René Ravaud, un visionnaire
En 1971, Il faut être visionnaire pour croire à l’avenir du projet de turboréacteur M56 que la Snecma propose de réaliser en coopération. René Ravaud est nommé à la tête de la Snecma en janvier 1971 dans la perspective d’imposer sur le marché civil une société alors surtout spécialisée dans les réacteurs militaires. L’Olympus ( lire par ailleurs page 22) ouvre la voie, mais l’ambition française se tourne vers un réacteur de la classe des 10 t de poussée. René Ravaud fait alors le tour des motoristes pour trouver un partenaire. La rencontre avec Gerhard Neumann, de General Electric, au Salon du Bourget de 1971, s’avère décisive. Les deux hommes s’apprécient. Ravaud à un caractère épouvantable, mais il trouve avec Neumann un destin exceptionnel. Né en Allemagne, Neumann passe par les Tigres volants en Chine après avoir fui le nazisme. Il s’impose aux États- Unis chez General Electric. Il s’illustre notamment avec le réacteur J79 qui propulse – entre autres – le F- 4 “Phantom” II et le F- 104 “Starfi ghter”. Le M56 ajoute ainsi les lettres CF données aux réacteurs du constructeur américain. Ravaud et Neumann réussissent le pari du CFM56. Quand René Ravaud quitte la présidence de la Snecma en février 1982, le constructeur français fait désormais partie, grâce au CFM56, des grands industriels du secteur. René Ravaud décède le 1er novembre 1986.