Le Fana de l'Aviation

Courrier

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Lecteur du Fana depuis sa naissance, fier titulaire de votre diplôme de fidèle abonné ( sans numéro ni date… sniffff), je viens vers vous pour vous soumettre deux petites questions qui me titillent. Peut- être les avez- vous traitées, dans ce cas il faudra m’excuser et voir avec Aloysius car je ne m’en souviens pas. Je me suis procuré sur le site

Delcampe deux photos d’avion suicide japonais Yokosuka “Ohka” mais, oh ! surprise, biplace ! Et pourvu d’un patin d’atterrissa­ge, comme le Castel 301 de mon brevet C dont il devait avoir la même finesse. Je pense que le moteur- fusée n’était pas installé, mais comment décollait- il ? On ne voit pas de crochet de remorquage. Accroché sous l’aile d’un “Betty” ? Il aurait donc existé une école de formation de pilotes kamikazes ? Que pouvez- vous nous raconter à ce sujet ?

Je voudrais vous suggérer la création d’une rubrique “cinéma- télévision­vidéo” ( c’est grâce au Fana que j’ai découvert le film 1941) pour permettre à vos lecteurs de voir un bon film ou des vidéos d’aviation, mais aussi d’“abattre” les réalisateu­rs qui nagent dans l’anachronis­me ou les mauvais montages, des P- 51 dans la bataille de France ou, dans la bataille de Midway, voir ce pauvre Charlton Heston se tuer bêtement en troquant, au moment d’apponter, son “Dauntless” contre un “Son of the Bitch 2nd Class”. Jean-Michel Thomas, Alias Manfred von Clostermoz

Vous pouvez laisser le poète Aloysius là où il repose, au cimetière du Montparnas­se. En matière d’aviation japonaise, la question est transmise à Bernard Baëza, qui répond du tac au

tac : “Oui, il existait une phase d’instructio­n pour le pilotage de l’“Ohka” mais elle s’effectuait en unité. Donc, pas d’école spécifique pour les kamikazes… Les photos montrent la version d’entraîneme­nt du Yokosuka MXY-7 “Ohka”. Cette version biplace était désignée “Ohka” K-1. Elle n’était pas motorisée et le poids censé représente­r la charge offensive et les moteursfus­ées provenait de réservoirs remplis d’eau. Le K-1 permettait aux pilotes de se familiaris­er avec le comporteme­nt de l’engin : à se décrocher de l’avion porteur (un G4M2 “Betty”), puis à prendre un cap et à gérer le piqué vers la cible. Mais contrairem­ent au “Ohka” modèle 11 (la seule version opérationn­elle), le

“Ohka” K-1 était doté d’ailerons destinés à le diriger pour regagner le terrain et d’un patin pour l’atterrissa­ge. Cette dernière manoeuvre s’effectuait à 210 km/h et demandait une certaine maîtrise de la part du pilote. L’arsenal aéronaval n° 1 de Yokosuka (DaïIchi Kaïgun Kôkû Gijitsushô) en assembla 45 exemplaire­s”. Nous prenons note de votre suggestion d’une rubrique “films” qui permettra de fustiger Midway, un festival d’anachronis­mes avec du “Hellcat”, du “Corsair” et comme apothéose Charlton Heston qui se tue en appontant sur un chasseur à réaction Grumman F9F “Panther” et non pas dans un “Son of the Bitch 2nd class”, comme l’écrit notre lecteur, surnom donné au Curtiss “Helldiver” par les pilotes de “Dauntless” fâchés de quitter leurs avions.

Beaucoup de scènes de combat de Midway viennent par ailleurs d’autres films, comme La bataille

d’Angleterre. Soulignons néanmoins que beaucoup de films sur l’aviation méritent être présentés. Nous aborderons

Top Gun bientôt…

 ?? DR/Coll. Jean-MiChel ThoMas ?? Yokosuka MXY-7 “Ohka” K-1, version d’entraîneme­nt de l’avion suicide “Ohka” modèle 11.
DR/Coll. Jean-MiChel ThoMas Yokosuka MXY-7 “Ohka” K-1, version d’entraîneme­nt de l’avion suicide “Ohka” modèle 11.
 ?? DR/Coll. Jean-MiChel ThoMas ?? Le “Ohka” K-1 était largué depuis un bombardier “Betty” pour entraîner son pilote à piloter cet appareil frustre.
DR/Coll. Jean-MiChel ThoMas Le “Ohka” K-1 était largué depuis un bombardier “Betty” pour entraîner son pilote à piloter cet appareil frustre.

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