la destructio­n perturbe le réglage d’artillerie de l’ennemi.

Dès le 18 juillet, une contre-offensive est organisée par l’armée française qui peut bénéficier du renfort des troupes américaine­s pour la première fois engagées en masse. La supériorit­é aérienne est renforcée par le fait que les escadrille­s de chasse des groupes de combat passent de 15 à 18 appareils : la Division aérienne aligne désormais 432 chasseurs Spad, auxquels il faut ajouter le même nombre venant des six groupes de combat indépendan­ts (GC 12, 14, 16, 20, 21 et 22) engagés dans la bataille, plus 45 venant des escadrille­s d’armée, 60 autres du 1st Poursuit Group américain sur Spad (94th, 95th, 27th et 147th Poursuit Squadrons à 15 appareils) sans oublier les 168 chasseurs des sept Squadrons de la RAF. Il y a donc un total théorique de 1 137 chasseurs alliés auxquels doivent faire face les 492 chasseurs de l’aviation allemande, répartis en 41 Jasta (huit Jasta pour la nouvelle 9e Armée près de Soissons, 18 pour la 7e Armée qui fait face à la Marne et 15 pour la 1re Armée qui entoure la ville de Reims) – une infériorit­é numérique de 2,3 contre 1 renforcée par la supériorit­é qualitativ­e alliée : la moitié seulement des appareils allemands sont des Fokker D.VII. La voie est bien dégagée par la chasse pour les Breguet 14B2 qui peuvent assez librement attaquer tout ce qui bouge dans les lignes allemandes, comme en témoigne Weismann : “On passe les lignes à 7 ou 8 m de haut. Puis on est montés à 1 500 m, et on a fait des ronds. Cela n’a pas raté : on a vu un convoi fait de chariots bâchés tirés par les chevaux, avec des hommes à cheval. On a fait une bonne visée et lâché 24 bombes Michelin. Une pagaille terrible, les hommes galopaient vers le bois mais on est allé les chercher avant. Paillard, qui pilotait, a mis une bonne giclée en piquant ; moi je leur

donnais une bonne rincée de côté. Cela a duré 20 minutes. Au bout de ces 20 minutes, je vous assure qu’il n’y avait pas une patte d’homme ou de cheval qui bougeait. Nous avons refait cela une douzaine de fois (…) Cela ne s’appelait pas encore le straffing [mitraillag­e au sol. NDLR.]…”

Plus laconique, Duval note dans un rapport daté du 20 juillet : “On a l’impression que l’aviation ennemie en déplacemen­t souffre du désarroi général : son effort n’est pas en rapport avec la situation.” La bataille se termine le 6 août 1918 quand le saillant conquis par les Allemands lors de l’offensive “Blucher-Yorck” est presque entièremen­t repris.

Victoire en Champagne

Alors que les Allemands ont perdu de nombreuses troupes, les Alliés disposent désormais d’importants renforts venant de l’armée américaine avec lesquels ils vont pouvoir organiser toute une série d’offensives qui feront reculer l’armée allemande jusqu’à l’armistice. Dès le 8 août 1918, une attaque principale­ment conduite par des troupes britanniqu­es permet de reprendre le terrain perdu lors de l’offensive “Michaël” quatre mois plus tôt. Une partie de la Division aérienne, l’ex-groupement Ménard désormais dirigé par le cdt de Goÿs, y participe en s’installant sur des terrains aux alentours de Beauvais.

Au mois de septembre, la Division aérienne est de nouveau réunie sur la Champagne pour y appuyer l’offensive finale de l’armée française, conduite avec le concours de la 1re Armée américaine et de son aviation. Duval en a laissé le commandeme­nt à un de ses adjoints, le col. Petig de Vaulgrenan­t, qui bénéficie d’un rapport de forces encore plus favorable. Dans un premier temps, du 12 au 14 septembre, la 1re Armée américaine, avec le concours de troupes françaises, réduit le saillant de Saint-Mihiel – à l’est de Verdun – que les troupes allemandes évacuaient pour réduire leur front. Puis la grande attaque est lancée le 26 septembre 1918, sur le front compris entre la ville de Reims et celle de Verdun, avec pour séparation entre la 4e Armée française du gén Gouraud et la 1re Armée américaine du gén. Pershing la ville de Sainte-Menehould, dans la vallée de l’Argonne. Dans les airs, la supériorit­é numérique de l’aviation alliée, ressemblée au sud de Châlons- en- Champagne, est écrasante : aux 735 appareils des 1re et 2e brigades de la Division aérienne (ex-groupement­s Ménard et Féquant) s’ajoutent les 135 Voisin du Groupement Chabert, quatre groupes de combat indépendan­ts (288 appareils), plus deux groupes de combat et un groupe de bombardeme­nt américains, soit 216 appareils, auxquels il faut encore ajouter l’aviation propre aux 4e Armée et 1re Armée américaine­s, soit 340 appareils. Le total se monte à 1 714 avions, dont 864 chasseurs, auquel les Allemands ont peu de choses à opposer : on compte 23 Jasta de chasse pour les 1re, 3e et 5e armées allemandes, soit 276 chasseurs écrasés à plus de trois contre un. Le ciel de Champagne est sillonné de formations compactes d’appareils alliés comme s’en font écho les lettres de soldats français ouvertes par la censure militaire : “Le ciel est noir de nos avions ; on pourrait croire à de vrais vols de canards. Jamais je n’en ai vu autant…”

Quand se termine la bataille de Champagne, les quelque 80 escadrille­s de la Division aérienne ainsi que ses quatre groupes de combat de renfort ont perdu 88 pilotes au cours des mois de septembre, octobre et novembre, tandis que l’aviation américaine rattachée à la 1re Armée américaine, qui s’est battue aux côtés des Français, accuse des pertes quatre fois plus importante­s avec 139 pilotes pour seulement 30 escadrille­s, le prix de leur inexpérien­ce au combat. La Division aérienne, concentran­t la chasse et le bombardeme­nt français, s’est affirmée comme le fer de lance des offensives françaises et, après l’armistice, sera maintenue parmi les troupes françaises occupant la rive gauche du Rhin comme une force de dissuasion à toute velléité allemande de reprendre la lutte.

Le ciel est noir de nos avions ; on pourrait croire à de vrais vols de canards

 ?? BDIC ?? Au PlessisBel­leville le 1er septembre 1918, le gén. Duval, chef de la Division aérienne, décore ses meilleurs pilotes. De gauche à droite : le cne Hubert de Geffrier, le s-lt Louis Risacher, le s-lt René Dousinelle et le s-lt André Martenot de Cordoux.
BDIC Au PlessisBel­leville le 1er septembre 1918, le gén. Duval, chef de la Division aérienne, décore ses meilleurs pilotes. De gauche à droite : le cne Hubert de Geffrier, le s-lt Louis Risacher, le s-lt René Dousinelle et le s-lt André Martenot de Cordoux.
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 ?? DAVID MÉCHIN ?? Carte des combats sur le front occidental en 1918. L’armée britanniqu­e stationne au nord de la ville d’Amiens, l’armée française sur le restant du front.
DAVID MÉCHIN Carte des combats sur le front occidental en 1918. L’armée britanniqu­e stationne au nord de la ville d’Amiens, l’armée française sur le restant du front.
 ?? MÉCHIN DAVID ?? Le Spad XIII du s-lt Louis Risacher, de l’Escadrille SPA 159. L’unité fait partie du GC 20 qui, en septembre 1918, remplace le GC 11 dans la 2e Escadre de chasse de la Division aérienne.
MÉCHIN DAVID Le Spad XIII du s-lt Louis Risacher, de l’Escadrille SPA 159. L’unité fait partie du GC 20 qui, en septembre 1918, remplace le GC 11 dans la 2e Escadre de chasse de la Division aérienne.
 ?? MÉCHIN DAVID ?? Le Spad XIII du s-lt René Dousinelle (neuf victoires) de l’Escadrille SPA 48, un des plus grands as de l’unité.
MÉCHIN DAVID Le Spad XIII du s-lt René Dousinelle (neuf victoires) de l’Escadrille SPA 48, un des plus grands as de l’unité.
 ?? DR/COLL. GREG VAN WYNGARDEN ?? Le Breguet 14B2 du cne Hubert de Geffrier. La BR 107 va perdre cinq pilotes au combat durant l’année 1918 où elle combat au sein de la Division aérienne, sur un effectif théorique de 15 pilotes.
DR/COLL. GREG VAN WYNGARDEN Le Breguet 14B2 du cne Hubert de Geffrier. La BR 107 va perdre cinq pilotes au combat durant l’année 1918 où elle combat au sein de la Division aérienne, sur un effectif théorique de 15 pilotes.
 ?? DAVID MÉCHIN ?? Le Breguet 14B2 du cne Hubert de Geffrier, chef de l’Escadrille BR 107 en 1918. Outre ses 116 missions de bombardeme­nt, ce pilote a également obtenu une victoire homologuée.
DAVID MÉCHIN Le Breguet 14B2 du cne Hubert de Geffrier, chef de l’Escadrille BR 107 en 1918. Outre ses 116 missions de bombardeme­nt, ce pilote a également obtenu une victoire homologuée.
 ?? DR/COLL. MÉCHIN ?? Le s-lt Simon de Peyerimhof­f devant son Breguet 14B2 de l’Escadrille BR 129 en 1918 (où il sert avec son frère Jacques). Un des meilleurs pilotes du bombardeme­nt, il remporta également quatre victoires homologuée­s sur son Breguet 14B2.
DR/COLL. MÉCHIN Le s-lt Simon de Peyerimhof­f devant son Breguet 14B2 de l’Escadrille BR 129 en 1918 (où il sert avec son frère Jacques). Un des meilleurs pilotes du bombardeme­nt, il remporta également quatre victoires homologuée­s sur son Breguet 14B2.
 ?? DAVID MÉCHIN ?? Le Breguet 14B2 du s-lt Simon de Peyerimhof­f, de l’Escadrille BR 129.
DAVID MÉCHIN Le Breguet 14B2 du s-lt Simon de Peyerimhof­f, de l’Escadrille BR 129.
 ?? DAVID MÉCHIN ?? Le Voisin 10B2 de l’Escadrille VB 109. Comme tous les bombardier­s de nuit, il est équipé de phares destinés à éclairer la piste d’atterrissa­ge. Voisin 10B2 à moteur Renault de l’Escadrille VB 109 en 1918. Cette unité, rattachée au GB 8, est intégrée à la Division aérienne en mai 1918 au sein du Groupement Chabert rassemblan­t les neuf escadrille­s de bombardier­s nocturnes équipées de cet appareil.
DAVID MÉCHIN Le Voisin 10B2 de l’Escadrille VB 109. Comme tous les bombardier­s de nuit, il est équipé de phares destinés à éclairer la piste d’atterrissa­ge. Voisin 10B2 à moteur Renault de l’Escadrille VB 109 en 1918. Cette unité, rattachée au GB 8, est intégrée à la Division aérienne en mai 1918 au sein du Groupement Chabert rassemblan­t les neuf escadrille­s de bombardier­s nocturnes équipées de cet appareil.
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DR/COLL ALBIN DENIS
 ?? DR/COLL. MÉCHIN ?? Un Caudron R. XI d’escorte de l’Escadrille R 240. Quatre escadrille­s de Caudron R.XI étaient en ligne dans la Division aérienne avec pour tâche d’escorter les Breguet 14 dans leurs missions de bombardeme­nt.
DR/COLL. MÉCHIN Un Caudron R. XI d’escorte de l’Escadrille R 240. Quatre escadrille­s de Caudron R.XI étaient en ligne dans la Division aérienne avec pour tâche d’escorter les Breguet 14 dans leurs missions de bombardeme­nt.
 ??  ?? Un Caudron R.XI d’escorte de l’Escadrille R 240, intégrée à la 2e Brigade (Féquant) de la Division aérienne à l’automne 1918.
Un Caudron R.XI d’escorte de l’Escadrille R 240, intégrée à la 2e Brigade (Féquant) de la Division aérienne à l’automne 1918.
 ?? DR/COLL. MÉCHIN ?? Le Groupement Villomé rassemble toutes les unités de l’armée française équipées du bombardier Caproni. Ici un appareil de la CAP 115 ou de la CAP 130.
DR/COLL. MÉCHIN Le Groupement Villomé rassemble toutes les unités de l’armée française équipées du bombardier Caproni. Ici un appareil de la CAP 115 ou de la CAP 130.
 ?? DR/COLL. GREG VAN WYNGARDEN ?? Le Fokker Dr.I du leutnant Hans Körner, as aux sept victoires de la Jasta 19. Bien que très célèbre grâce à sa silhouette inimitable, le Fokker Dr.I est un avion dépassé qui va rapidement disparaîtr­e de l’inventaire des Jasta de chasse allemands.
DR/COLL. GREG VAN WYNGARDEN Le Fokker Dr.I du leutnant Hans Körner, as aux sept victoires de la Jasta 19. Bien que très célèbre grâce à sa silhouette inimitable, le Fokker Dr.I est un avion dépassé qui va rapidement disparaîtr­e de l’inventaire des Jasta de chasse allemands.
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DAVID MÉCHIN
 ?? BDIC ?? Sur le terrain du PlessisBel­leville le 1er septembre 1918, le gén. Duval (au centre) est entouré de plusieurs responsabl­es d’unité de sa Division aérienne. En partant de la gauche, les commandant­s Victor Ménard, Eugène Rocard et Joseph Vuillemin. À la gauche de Duval, les commandant­s Édouard Duseigneur et Philippe Fécamp.
BDIC Sur le terrain du PlessisBel­leville le 1er septembre 1918, le gén. Duval (au centre) est entouré de plusieurs responsabl­es d’unité de sa Division aérienne. En partant de la gauche, les commandant­s Victor Ménard, Eugène Rocard et Joseph Vuillemin. À la gauche de Duval, les commandant­s Édouard Duseigneur et Philippe Fécamp.
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 ?? MÉCHIN DAVID ?? Le Spad VII du s-lt André Martenot de Cordoux de l’Escadrille SPA 94.
MÉCHIN DAVID Le Spad VII du s-lt André Martenot de Cordoux de l’Escadrille SPA 94.
 ?? DR/COLL. GREG VAN WYNGARDEN ?? L’Albatros D.V du lt Hans Joachim von Hippel, de la Jasta 5, une unité rattachée à la 2e Armée allemande au coeur de l’offensive “Michaël” en mars 1918.
DR/COLL. GREG VAN WYNGARDEN L’Albatros D.V du lt Hans Joachim von Hippel, de la Jasta 5, une unité rattachée à la 2e Armée allemande au coeur de l’offensive “Michaël” en mars 1918.
 ?? DR/COLL. GREG VAN WYNGARDEN ?? Un des premiers Fokker D. VII de la Jasta 5 livré fin juin 1918. L’appareil est partagé entre les deux plus grands as de l’unité, les leutnant Josef Mai et Otto Könnecke, respective­ment titulaires de 30 et 35 victoires aux dépens de l’aviation britanniqu­e.
DR/COLL. GREG VAN WYNGARDEN Un des premiers Fokker D. VII de la Jasta 5 livré fin juin 1918. L’appareil est partagé entre les deux plus grands as de l’unité, les leutnant Josef Mai et Otto Könnecke, respective­ment titulaires de 30 et 35 victoires aux dépens de l’aviation britanniqu­e.
 ?? DAVID MÉCHIN ?? Le Fokker D.VII de l’oberleutna­nt Erich Löwenhardt, (Jasta 10), troisième as allemand de la guerre avec 57 victoires aériennes homologuée­s.
DAVID MÉCHIN Le Fokker D.VII de l’oberleutna­nt Erich Löwenhardt, (Jasta 10), troisième as allemand de la guerre avec 57 victoires aériennes homologuée­s.

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