Aux lendemains de la Grande Guerre… Le premier concours militaire d’avions-écoles
Troisième partie et fin. Quarante jours de compétition et des vainqueurs à foison ! Le succès de ce premier grand concours militaire de l’après-guerre va contribuer au redémarrage d’une industrie aéronautique en mal d’innovation.
Rarement compétition fut aussi fastidieuse ! Elle s’étira sur 40 jours, du 29 mai au 6 juillet 1923, avec 21 avions inscrits, 19 présents et “seulement” 17 participants. Organisée en tant que “concours technique”, elle prit l’allure d’une “simple présentation” suivie d’essais par des pilotes militaires et d’une épreuve d’endurance de 30 heures pour les groupes moteur (!). Un classement par points désignait le vainqueur dans chaque catégorie. Tous les industriels retenus furent donc invités à présenter à la même date, en un même lieu (Dugny-Le Bourget) devant les examinateurs de la Commission d’essais, les différents appareils que le STAé avait, au préalable, techniquement approuvés. Sous la direction du commandant Victor Chabert, de l’Inspection technique de l’Aéronautique militaire, la Commission d’essais regroupe, issus de différentes formations militaires, 16 pilotes et 15 mécaniciens appelés à collaborer avec leurs homologues civils des entreprises en concurrence. Chaque pilote militaire est affecté en priorité à une catégorie dans laquelle il doit essayer tous les appareils en lice et, dans la mesure du possible, ceux considérés comme des “dérivés” dans les deux autres. Pour être classé, chaque avion doit effectuer au minimum 30 heures et 90 atterrissages. Les 17 participants accumuleront ainsi jusqu’au 6 juillet 550 heures de vol et 1 800 atterrissages “sans avarie”, précisent les journalistes admis à Dugny. De fait, aucune réparation n’a été autorisée durant les présentations, sous peine de pénalités. Les derniers jours passés en ateliers ont été consacrés à des examens approfondis portant essentiellement sur la construction, le montage, le démontage, le réglage et l’accessibilité des différents organes. L’entretien et la dépose des moteurs ont fait l’objet d’une attention particulière.
L’heure des choix
6 juillet le couperet tombe… On annonce les vainqueurs. Ou plutôt on omet de citer les perdants. Car le résultat est pour le moins surpre