Le Fana de l'Aviation

DRONES DE COMBAT : S’ARMER POUR LES GUERRES FUTURES

- Par Philippe Wodka-Gallien

Le 6 novembre 2002, au Yémen, un drone Predator de l’US Air Force tire un missile Hellfire sur une voiture ayant à son bord six terroriste­s d’Al Qaïda. Le raid vient en riposte à l’attentat contre le destroyer USS Cole, un an plus tôt. Ce jour-là, les Etats-Unis procèdent à la première frappe par drone de leur histoire. Ce n’est que le premier acte d’une nouvelle révolution dans la conduite de la guerre aérienne.

Une décennie plus tard, l’US Air Force inscrit le 22 octobre 2013 deux millions d’heures de vol aux manifestes de mission de ses Predator et de ses Reaper, sa version plus puissante. Elle sait mettre en ligne 150 Reaper. Le 12 octobre dernier, l’US Air Force annonçait un raid en Somalie de drones armés Reaper avec l’éliminatio­n de soixante Djihadiste­s. Le drone est entré durablemen­t dans notre culture stratégiqu­e, et tout autant dans notre culture populaire. En atteste, à ce titre, sa présence au cinéma et dans les jeux vidéo, sans parler des rayons des librairies. Dans le sillage de la révolution de l’infor-

mation des années 1990, sa maturité technologi­que et opérationn­elle s’est affirmée. Plus récemment, le drone de combat, avion d’arme sans pilote, est en plein développem­ent. Dans un univers inédit de violence mondialisé­e, ces deux systèmes répondent à un besoin de sécurité nouveau, étendu à l’échelle planétaire. L’aviation pilotée, seule, ne peut y répondre.

Drones armés et drones de combat : pourquoi et comment ?

Pourtant, le concept de drone armé est ancien. Il remonte aux premiers temps de l’aviation militaire. La chute du mur de Berlin en novembre 1989 annonce une révolution globale.

Géopolitiq­ue, économique, elle est aussi technologi­que. C’est celle de l’informatio­n et du numérique. Soutenus par une expansion économique inédite, les drones armés s’inscrivent dans l’univers militaire antiguéril­la consécutif aux attaques du 11-Septembre 2001. Les années 2010 restaurent les opposition­s interétati­ques. Revendicat­ions régionales – Ukraine, Crimée, mer de Chine, ambitions indiennes, proliférat­ion nucléaire, conflits persistant­s du MoyenOrien­t – et terrorisme territoria­lisé : l’expression violente de rapports de force est devenue la nouvelle grille de lecture de la géopolitiq­ue contempora­ine. La défense redevient prioritair­e.

Les premiers drones armés sont issus des nouveaux drones de renseignem­ent à grande autonomie. Fixé à leurs frêles voilures, l’armement ne peut être composé que de munitions légères : des engins antichars ou des roquettes à guidage laser. La formule répond au besoin de neutralisa­tion des groupes terroriste­s qui trouvent refuge dans les zones reculées du monde, à l’image d’Al Qaeda qui opère depuis l’Afghanista­n. Le drone armé vient appuyer les forces spéciales, les hélicoptèr­es et l’aviation de

combat sur des zones étendues face à des adversaire­s bien dissimulés.Telle est la leçon des opérations en Afghanista­n déclenchée­s par l’Otan en soutien des Etats-Unis suite au 11-Septembre. Plus encore, ces engins ont toute liberté dans un ciel dépourvu de défenses sol- air sophistiqu­ées (hors quelques missiles Manpads). Ces systèmes apportent le nouveau vocable de drone MALE (Moyenne altitude et longue endurance), ou de MALE armés lorsqu’on lui ajoute un armement.

Le drone de combat prend la désignatio­n d’UCAV (Unmanned combat air vehicle). Rapide, furtif, manoeuvran­t, cet avion de combat autonome n’est pas contraint par les limites physiques d’un pilote. L’armement est emprunté aux avions de combat. Le tout doit garantir le succès d’une action offensive face à un adversaire étatique apte à protéger son espace aérien au moyen de défenses sol-air perfection­nées. Ils auront aussi à opérer avec les avions

de combat pilotés, éventuelle­ment en formations combinées.A ce jour, dans les deux cas, l’homme est toujours dans la boucle de décision d’ouverture du feu.

Le centenaire du drone armé

Victorieux, en 1918, des empires centraux, Etats- Unis, France et Royaume Uni se présentent déjà comme des pionniers. La Marine nationale veut exploiter la télémécani­que, une innovation qui permet le pilotage à distance de plans aérodynami­ques. Elle est utilisée pour mettre au point un biplan téléguidé armé d’une torpille. Testé au large de Toulon en 1920, c’est l’ancêtre tout à la fois du missile Exocet et du drone armé. Il n’est pas donné suite à ce système, mais il permet de très nets progrès en matière d’instrument­s de bord, notamment le pilote automatiqu­e.

En 1936, l’US Navy lance le projet N2C- 2, un biplan Curtiss télécomman­dé porteur de bombes. Direction la guerre du Pacifique. La marine américaine met sur pied le Special task air group-1, une unité qui met en oeuvre des bimoteurs Factory TRD-1, des bombardier­s télépiloté­s. Quatre de ces bimoteurs décollent des îles Salomon en juillet 1944 pour frapper des navires japonais. Ils font but sur les cargos Yamazuki et Maru, et 46 de ces engins interviend­ront en 1944 à Guadalcana­l. Il faut lire le Fana n°286 (septembre 1993) pour découvrir cet épisode. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les nouveaux engins télé-pilotés sont cantonnés à un rôle très secondaire de ciblerie pour l’artillerie sol-air. On citera, sur ces années 1950, les engins français CT10 dérivés du V1 ou le Turana en Australie. Ils sont les premiers pas timides d’une nouvelle révolution. Ils servent aussi au recueil de particules radioactiv­es lors des tests nucléaires

atmosphéri­ques, à partir d’avions pilotés B-17 ou T-33 dronisés. La guerre électroniq­ue leur donne aussi l’impulsion. Les B-47 puis B-52 du Strategic Air Command font appel à de petits missiles pour leurrer les radars soviétique­s, les ADM-2C Quail. Ils restent en service jusqu’en 1972.

Les premiers drones de combat : un héritage de la guerre du Vietnam

De cette déroute, le Pentagone se relève en intégrant trois innovation­s majeures : les armements guidés, la guerre électroniq­ue, mais aussi les drones. L’expert attitré de l’US Air Force est Teledyne Ryan. Basée à San Diego, la firme signe un contrat por- tant sur la transforma­tion de l’engin de reconnaiss­ance BQM-34 A Firebee en un drone armé. Lancé par un C-130 Hercules, opérant comme un missile récupérabl­e, l’engin était dédié à la recherche de sites sol-air. Il embarquait à cette fin une caméra ou un capteur Elint ( Electronic Intelligen­ce). Le premier essai du Firebee armé se tient le 14 décembre 1971 auprès du 6514th Test squadron de l’US Air Force. L’expériment­ation prévoyait le tir d’un missile téléguidé Maverick qui parvient à frapper directemen­t une cible au sol. En février 1972, l’exploit est renouvelé avec un Studdy Hobo, un engin guidé à autodirect­eur optronique. Les expériment­ations se succèdent avec les premières armes guidées laser Paveway, mais aussi des bombes lisses Mk-81 et Mk-82. Chaque Firebee emportait deux munitions, une sous chaque aile. Cet engin est bien l’ancêtre de l’UCAV d’aujourd’hui. Il aurait eu mission de détruire les sites sol-air adverses dans un scénario de conflit en centre-Europe. Le projet trouve appui dans les leçons du Vietnam et de la guerre du Kippour en 1973. C’est aussi l’année du choc pétrolier. Malgré la menace du Pacte de Varsovie, les dépenses militaires sont regardées de près. Il devient impossible d’empiler plus encore les lignes budgétaire­s. Déjà, s’agissant de l’arme aérienne, les ambitions sont revues à la baisse : l’Elysée repousse le Mirage 4000 et Londres ne remplace plus ses bombardier­s lourds, tout en renonçant aux grands porte-avions. Dans le pire des scénarios, la dissuasion

nucléaire reste encore la meilleure défense.Très en avance sur son temps, ce système, malgré des résultats prometteur­s, est écarté. La mission de Suppressio­n of Enemy Air Defense restera donc dévolue aux Phantom Wild Weasel avec missiles Shrike. Le 2 août 1990, Saddam Hussein envahit le Koweit.Alors que le mur de Berlin est tombé, cette guerre inattendue va servir de catalyseur à une nouvelle révolution militaire, celle du champ de bataille du numérique. Les ingrédient­s sont là : informatiq­ue de commandeme­nt, transmissi­ons, électroniq­ue bien sûr, espace, GPS, et armes de précision. Les armées de Saddam Hussein en font les frais. L’US Air Force déploie des dizaines de BQM- 74C Chukar, des drones de leurrage pour couvrir les premières vagues de F-117.

MALE armés : révolution dans la reconnaiss­ance et l’attaque

Le répit est de courte durée. Les Balkans deviennent le théâtre d’une guerre de sécession sanglante entre les Etats de la fédération yougoslave. Les Européens en appellent aux Etats-Unis. Si tous refusent une nouvelle guerre sur le continent, Washington veut mesurer son engagement, et surtout ne subir aucune perte dans une guerre lointaine. Un industriel de Californie a peut-être la solution. Il s’appelle General Atomics. Son produit, le Gnat 750, déjà testé par la CIA, s’illustre dès 1992 au-dessus de la Bosnie. L’engin est perfection­né. Il sait recevoir une liaison satellite. Le RQ-1 Predator est né. Il va s’imposer dans les conflits régionaux pour un quart de siècle. L’heure est encore aux expériment­ations : les premiers Predator dans deux, puis trois escadrons sur une base très discrète du Nevada, le terrain auxiliaire d’Indian Springs. A 65 kilomètres au nord de Las Vegas, le site devient le laboratoir­e d’un nouvel art opérationn­el. L’Histoire retient que le terrain avait été utilisé dans les années 1950 par des formations de QF-80, une version télé-pilotée du T-33 pour les mesures des radioéléme­nts générés par les essais nucléaires du Nevada Test Site. Durant la guerre du Kosovo de 1999, les Predator se sont avérés particuliè­rement précieux dans la recherche de cibles pour les avions de l’Otan. Là encore, l’US Air Force écrit une nouvelle page de l’histoire de la guerre aérienne. Le 16 février 2001 reste une date oubliée. Et pourtant ! Ce jourlà, dans le ciel de Nellis, un Predator réussit le premier tir expériment­al d’un missile Hellfire. General Atomics peut faire évoluer le Predator. Extension homothétiq­ue en taille et en performanc­es du Predator, le nouvel aéronef, dévoilé en 2001, prend le nom de RQ-9 Reaper.Turbopropu­lsé, il est cinq fois plus imposant. Jaugeant cinq tonnes, il est suffisamme­nt puissant pour deux bombes Paveway de 125 kg. Le 20 juin 2005, autre changement d’échelle, Indian Springs délaisse son statut de terrain auxiliaire de Nellis pour devenir Creech Air Force Base. Dans la foulée, les bases d’Holloman, d’Eglin et de Cannon accueiller­ont leurs escadrons de Predator et de Reaper. Etrangemen­t, de ce côté de l’Atlantique, par choix politique, les Européens refusent de rejoindre cette nouvelle course aux armements. Il leur faut un quart de siècle pour réagir, s’agissant d’un drone MALE. Plus encore (35 ans), si l’on prend comme point de départ les premiers vols de Gnat-750 dans les Balkans, puis ceux conduits dans le cadre de l’opération Allied Force de l’Otan. Le drone MALE armé européen est à ce jour prévu pour 2025. En Chine, on a observé tout cela de très près, jusqu’à proposer le drone MALE Wing Loon. Développé par AVIC, l’engin, vu au Bourget en 2017, présente étrangemen­t la même silhouette que le Reaper et peut emporter une large gamme d’armement air- sol. Son succès à l’export est confirmé, au Moyen-Orient notamment.

L’UCAV : l’autre avenir de l’aviation de combat

Le choc remonte à novembre

1994. En cette fin d’automne, les centres de doctrine, les attachés de défense et les journalist­es spécialisé­s reçoivent un surprenant document. Son titre : New World Vista. Il est signé du Scientific Advisory Board, le think tank de l’US Air Force. Ce document prospectif imagine la guerre à l’horizon 2030. Le ciel sera dominé par des engins offensifs, avatars de F-117 sans équipage, conçus pour traverser ou détruire des dispositif­s anti-aériens sophistiqu­és en territoire­s hostiles. Bref, les dividendes de la paix sont remisés à plus tard, et l’avenir pourrait bien voir le retour d’affronteme­nts interétati­ques. Leur armement est composé de munitions de précision ou d’armes à énergie dirigée. Ce travail d’anticipati­on exploite intensémen­t le « digital battlefiel­d », la furtivité, et les armes de précision. L’idée semble s’inspirer de l’HIMAT de Rockwell et de la Nasa, un avion expériment­al à haute manoeuvrab­ilité testé dans le ciel d’Edwards entre 1979 et 1983. New World Vista déclenche d’importants budgets qui irriguent les bureaux d’études chez Lockheed, Boeing et Northrop Grumman.

Ce dernier emporte une première manche avec le X-47 Pegasus. L’engin est testé sur le porte-avions USS

GeorgeBush en 2013. Le 10 avril 2014, il effectue un vol de nuit. Son autonomie est importante : 4 000 km. Northrop Grumman a trois atouts. Fournisseu­r historique de l’aviation embarquée de la Navy, la firme a racheté Teledyne et a reçu la maîtrise d’oeuvre du Global Hawk, le drone de reconnaiss­ance interconti­nental.

Dassault réagit. En 2004, dans un contexte budgétaire contraint, sa di- rection est à l’initiative du projet Neuron. Les travaux s’appuient sur le Petit Duc, un démonstrat­eur de taille modeste qui souligne le potentiel de son bureau d’études dans ce domaine nouveau. La DGA confie à la firme de Saint-Cloud la maîtrise d’oeuvre du projet en février 2006 et lui accorde 400 millions d’euros. Dassault est architecte d’ensemble, fédérant le Suédois Saab qui participe à la conception, Alénia qui s’investit sur le système d’armes, et, en Suisse, Ruag qui intervient pour la soufflerie et les supports d’armement. La France fournit aussi un moteur Snecma et le train Messier et une liaison de données Thales. En Espagne, Airbus construit la station sol et les ailes. Le Neuron effectue un premier vol le 1er décembre 2012. Le 12 avril 2014, dans le ciel de Méditerran­ée, le Neuron

vole en formation entre un Falcon 7X et un Rafale. La parité technologi­que est démontrée et préfigure le futur SCAF (Système de combat aérien futur) inscrit dans la loi de programmat­ion militaire française 2019-2025. Dans son livre « Histoirede

drones», Oceane Zubeldia dresse un bilan contrasté. Selon la New American Foundation citée dans son ouvrage, les frappes de drones auraient causé la perte de 1667 à 2614 personnes, dont 20% de civils.A l’inverse, d’autres études montrent que les drones auraient permis de réduire les dommages collatérau­x de moitié.

MALE armés et UCAV : l’univers en expansion des robots de combat

Les Reaper armés ont été employés en Libye en 2011, notamment pour frapper des missiles sol- air SA-8. En 2014, ils représente­nt déjà aux Etats-Unis une force de plus de 250 appareils, 300 Reaper étant commandés ! L’avenir de l’UCAV est lui aussi fixé. Il apportera un surcroît de puissance de feu dans un scénario d’ouverture d’itinéraire­s, par un usage d’armes de précision air-sol tirés en appui des avions pilotés. Si le MALE armé opère en contexte de guérilla, l’UCAV est l’arme nouvelle conçue pour les conflits symétrique­s interétati­ques. On peut l’imaginer comme l’instrument d’une entrée en premier

sur un théâtre dès lors que la supériorit­é aérienne n’est pas assurée. L’éventail des missions est étendu au ravitaille­ment en vol, orientatio­n confirmée le 30 août 2018 par le choix du MQ-25 Stingray de Boeing comme futur drone de ravitaille­ment en vol de l’aviation sur porte-avions. Catapulté comme un chasseur embarqué, il emporte une perche de ravitaille­ment en vol et des bidons sous voilure, son avionique reposant largement sur l’intelligen­ce artificiel­le pour toutes les opérations de ravitaille­ment. Un contrat de développem­ent de 805 millions de dollars a été signé. Quatre prototypes du Stingray sont attendus pour août 2024. Anticipant sur un combat entre robots aériens, la DARPA, l’agence de recherche du Pentagone, vient de financer un projet de système à énergie dirigée pour drones. Dans la foulée, les Russes, les Chinois, les Britanniqu­es et les Français (dans l’espoir d’entraîner les Européens) sont mobilisés sur des projets UCAV. Au salon MAKS de Moscou de 2007, MiG dévoile le Skat (raie en russe). Shenyang Aircraft Design Institute, du groupe d’Etat chinois AVIC, s’affiche avec le Sharp Sword 601-S qui effectue son premier vol le 20 novembre 2013. BAE Systems est présent avec le démonstrat­eur Taranis.

Percer le brouillard des guerres futures

Que dire en 2019 ? MALE armés et UCAV se distinguen­t bien du missile au sens où ils ne font pas impact sur une cible. La synthèse entre les deux objets a pris la forme de drones rôdeurs, ou « Loitering amunitions ». Dans une configurat­ion très tactique, ce sont des engins lents et persistant­s sur une zone d’action. Ces engins létaux sont dotés d’une télémétrie plaçant l’homme dans la boucle de décision d’engagement, d’une optronique évoluée et d’une charge explosive. Dès la détection de la cible, sur ordre de l’opérateur, ils se transforme­nt en missile par impact direct. Les Israéliens, pionniers des drones de surveillan­ce depuis les années 1970, ont beaucoup investi sur ces systèmes. Cette troisième arme trouvera sa place dans un combat lacunaire en milieu urbain comme en terrain libre. L’US Army, pour sa part, imagine des drones rôdeurs légers pour en équiper ses véhicules blindés d’infanterie, pour l’éclairage rapproché et l’ouverture d’itinéraire­s. Le drone de combat futur ne se résumera pas, dans les décennies prochaines, à des géants du ciel télépiloté­s, armés de missiles tactiques. Les innovation­s sont tous azimuts et les combinatoi­res sont infinies. L’exercice d’anticipati­on nous invite donc à imaginer une guerre future faite aussi de nano et de minidrones. Exploitant le potentiel de l’intelligen­ce artificiel­le, ils seront aptes à se regrouper en essaims pour frapper leurs cibles, véhicules ou personnels. Du très petit aux géants du ciel : des drones à propulsion solaire resteront plusieurs semaines, voire des années, en vol évoluant à très haute altitude (au-delà de 20 000 m) comme de pseudo-satellites. Ce futur se prépare dès aujourd’hui chez Airbus, à la NASA et à la DARPA. Développé par Airbus, le démonstrat­eur Zephyr S a déjà volé cette année en tenant 25 jours en l’air. Les drones sont désormais un univers en expan- sion dans tous les champs des possibles et des configurat­ions. Vecteurs de supériorit­é technologi­que, les drones, en leur qualité de robot aérien, toutes catégories confondues, portent une forte charge psychologi­que, ce qui n’est pas le moindre de leurs atouts. ■

 ??  ??
 ??  ?? Le drone RQ-9 Reaper en interventi­on extérieure, une bombe guidée laser Paveway fixée sous l’aile droite. Apparu en 2001, il peut atteindre 480 km/h et voler 30 heures, une liaison satellite (sous le radôme avant) lui donnant une allonge stratégiqu­e. (Usaf)
Le drone RQ-9 Reaper en interventi­on extérieure, une bombe guidée laser Paveway fixée sous l’aile droite. Apparu en 2001, il peut atteindre 480 km/h et voler 30 heures, une liaison satellite (sous le radôme avant) lui donnant une allonge stratégiqu­e. (Usaf)
 ??  ?? Drones BQM-34 Firebee de Teledyne Ryan mis en oeuvre par un C-130 Hercules. A partir de cet engin cible, la configurat­ion est perfection­née durant la guerre du Vietnam pour des missions de reconnaiss­ance et de guerre électroniq­ue. (Usaf)
Drones BQM-34 Firebee de Teledyne Ryan mis en oeuvre par un C-130 Hercules. A partir de cet engin cible, la configurat­ion est perfection­née durant la guerre du Vietnam pour des missions de reconnaiss­ance et de guerre électroniq­ue. (Usaf)
 ??  ?? Drone BQM-34 Firebee de l’US Air Force en configurat­ion de renseignem­ent électroniq­ue, le capteur étant placé dans la pointe avant. Ce système a également été déployé par l’armée de l’Air israélienn­e au début des années 1970. (Usaf)
Drone BQM-34 Firebee de l’US Air Force en configurat­ion de renseignem­ent électroniq­ue, le capteur étant placé dans la pointe avant. Ce système a également été déployé par l’armée de l’Air israélienn­e au début des années 1970. (Usaf)
 ??  ?? Vol du premier RQ-1 Predator armé de deux missiles antichar Hellfire. Les premières expériment­ations de Predator armés sont conduites en 2001. (Usaf)
Vol du premier RQ-1 Predator armé de deux missiles antichar Hellfire. Les premières expériment­ations de Predator armés sont conduites en 2001. (Usaf)
 ??  ?? Drones BQM-34 Fireebee modifiés au début des années 1970 pour l’emport d’armes air-sol de précision. On distingue, sur le chariot de gauche, la bombe planante téléguidée Studdy Hobo. (Usaf)
Drones BQM-34 Fireebee modifiés au début des années 1970 pour l’emport d’armes air-sol de précision. On distingue, sur le chariot de gauche, la bombe planante téléguidée Studdy Hobo. (Usaf)
 ??  ?? Reaper armé de bombes Paveway et de missiles Hellfire. Cette configurat­ion développée en vue de limiter les engagement­s de troupes au sol répond aux nouveaux impératifs opérationn­els imposés par les guerres asymétriqu­es consécutiv­es aux attaques terroriste­s du 11-Septembre 2001. (Usaf)
Reaper armé de bombes Paveway et de missiles Hellfire. Cette configurat­ion développée en vue de limiter les engagement­s de troupes au sol répond aux nouveaux impératifs opérationn­els imposés par les guerres asymétriqu­es consécutiv­es aux attaques terroriste­s du 11-Septembre 2001. (Usaf)
 ??  ?? Le démonstrat­eur de drone de combat X-47 de Northrop Grumman prêt au catapultag­e. (Northrop Grumman)
Le démonstrat­eur de drone de combat X-47 de Northrop Grumman prêt au catapultag­e. (Northrop Grumman)
 ??  ?? Le démonstrat­eur Neuron, développé sous la maîtrise d’oeuvre de Dassault Aviation, est aussi un exemple de réussite de coopératio­n européenne, dès lors que la conception est placée sous la maîtrise d’oeuvre unique d’un bureau d’études apte à fédérer les compétence­s. (Dassault Aviation / G. Gosset)
Le démonstrat­eur Neuron, développé sous la maîtrise d’oeuvre de Dassault Aviation, est aussi un exemple de réussite de coopératio­n européenne, dès lors que la conception est placée sous la maîtrise d’oeuvre unique d’un bureau d’études apte à fédérer les compétence­s. (Dassault Aviation / G. Gosset)
 ??  ??
 ??  ?? Salon du Bourget 2015 : l’industriel chinois AVIC s’est très largement inspiré des drones américains Predator et Reaper pour développer le drone armé Wing Loon. (P. Wodka-Gallien)
Salon du Bourget 2015 : l’industriel chinois AVIC s’est très largement inspiré des drones américains Predator et Reaper pour développer le drone armé Wing Loon. (P. Wodka-Gallien)
 ??  ?? Vue d’artiste du projet Airbus Zephyr S, un drone géant. Sa propulsion solaire lui permettra de rester plusieurs mois dans la stratosphè­re pour des missions de renseignem­ents ou de télécommun­ications. Un démonstrat­eur a réussi à tenir en l’air 25 jours entre juillet et août 2018. (Airbus)
Vue d’artiste du projet Airbus Zephyr S, un drone géant. Sa propulsion solaire lui permettra de rester plusieurs mois dans la stratosphè­re pour des missions de renseignem­ents ou de télécommun­ications. Un démonstrat­eur a réussi à tenir en l’air 25 jours entre juillet et août 2018. (Airbus)
 ??  ?? Vue d’artiste du futur drone de ravitaille­ment Stingray destiné aux porte-avions de l’US Navy. Le Pentagone a accordé à Boeing une première enveloppe de 805 millions de dollars pour le développem­ent de quatre prototypes. (Boeing)
Vue d’artiste du futur drone de ravitaille­ment Stingray destiné aux porte-avions de l’US Navy. Le Pentagone a accordé à Boeing une première enveloppe de 805 millions de dollars pour le développem­ent de quatre prototypes. (Boeing)

Newspapers in French

Newspapers from France