Le Fana de l'Aviation

SST, le bûcher des vanités

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Les Américains commencère­nt à étudier des supersoniq­ues civils en même temps que les Européens. Dès le départ leurs projets furent beaucoup plus ambitieux : Mach 2,7 en vitesse de croisière, jusqu’à parfois 300 passagers, avec une cellule entièremen­t en titane. Comment fi nancer un tel géant ? Il fallut le coup de tonnerre de la commande de Concorde par la Pan Am en juin 1963 pour inciter fi nalement le gouverneme­nt américain à fi nancer directemen­t le programme SST ( Supersonic Transport), une première pour un avion civil – non sans ironie comme l’adversaire communiste honni avec le Tupolev 144. Boeing fut sélectionn­é avec le 2707, étudié autour d’une aile à géométrie variable. Les ingénieurs Américains ne tardèrent pas à rencontrer beaucoup de diffi culté, et le 2707 prit du retard. Longtemps ce “serpent de mer” impression­na les Européens. À la fi n des années 1960, alors que Concorde prenait forme à Toulouse, le SST était de plus en plus remis en cause aux États- Unis. Ses opposants lui reprochaie­nt, outre son coût faramineux, de détruire la couche d’ozone en volant à très haute altitude. L’opposition d’un Charles Lindbergh participa au climat de défi ance qui cerna bientôt le SST. Il fallut abandonner l’aile à géométrie variable courant 1968 et pour ainsi dire reprendre les études à zéro. Lorsque le Tupolev 144 et Concorde s’envolèrent en 1968- 1969, le Boeing 2070- 300 restait un avion de papier.

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BOEING La maquette du Boeing 2707-300 à Seattle en 1969.

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