Le A-10, bombardier nucléaire ?
Question : quel était le bombardier nucléaire tactique le plus efficace au début de la guerre froide ? Le F-100, le F-101, F-105 ? Vous n’y êtes pas. C’était le A-1 Skyraider. Le vénérable chasseur bombardier à hélice, dessiné en 1944, arrivé quelques semaines trop tard pour participer à la Seconde Guerre mondiale, était celui qui tirait toujours son épingle du jeu dans les grands exercices de protection du territoire national du NORAD. Pendant que les chasseurs de la « century serie » se faisaient virtuellement shooter en plein ciel de gloire et à la vitesse de la lumière, le Skyraider traînait gaillardement bombe Mk7 de 730 kg sur la balance à la vitesse ébouriffante de 250 km/h, dans le fond des vallées, à la hauteur des poteaux télégraphiques, ou même – ça s’est vu - dans les méandres du Grand Canyon. Une belle mission sans retour pour le pilote, certes, mais un avion impossible à repérer et à intercepter… Dans la même veine, le A-10 aurait il fait un bon bombardier nucléaire ? On ne le saura sans doute jamais, mais on faillit le savoir. En 1975, l’Air Force fit une étude en ce sens. Rien d’étonnant à cela, la mode était à la bombe atomique et le Pentagone mettait un point d’honneur à en coller partout : dans les obus d’artillerie, les roquettes air-air, les torpilles etc. Une étude financière préliminaire fut faite pour emporter les bombes B43, B57 et B61, mais apparemment les efforts s’arrêtèrent là…