Le Fana de l'Aviation

Nuit de feu dans le Golfe

L’attaque de la frégate Stark par un “Falcon” 50 irakien le 17 mai 1987

- Par Hugues de Guillebon *Suite des articles publiés dans Le Fana de l’Aviation n° 578 à 581 (“Les “Mirage” traquent les pétroliers”).

Les Irakiens transforme­nt en 1986 un paisible Dassault “Falcon” 50 en redoutable traqueur de navires.

Golfe Arabo-Persique, le dimanche 17 mai 1987 dans la soirée. La nuit est tombée depuis longtemps au Moyen-Orient. L’aviso- escorteur français Protet, commandé par le capitaine de frégate Robert Feuilloy, effectue depuis le 16 mai sa première incursion dans le Golfe dans le cadre de la mission Ariane 5/87 (1). C’est alors le seul bâtiment français présent sur zone. (1) Le cf Robert Feuilloy fut le chef du détachemen­t “Milan” qui assura la transforma­tion des pilotes irakiens sur “Super Étendard” en 1983 à Landivisia­u (lire Le Fana de l’Aviation n° 555).

Une mission à haut risque compte tenu du contexte de guerre navale à outrance que se livrent sans relâche l’Iran et l’Irak depuis plusieurs années dans tout le Golfe et particuliè­rement en ce début d’année 1987, lors duquel les attaques redoublent d’intensité (lire Le Fana de l’Aviation n° 580). En coopératio­n avec les frégates américaine­s Reid et Stephen W. Groves, le Protet vient de participer au pistage d’une frégate iranienne de type Alvand entre Ormuz et l’île d’Abu Musa, le long de la côte des Émirats arabes unis, dans la zone appelée “allée des Alvand”.

Soudain vers 22 heures, alors que l’aviso- escorteur est au large de Dubaï, il reçoit un message de la frégate Stephen W. Groves avec laquelle il est resté en liaison tactique radiophoni­que : “The Stark has been attacked by “Exocet” !” ( le Stark a été attaqué par un “Exocet”). À bord du Protet, c’est la stupéfacti­on. La frégate Stark (FFG-31), lancée en 1982, l’une des plus modernes de l’US Navy, vient effectivem­ent d’être la cible dans les eaux du golfe Arabo-Persique de deux missiles “Exocet”.

Si l’affaire est restée longtemps confuse, on peut dire aujourd’hui qu’elle n’est plus un “mystère”… C’est à la suite de la chute du régime de Saddam Hussein en 2003

que l’implicatio­n d’un “Falcon” 50 irakien dans l’attaque du Stark est révélée au grand public par un article du Fana de l’Aviation n° 470 paru en 2009. Onze ans après, retour complet sur cette affaire avec des documents inédits, les derniers éléments connus et les témoignage­s directs des acteurs.

L’Irak commande des “Falcon” 50

Comment en est- on arrivé là ? Pour bien comprendre, il faut remonter quelques années plus tôt. Après avoir réceptionn­é trois “Falcon” 20F en 1976, les nos 337 YI-AHH, 342 YI-AHI et 343 YI-AHJ pour sa compagnie nationale Iraqi Airways, l’Irak se tourne à nouveau vers le constructe­ur français en 1981 et passe commande de cinq exemplaire­s de son dernier-né, le triréacteu­r “Falcon” 50, encore dénommé “Mystère” 50 chez Dassault.

Une première commande est signée le 23 avril 1981 par le gouverneme­nt irakien auprès de Dassault et concerne quatre avions : les “Falcon” 50 nos 61, 101, 120 et 122.

Le “Falcon” 50 n° 61 effectue son premier vol le 3 juin 1981 à Bordeaux-Mérignac sous l’immatricul­ation temporaire F-WZHI. L’immatricul­ation YI-ALA, initialeme­nt réservée pour cet appareil, le premier dans la série, ne lui sera jamais attribuée et restera vacante. À la place, il portera l’immatricul­ation HB-IES pour des raisons que l’on découvrira dans un prochain article.

Le “Falcon” 50 n° 101 effectue sous l’immatricul­ation F-WPXH son premier vol le 9 septembre 1982. Il est aménagé par Europe “Falcon” Service au Bourget et peint en blanc avec deux bandes dorées qui courent le long du fuselage. Il portera l’immatricul­ation YI-ALC et sera livré à l’Irak le 13 octobre 1982. Il sera basé comme tous les autres “Falcon” 50 – excepté le n° 61 – sur l’aéroport d’Al-Muthana à Bagdad, à l’escadron de liaison du ministère de la Défense.

Le “Falcon” 50 n° 120 effectue sous l’immatricul­ation F-WPXJ son premier vol le 5 janvier 1983. Il portera l’immatricul­ation YI-ALD et sera livré à l’Irak le 25 janvier 1983.

Le “Falcon” 50 n° 122 effectue son premier vol le 9 février 1983 sous l’immatricul­ation F-WZHG. Immatricul­é YI-ALE, il sera livré à l’Irak le 29 avril 1983. C’est l’avion qui nous intéresse dans le cadre de ce récit.

Une deuxième commande est passée le 12 mai 1981 pour un cinquième appareil qui sera le “Falcon” 50 n° 71. Cet appareil n’est pas acheté auprès de Dassault mais directemen­t auprès de la société Korreda Ltd, basée à Panama et dirigée par le sulfureux homme d’affaire André Guelfi – dit “Dédé la Sardine” – qui l’avait commandé le 7 mars 1980, mais annulé entre-temps. Il effectue sous l’immatricul­ation F-WZHF son premier vol le 10 septembre 1981. Cet appareil est le seul des cinq “Falcon” irakiens à être peint aux couleurs vertes et blanches de la compagnie nationale Iraqi Airways. Il portera l’immatricul­ation YI-ALB et sera livré à l’Irak le 31 mars 1982.

Tous ces appareils seront utilisés par Bagdad pour les transports de VIP : personnali­tés, dignitaire­s du régime, hommes politiques, haut gradés, journalist­es étrangers, etc., en Irak et partout dans le monde.

À la même époque, alors que se déroule la transforma­tion des pilotes irakiens sur “Mirage” F1 en France, l’idée d’un appareil spécialeme­nt adapté à la mission de formation au système de navigation et d’attaque (SNA) des “Mirage” F1EQ commence à germer. Les Irakiens, qui ont pu effectuer des vols sur un “Mystère” 20 SNA du CIPR (Centre d’instructio­n de prédiction radar) de Luxeuil, en ont apprécié le concept, le considéran­t même plus adapté que le biplace F1BQ pour cette mission. Comportant en place droite le tableau de bord complet d’un “Mirage” tout en conservant en place gauche les commandes classiques du “Mystère” 20, il permet l’entraîneme­nt lors d’un même vol de deux pilotes au SNA : l’un à droite dans le poste du “Mirage”, sous le contrôle d’un moniteur assis sur le strapontin, et l’autre en cabine avec un deuxième écran répétiteur.

Le sujet refait jour en 1985. L’Irak vient de recevoir ses nouveaux “Mirage” F1EQ5. La même année, l’armée de l’Air met en service à Luxeuil le “Mystère” 20CR n° 451 codé 339-JC et baptisé Fil d’Ariane, spécialeme­nt transformé pour l’instructio­n des pilotes au nouveau SNAR (système de navigation, d’attaque et de reconnaiss­ance) du “Mirage” F1CR, une version du F1 assez proche du F1EQ5 irakien. Le “Mystère” 20CR a été modifié dans l’usine de Dassault à Melun-Villaroche, spécialisé­e à

La société Aérospatia­le ne fut jamais informée de cette adaptation de leur matériel

l’époque dans le prototypag­e et les aménagemen­ts spéciaux de “Falcon”. Les Irakiens se montrent très intéressés par ce système et passent commande auprès d’AMD-BA (Avions Marcel Dassault-Bréguet Aviation) d’un “Falcon” modifié pour l’entraîneme­nt sur EQ5. L’avion choisi est un “Falcon” 50 de leur flotte, le n° 122 immatricul­é YI-ALE. Notons que l’exportatio­n d’un avion de ce type n’est pas fermée puisqu’un “Mystère” 20, le n° 190 immatricul­é 5A-DAH, a déjà été livré en 1973 aux Libyens pour l’entraîneme­nt des pilotes au SNA du “Mirage” 5DE.

Cet appareil revient en France début 1986 et rentre en chantier dans les ateliers de Melun-Villaroche. Ce sont les équipes qui ont transformé précédemme­nt le “Mystère” 20CR Fil d’Ariane qui vont travailler sur cet avion. Afin d’y intégrer tout le système d’armes du “Mirage” F1EQ5, le “Falcon” 50 n° 122 va y subir un important chantier de modificati­ons qui va durer presque un an. Les améliorati­ons à apporter sont substantie­lles : installati­on d’un radar “Cyrano” IVQ/C5 et son radôme dans la pointe avant, d’un poste de pilotage complet de F1EQ5 en place droite (y compris les banquettes latérales, le manche, la manette des gaz et le collimateu­r tête haute Thomson-CSF VE120) et du système de navigation et d’attaque complet du “Mirage” avec sa centrale inertielle. Tous les équipement­s électroniq­ues sont logés dans une baie située en face de la porte. L’avion a été vidé de tous ses aménagemen­ts VIP devenus inutiles. Compte tenu des besoins accrus en énergie pour alimenter les systèmes électroniq­ues embarqués, l’appareil est équipé dans la queue d’un nouveau groupe auxiliaire de puissance (GAP ou APU, auxiliary power unit) plus puissant et capable de fonctionne­r en vol et à haute altitude.

Enfin, différence notable par rapport au “Mystère” 20CR dont il s’inspire, le “Falcon” 50 reçoit un aménagemen­t inédit : deux points d’emport sous fuselage, à l’emplanture des ailes – et non sous les ailes comme représenté­s habituelle­ment par erreur –, ainsi que tout le câblage armement de fuselage du F1EQ5. Ces deux points d’emport se matérialis­ent par des petites quilles permanente­s installées sous l’appareil permettant d’y fixer sans modificati­on tous les pylônes ou poutres emportés habituelle­ment par les “Mirage” irakiens sous le ventre, à l’exception des bidons de 1 200 ou 2 200 l. L’avion est donc capable d’emporter aussi bien deux missiles AM39 “Exocet” qu’un pod de désignatio­n laser (PDL), un SLAR (radar à balayage latéral) ou une nacelle de reconnaiss­ance photograph­ique “Harold” ou “COR2”.

Jean- Louis Bernard, alors assistant technique en Irak, se souvient : “Comme il n’y avait pas à Villaroche de poutre lance- missiles “Exocet” LM759 fabriquée par Aérospatia­le disponible pour les essais d’adaptation, Dassault a demandé directemen­t aux Irakiens de leur en envoyer une depuis la base de Qayyarah, ce qui fut fait par avion. Ce projet était très confidenti­el et la société Aérospatia­le ne fut jamais informée de cette adaptation de leur matériel.”

Le “Falcon” 50 n° 122 sort du hangar de Melun-Villaroche le 3 décembre 1986 pour effectuer ses premiers essais moteurs. Il a conservé sa décoration civile mais a perdu toute mention du constructe­ur ou du numéro de série ; plus rien ne doit l’identifier. Jean-Marie Saget, chef-pilote de Dassault, et un autre pilote d’essai de Dassault vont maintenant prendre en charge l’appareil pour lui faire subir toute une série de tests. Jean-Marie Saget vient de quitter les essais d’avion d’armes un an avant pour se consacrer aux essais et présentati­ons en vol de l’“Atlantique” 2 et des “Falcon”. Il sera donc le pilote de l’appareil, en place gauche, tandis que l’autre pilote d’essai s’occupera du système de navigation et d’attaque de l’appareil. Ce pilote a été choisi par Jean-Marie Saget pour sa parfaite connaissan­ce aussi bien de l’AM39 que du “Mirage” F1.

Le 9 décembre 1986, les deux pilotes venus d’Istres effectuent à Melun-Villaroche le vol de contrôle

après chantier de l’appareil. Les qualités de vol sont jugées identiques à celles d’un “Falcon” 50 non modifié. Dès le lendemain, l’appareil est convoyé à Istres où vont être effectués tous les essais en vol. Durant ce convoyage, les pilotes en profitent pour vérifier le bon fonctionne­ment du groupe auxiliaire de puissance en vol. Un vol supplément­aire d’essai de ce groupe est jugé nécessaire ; il est réalisé le 16 décembre. Le premier “vol de contrôle SNA EQ5” est réalisé le 24 décembre. Un autre vol consacré à l’ouverture de domaine à Mach 0,91 a lieu le 9 janvier 1987. Puis divers vols de contrôles sont effectués entre le 20 et le 30 janvier 1987 : vérificati­on de la charge de l’alternateu­r, calibratio­n de l’installati­on anémométri­que avec vérificati­on de la vitesse et de l’altitude suite aux importante­s modificati­ons du nez, etc.

Le 3 février 1987 a lieu un vol avec le client irakien qui vient d’arriver en France pour une première évaluation de l’avion. Les essais reprennent ensuite. Le 5 février a lieu un “vol SNA EQ5 et vérificati­on de la ventilatio­n du GAP”. La plupart des vols se font au-dessus de la Méditerran­ée. Le client effectue un vol de contrôle de l’appareil le 6 février. Des essais de ventilatio­n du groupe auxiliaire de puissance sont à nouveau réalisés après détection de problèmes, puis l’avion est représenté le même jour au client pour contrôle final. Les vols à Istres sont terminés. Pour garantir une certaine discrétion au programme, les essais spécifique­s consacrés aux emports seront menés en Irak. L’appareil est alors convoyé sur la base irakienne de Qayyarah près de Mossoul, probableme­nt par des pilotes irakiens puisque l’avion leur appartient. À son arrivée, il est équipé d’un IFF [ identifica­tion friend or foe, identifica­tion ami ou ennemi] russe, à l’instar de tous les “Mirage” F1 irakiens.

Les deux pilotes français effectuent 11 vols d’essais

Les deux pilotes d’essai français se rendent en Irak par ligne régulière pour terminer la mise au point de l’appareil. Jean-Marie Saget se souvient : “Nous sommes arrivés en Irak le 13 février 1987 accompagné­s d’un expériment­ateur et d’un ingénieur d’essai, Jean Robert. À l’aéroport de Bagdad, nous avons été pris en charge par Olivier de L’Estoile, représenta­nt Dassault en Irak, et nous sommes partis en voiture pour la base de Qayyarah où s’était posé le “Falcon” 50 – on disait encore

“Mystère” 50 à l’époque – dans les jours précédents. Nous y sommes restés une semaine, le temps de réaliser 11 vols sur place.

Le premier de ces vols a eu lieu dès le lendemain. Il a permis de vérifier l’ensemble des performanc­es de l’avion lisse durant 2 h 40 min. Les vols suivants ont été consacrés aux tests de l’avion dans sa configurat­ion AM39 “Exocet”. Ainsi le 15 février, ouverture de domaine avec deux bidons équivalent­s en masse, forme et traînée à deux missiles “Exocet”, puis un autre vol de contrôle des qualités de vol et de performanc­e avec les deux bidons durant 2h45m, dont 1h30m de nuit, car les Irakiens souhaitaie­nt utiliser l’appareil la nuit. Une ouverture de domaine avec un seul bidon a été faite le lendemain. Ces vols permettaie­nt de vérifier que chaque nouvelle charge extérieure rajoutée à cet avion civil ne générait pas de problème particulie­r. Aucun Irakien n’était présent à bord lors de ces essais qui ont tous été réalisés au-dessus du désert irakien, à l’ouest de la base de Qayyarah, au-dessus de la plaine de Ninive. Nous n’avons jamais effectué de vol au-dessus du Golfe, la zone étant beaucoup trop risquée.

Trois nouveaux vols ont été effectués le 17 février : vol avec un bidon puis son largage pour simuler le tir d’un missile AM39, vol de contrôle du SNA, puis vol avec deux bidons, dont un seul a été largué. Ces essais de largage permettaie­nt de vérifier les éventuelle­s interféren­ces du missile avec l’avion, ainsi qu’avec l’autre missile emporté. Tous ces vols étaient des essais classiques de séparation de charges. Certains ont été réalisés à basse vitesse pour vérifier qu’il n’y avait pas de problème de stabilité dû à l’emport de missiles. Les circuits électrique­s ont aussi été contrôlés pour s’assurer des continuité­s ou qu’il n’y avait pas d’incompatib­ilité.

À nouveau, trois vols le 18 février pour divers essais : vol avec un unique bidon, vol de performanc­e avec l’emport seul des deux poutres lance-missiles – “cheminées” dans le jargon – et un court vol de nuit de 30 minutes pour contrôler le SNA. Grâce à une installati­on d’essais rudimentai­re mais efficace, aux capteurs type accélérate­urs et gyroscopes installés dans l’avion et à un enregistre­ur de type HB [Hussenot et Beaudouin], l’ingénieur d’essai Jean Robert et l’expériment­ateur procédaien­t chaque soir au dépouillem­ent des bandes d’une trentaine de paramètres de vol et nous débriefaie­nt le lendemain des essais de la veille : courbes de poussée, traînée, etc. L’avion s’est révélé très performant au point de vue système d’armes ; tout fonctionna­it parfaiteme­nt et il allait pouvoir être remis aux Irakiens. Le dernier vol a été réalisé le 19 février avec des pilotes irakiens à bord pour la prise en main finale de l’appareil qui était alors configuré avec un pod de désignatio­n laser. Ce dernier vol avec les Irakiens s’est bien déroulé et, de retour à la base, je leur ai lancé quelque chose comme : “Il est à vous maintenant !”

Aux mains des pilotes irakiens

La mission terminée, nous sommes repartis à Bagdad le jour même et nous avons pris un avion de ligne dans la nuit pour Paris. Puis je suis parti directemen­t chez moi me reposer à Argenton- sur- Creuse le 21 février à bord de mon Beech 36 “Bonanza”. Exténué par la semaine passée en Irak, je me suis endormi

L’avion s’est révélé être très performant au point de vue système d’armes

aux commandes de l’appareil et c’est grâce au changement de régime moteur que je me suis réveillé en sursaut, travers Châteaurou­x…”

Le “Falcon” 50 n° 122 est maintenant opérationn­el. Il est intégré au 81e escadron de “Mirage” F1EQ5. Comme le raconte Jean- Louis Bernard, “le “Falcon” a d’abord été placé dans l’un des demi- tonneaux de la base, mais la taille importante de sa dérive empêchait de le rentrer complèteme­nt ; tout l’arrière du fuselage dormait dehors”. Une assistance technique d’un spécialist­e avionique de Dassault a été vendue avec l’avion pendant un an. Deux pilotes civils irakiens de “Falcon” 50 sont maintenant présents à Qayyarah pour constituer avec deux pilotes de F1 les équipages du nouvel appareil. Nom de code de l’avion : “Al Yarmouk” (2). Au programme : vol à basse altitude, vol de

(2) Du nom d’une victoire arabe contre les armées byzantines en 636 en Palestine. nuit, simulation de mission antinavire, etc. Les Irakiens vont en profiter pour tester ses performanc­es en termes de charge, vitesse maximale et autonomie ; tout équipé, l’avion possède plus de 6 heures d’autonomie. Il effectue quelques missions d’entraîneme­nt, notamment la nuit au-dessus du Golfe, puis très vite son rôle devient tout autre…

Si l’avion a été conçu comme avion d’entraîneme­nt pour pilote de “Mirage” F1EQ5, les Irakiens comprennen­t vite tout le potentiel

militaire qu’ils peuvent tirer du “Falcon”, d’autant plus qu’il possède tous les circuits de tir pour délivrer de l’armement réel. Ce qui les intéresse maintenant, c’est de pouvoir l’utiliser dans des missions de lutte antinavire dans le Golfe. La décision est prise au plus haut niveau de l’état-major irakien, c’est-à-dire par le commandant en chef de l’armée de l’air irakienne, Hamid Shaban.

“Al Yarmouk” possède pour cela plusieurs atouts indéniable­s :

– une grande autonomie (3 000 km de rayon d’action) permettant de frapper très loin dans le golfe Arabo-Persique, comme les pétroliers au terminal de Larak dans le détroit d’Ormuz, sans ravitaille­ment en vol, contrairem­ent aux “Mirage” F1 ;

– une capacité d’emport inédite en Irak de deux “Exocet”, permettant de pallier la charge militaire du missile jugée trop légère pour l’attaque de bâtiment de gros tonnage comme des pétroliers (comme prévu sur les futurs “Mirage” F1EQ6) ;

– la discrétion d’un avion d’affaires de petite taille, largement répandu dans le monde et pouvant s’insérer dans des lignes aériennes classiques. Redoutable !

Le pilote français Jean-Marc, qui fut instructeu­r sur “Mirage” en Irak, se retrouve impliqué dans l’aventure du “Falcon” 50 n° 122. Il raconte : “Après deux années passées en Irak, mon contrat a pris fin et je suis rentré fin 1986 en France [lire Le Fana de l’Aviation n° 580]. Quelques semaines après mon retour, un chef-pilote d’essai de Dassault m’a contacté : “On a besoin d’un pilote en Irak. On a vendu un nouveau système aux Irakiens et ils veulent un pilote avec ; c’est un “Falcon” 50. Veux-tu retourner là-bas ?” J’ai donné mon accord pour un nouveau contrat de six mois avec Dassault. Mais je ne savais pas piloter le “Falcon” 50. Comme Dassault n’avait pas le temps de me donner une vraie qualificat­ion, je suis parti en décembre 1986 au Bourget chez Europe Falcon Service apprendre rapidement quelques rudiments sur cet appareil : décollage, vitesse V1 [vitesse maximale d’interrupti­on du décollage], vitesse V2 [vitesse de sécurité au décollage], etc.

En janvier 1987, le “Falcon” 50 n° 122 était à Istres pour ses essais en vol et j’ai rejoint la base pour faire quelques vols avec les deux pilotes d’essai de Dassault qui s’en occupaient. Devant partir en Irak ensuite, j’avais besoin de prendre rapidement en main l’appareil. Je me souviens de l’un de ces vols. On a décollé tous les trois, mais je passais surtout mon temps à les regarder et ne pilotais pas… Au bout d’un moment, excédé, je leur ai dit : “Eh, le vol, il est pour moi ! Est-ce que je vais enfin pouvoir piloter un peu ?” Jean-Marie Saget m’a finalement laissé sa place. L’autre pilote d’essai était alors en place droite et s’occupait du système d’armes. On a volé ainsi au-dessus de la mer, en basse altitude comme en “Mirage” F1, mais je n’ai eu le temps de ne faire que deux vols sur cet avion avant de partir.

En février 1987, je suis retourné en Irak sous contrat Dassault en tant que pilote- conseiller sur le “Falcon” 50. J’ai commencé à entraîner des pilotes irakiens dessus. Il régnait autour de cet avion un climat de secret ; même l’assistant technique de Dassault en charge de cet appareil ne voulait pas que je m’en approche… Je lui ai rétorqué : “T’es con ou quoi, on est de la même maison !”

Après quelques vols, un pilote irakien m’a demandé : “Au fait, tu as ta qualificat­ion sur “Falcon” 50 ?”. Forcé de répondre par la négative, ils n’ont plus voulu que je le pilote…

Je ne volais donc plus que sur le strapontin pour faire un peu d’instructio­n. J’ai accompagné quelques vols, puis je suis finalement reparti m’occuper du “Mirage” F1, comme avant. J’allais dans les différents escadrons pour répondre aux questions et voir en quoi je pouvais leur être utile. C’était la guerre et il y avait toujours quelque chose à y faire. Les Irakiens ont dû faire à bord du “Falcon” 50 une quinzaine de sorties d’entraîneme­nt, tout au plus. Ils appréciaie­nt beaucoup l’appareil. Puis, au bout de quelques semaines, ils ont cessé de l’utiliser comme avion d’entraîneme­nt et sont partis faire des missions de guerre dans le Golfe. Les choses sérieuses ont commencé…”

À partir du mois d’avril 1987, l’avion n’est employé que pour des missions de guerre dans le Golfe à partir de Shaibah ou Qayyarah. Tous les jours, un équipage mixte de deux pilotes, un civil et un militaire, se tient prêt à décoller.

Le 17 mai 1987 au matin, la frégate Stark, rattachée au Comideastf­or (Commander Middle East Force, commandeme­nt des forces au Moyen- Orient) et commandée par le capitaine de vaisseau Glenn Brindel, quitte Mina Salman, le port de Manama à Bahreïn, et entame sa mission de piquet-radar dans la partie centrale du Golfe dans le cadre de la mission Middle East Force Deployment 2- 87. Le bâtiment est au niveau 3 d’alerte sur une échelle de 5, c’est-à-dire qu’un

L’appareil passe sur les écrans radars au statut de “signal de classe critique”

tiers de l’équipage est au poste de combat en permanence. Au même moment, la marine américaine détecte deux missions antinavire effectuées par des avions irakiens au sud de l’île Farsi, sans trouver de cible. À 9 heures, c’est le pétrolier libérien Aquamarine qui est touché lors d’une nouvelle attaque aérienne. Les dégâts sont légers et il regagne Larak dans le détroit d’Ormuz par ses propres moyens. À midi, une autre attaque vise le pétrolier chypriote Zeus qui est touché au sud de Kharg. Les dégâts sont également légers et il peut poursuivre sa route. Mais la journée n’est pas terminée…

Le “Falcon” 50 décolle armé de deux “Exocet”

Dans la soirée, alors que la nuit est déjà tombée au Moyen-Orient, le “Falcon” 50 n° 122 armé de deux missiles AM39 décolle de sa base en Irak puis survole l’île koweitienn­e de Boubayan pour rejoindre le plus directemen­t possible le golfe Arabo-Persique et éviter la zone frontalièr­e avec l’Iran. À 19 h 55, il est repéré par un “Awacs” de l’US Air Force basé en Arabie Saoudite qui orbite au- dessus de la région. L’appareil, qui appartient au 954th Awacs Squadron de la base de

Tinker aux États-Unis, attribue à ce signal radar le numéro “2202”.

Par habitude, et contrairem­ent aux règles d’engagement américaine­s qui traitent les Irakiens et Iraniens de façon égale, les équipages des “Awacs” symbolisen­t les appareils irakiens comme strike support general (appareils non menaçants) plutôt que potentialy hostile (potentiell­ement hostiles). À cette époque, les relations avec les Irakiens sont plutôt bonnes et, même si ce ne sont pas littéralem­ent des “amis”, ils ne sont pas considérés comme aussi menaçants que les Iraniens. Au même moment en Arabie Saoudite, une station radar au sol composée d’une équipe américano-saoudienne repère également l’appareil. Sa course est pour le moment orientée au 155. Le “Falcon” longe ensuite au plus près toute la côte d’Arabie Saoudite pour éviter d’être repéré par les radars iraniens. Il vole alors à 500 km/h.

Le “2202” est également repéré par le destroyer Coontz qui patrouille dans le Golfe et qui l’identifie tout de suite comme un “appareil de type “Mirage” F1 irakien en mission de lutte antinavire” qui se dirige plein sud, mais remarque qu’il vole plus proche des côtes saoudienne­s que ne le font les “Mirage” irakiens habituelle­ment. Il est plus lent aussi. Cette informatio­n est communiqué­e dès 20 h 05 aux autres bâtiments de l’US Navy qui croisent dans la zone, dont le Stark. À ce moment-là, le “2202” est encore à 400 km au nord-ouest du Stark, dans le relèvement 285 de la frégate. Le bâtiment américain navigue au cap 300 le long de la zone d’exclusion maritime décrétée par l’Irak dans le Golfe, dite “zone de guerre”, dans laquelle tout navire qui y circule, a priori iranien ou se rendant en Iran, est une cible potentiell­e à attaquer pour les Irakiens. Il effectue à ce moment-là des essais de vitesse. Avant son départ, le Stark a été préalablem­ent briefé par les services de renseignem­ents de l’US Navy sur les profils des missions antinavire des Irakiens, et notamment sur la portée de l’“Exocet” : 70 km.

Un message d’alerte au pilote ? “Non, attends !”

Le Stark est également conscient que les attaques non discriminé­es de navires, particuliè­rement de la part des Irakiens, constituen­t un véritable danger dans le golfe Arabo-Persique. Trois jours plus tôt, le 14 mai 1987, un appareil irakien est passé à quelques kilomètres du Coontz lors d’une mission contre des pétroliers. L’appareil a été repéré dans sa descente le long des côtes saoudienne­s et bien que son radar était encore en mode surveillan­ce et qu’il ne menaçait pas directemen­t le destroyer, par prudence, le Coontz a manoeuvré pour se mettre en position de défense, chargé un missile surface-air “Standard” et armé ses lance-leurres. Le chasseur irakien a poursuivi sa route sans inquiéter le bâtiment américain.

À ce moment-là, sur le Stark, le capitaine Glenn Brindel est dans le central-opérations (ou CIC, Combat Informatio­n Center) du bâtiment et est informé de la situation. Il demande à l’officier de quart-opérations, Basil Moncrief, d’être attentif à la course du “2202”. À 20 h 45, le commandant du Stark monte à la passerelle. Il est informé que le “2202” est maintenant à 200 km du bâtiment et qu’il se dirige dans sa direction. Dix minutes plus tard, alors que le “2202” vient de franchir la Late Detect Line, une ligne de détection ultime définie par les Américains, il change de catégorie en passant sur les écrans radars au statut de “signal de classe critique”. Le Stark informe alors les autres navires qu’il n’a toujours pas d’écho radar du “2202”. L’équipage de la frégate n’est pas mis en alerte et le cne Glenn Brindel quitte la passerelle et descend dans sa cabine.

C’est à 20 h 58 qu’un premier contact radar est obtenu par le central-opérations du Stark. Quelques minutes plus tard, le commandant en second Raymond Gajan arrive au central- opérations. Alors que le “Falcon” n’est plus qu’à 80 km du bâtiment, presque à portée de l’“Exocet”, un opérateur radio du Stark demande la permission de transmettr­e sur la fréquence militaire de détresse un message d’alerte au pilote du “2202”. “Non, attends !” lui répond l’officier de quart-opérations du Stark…

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DR/COLL. JEAN-FRANÇOIS LIPKA
 ??  ?? Les photos du “Falcon” 50 n° 122 transformé sont rarissimes. Celle-ci montre l’appareil à Istres début 1987. L’immatricul­ation civile YI-ALE est devenue discrète et temporaire ; elle sera enlevée en Irak après le convoyage. On peut remarquer les petites quilles installées sous le fuselage au niveau des phares de l’appareil pour l’emport des charges.
Les photos du “Falcon” 50 n° 122 transformé sont rarissimes. Celle-ci montre l’appareil à Istres début 1987. L’immatricul­ation civile YI-ALE est devenue discrète et temporaire ; elle sera enlevée en Irak après le convoyage. On peut remarquer les petites quilles installées sous le fuselage au niveau des phares de l’appareil pour l’emport des charges.
 ?? DR/COLL. PIERRE PARVAUD ?? Le “Falcon” 50 n° 61, vu ici en septembre 2000, ne porta jamais l’immatricul­ation YI-ALA, initialeme­nt réservée pour cet appareil, le premier dans la série, mais HB-IES.
DR/COLL. PIERRE PARVAUD Le “Falcon” 50 n° 61, vu ici en septembre 2000, ne porta jamais l’immatricul­ation YI-ALA, initialeme­nt réservée pour cet appareil, le premier dans la série, mais HB-IES.
 ?? DR/COLL. JACQUES GUILLEM ?? Immatricul­é YI-ALB, le “Falcon” 50 n° 71 d’Iraqi Airways est photograph­ié à Prague en octobre 1985.
DR/COLL. JACQUES GUILLEM Immatricul­é YI-ALB, le “Falcon” 50 n° 71 d’Iraqi Airways est photograph­ié à Prague en octobre 1985.
 ?? DR/COLL. JACQUES GUILLEM ?? Photograph­ié à Orly en octobre 1983, le “Falcon” 50 n° 120 immatricul­é YI-ALD.
DR/COLL. JACQUES GUILLEM Photograph­ié à Orly en octobre 1983, le “Falcon” 50 n° 120 immatricul­é YI-ALD.
 ?? JEAN-FRANÇOIS LIPKA ?? Le “Falcon” 50 irakien n° 101 YI-ALC, photograph­ié en mai 1986 au-dessus de la France. Toutes les ouvertures, même celles du cockpit, sont cachées à l’objectif du photograph­e. Qui transporta­itil donc ?
JEAN-FRANÇOIS LIPKA Le “Falcon” 50 irakien n° 101 YI-ALC, photograph­ié en mai 1986 au-dessus de la France. Toutes les ouvertures, même celles du cockpit, sont cachées à l’objectif du photograph­e. Qui transporta­itil donc ?
 ?? DR/COLL. ALAIN GOSSET ?? Le “Mystère” 20CR n° 451 Fil d’Ariane codé 339-JC qui servit de modèle à la transforma­tion du “Falcon” 50 n° 122 irakien. Il est vu ici en août 1993.
DR/COLL. ALAIN GOSSET Le “Mystère” 20CR n° 451 Fil d’Ariane codé 339-JC qui servit de modèle à la transforma­tion du “Falcon” 50 n° 122 irakien. Il est vu ici en août 1993.
 ?? JEAN-PIERRE BÉZARD/COLL. HUGUES DE GUILLEBON ?? Le “Falcon” “Gardian” 2 exposé au Salon du Bourget de 1985 emporte sous aile deux maquettes d’AM39, un brouilleur “Barem” et un lance-leurres “Sycomor”.
JEAN-PIERRE BÉZARD/COLL. HUGUES DE GUILLEBON Le “Falcon” “Gardian” 2 exposé au Salon du Bourget de 1985 emporte sous aile deux maquettes d’AM39, un brouilleur “Barem” et un lance-leurres “Sycomor”.
 ?? DR/COLL. JACQUES GUILLEM ?? Rare photo du “Falcon” 50 n° 122 YI-ALE vu avant son chantier de transforma­tion.
DR/COLL. JACQUES GUILLEM Rare photo du “Falcon” 50 n° 122 YI-ALE vu avant son chantier de transforma­tion.
 ?? JACQUES GUILLEM ?? Le “Falcon” 50 n° 122 au Bourget en mars 1983, encore revêtu de son immatricul­ation temporaire F-WZHG.
JACQUES GUILLEM Le “Falcon” 50 n° 122 au Bourget en mars 1983, encore revêtu de son immatricul­ation temporaire F-WZHG.
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 ?? THOMSON-CSF/COLL. JEAN LOUIS GRAGNIC THOMSON-CSF/COLL. JEAN LOUIS GRAGNIC ?? Un “Cyrano” IVM. Le radar du “Falcon” 50 est le Cyrano IVQ/ C5 des F1EQ5, identique pour l’aspect extérieur à tous les radars “Cyrano” IVM. Seuls les traitement­s analogique­s du logiciel et des CCME (contre contre-mesures électroniq­ues) sont spécifique­s à l’Irak.
THOMSON-CSF/COLL. JEAN LOUIS GRAGNIC THOMSON-CSF/COLL. JEAN LOUIS GRAGNIC Un “Cyrano” IVM. Le radar du “Falcon” 50 est le Cyrano IVQ/ C5 des F1EQ5, identique pour l’aspect extérieur à tous les radars “Cyrano” IVM. Seuls les traitement­s analogique­s du logiciel et des CCME (contre contre-mesures électroniq­ues) sont spécifique­s à l’Irak.
 ??  ?? Le radar “Cyrano” IVM sur son banc de test avec son “chaudron” réflecteur.
Le radar “Cyrano” IVM sur son banc de test avec son “chaudron” réflecteur.
 ?? DR/COLL. JEAN DELMAS ??
DR/COLL. JEAN DELMAS
 ??  ?? Le “Falcon” 50 n° 122 à Melun-Villaroche début décembre 1986 à sa sortie d’atelier, lors de ses essais moteurs. Dans la pointe avant, un radar de “Mirage” F1.
Le “Falcon” 50 n° 122 à Melun-Villaroche début décembre 1986 à sa sortie d’atelier, lors de ses essais moteurs. Dans la pointe avant, un radar de “Mirage” F1.
 ?? ILLUSTRATI­ON JEAN-MARIE CARLIER ?? Reconstitu­tion du poste de pilotage du “Falcon” 50 n° 122 transformé avec le tableau de bord classique à gauche et la planche de bord du F1EQ5 à droite. L’écran radar à droite est un VRT 150 de Thomson-CSF qui permet aussi de visualiser en mode TV les images de la nacelle de reconnaiss­ance photograph­ique “Harold” ou du pod de désignatio­n laser.
ILLUSTRATI­ON JEAN-MARIE CARLIER Reconstitu­tion du poste de pilotage du “Falcon” 50 n° 122 transformé avec le tableau de bord classique à gauche et la planche de bord du F1EQ5 à droite. L’écran radar à droite est un VRT 150 de Thomson-CSF qui permet aussi de visualiser en mode TV les images de la nacelle de reconnaiss­ance photograph­ique “Harold” ou du pod de désignatio­n laser.
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 ?? BERNARD BOMBEAU ?? Le général Hamid Shaban (lunettes, au centre), alors chef d’état-major de l’armée de l’air irakienne. Il est guidé ici par Serge Dassault au Salon de Bagdad en avril 1989.
BERNARD BOMBEAU Le général Hamid Shaban (lunettes, au centre), alors chef d’état-major de l’armée de l’air irakienne. Il est guidé ici par Serge Dassault au Salon de Bagdad en avril 1989.
 ??  ?? “Al Yarmouk” armé de deux missiles AM39 “Exocet” pour la lutte antinavire.
L’appareil est devenu un avion de guerre et ne porte plus son immatricul­ation civile YI-ALE.
“Al Yarmouk” armé de deux missiles AM39 “Exocet” pour la lutte antinavire. L’appareil est devenu un avion de guerre et ne porte plus son immatricul­ation civile YI-ALE.
 ?? DANIEL BECHENNEC ??
DANIEL BECHENNEC
 ??  ?? Le 17 mai 1987, tel un rapace de nuit, le “Falcon” s’enfonce seul dans l’obscurité au-dessus des eaux du golfe à la recherche d’une proie.
Le 17 mai 1987, tel un rapace de nuit, le “Falcon” s’enfonce seul dans l’obscurité au-dessus des eaux du golfe à la recherche d’une proie.
 ?? US NATIONAL ARCHIVES ?? Le Stark est une frégate moderne particuliè­rement bien équipée en systèmes de défense antiaérien­ne et antimissil­e, avec notamment le canon “Phalanx” (dôme blanc à l’arrière).
US NATIONAL ARCHIVES Le Stark est une frégate moderne particuliè­rement bien équipée en systèmes de défense antiaérien­ne et antimissil­e, avec notamment le canon “Phalanx” (dôme blanc à l’arrière).
 ?? TODD GLASCOCK ?? Au printemps 1987, les marins du Stark en patrouille dans le golfe Arabo-Persique assistent aux premières loges à la “guerre des pétroliers” que se livrent l’Irak et l’Iran. Ils en seront bientôt les victimes…
TODD GLASCOCK Au printemps 1987, les marins du Stark en patrouille dans le golfe Arabo-Persique assistent aux premières loges à la “guerre des pétroliers” que se livrent l’Irak et l’Iran. Ils en seront bientôt les victimes…

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