Afflux de T-28 “Trojan” dans l’Hexagone
Le 16 avril dernier, sur l’aérodrome de Melun- Villaroche, le North American T- 28A matricule 49- 1574, immatriculé NX80696, fabriqué en 1950, a été déchargé du conteneur qui l’a acheminé depuis les États- Unis jusqu’en France. Le biplace a ainsi rejoint les autres avions du collectionneur Alain Battisti : Douglas C- 47, TB30 “Epsilon”, Fouga “Magister”, Howard DGA. Après l’avoir débusqué en 2014 dans un hangar au sud de Minneapolis, où l’avion prenait la poussière depuis des années,
Alain Battisti l’avait fait remettre en état aux États- Unis ( lire notre article complet dans
Le Fana de l’Aviation n° 568 de mars 2017). Il est un des rares T- 28A encore en état de vol, et qui plus est avec son hélice bipale d’origine – nombre de collectionneurs préfèrent la remplacer par une tripale. Auparavant, le 12 février, à Dijon- Darois, la société Aero Restauration Service de Bruno Ducreux avait réceptionné, également en conteneur, le North American T- 28C BuAer n° 146287, immatriculé N28YM.
Il porte une livrée originale, qui fut la sienne lorsqu’il servit avec la VMFA- 323 de l’US Marine Corps. L’avion a été acquis aux États- Unis par Bruno Conche et sera basé à La Roche- sur- Yon, aux bons soins de la société Top Gun Voltige de François Dubreuil. Ce dernier a lui aussi acquis un T- 28 aux États- Unis, en l’occurrence le T- 28S matricule n° 51- 3513, immatriculé N9868A, dont une partie de l’histoire est française puisque cet avion est le “Fennec” n° 51. À l’origine T- 28A, il devint “Fennec”
en 1958 après modification avec un moteur Pratt & Whitney R- 1820- 56S de 1 300 ch et une hélice tripale par Sud- Aviation à
Saint- Nazaire. Il servit alors avec l’armée de l’Air, notamment au sein de l’EALA ( escadrille d’aviation légère d’appui) 3/ 4 à Télergma ( Algérie) au début des années 1960, avant d’être vendu en 1965 au Maroc où il reçut l’immatriculation CNA- EJ, puis fut ramené aux États- Unis par les collectionneurs américains David Tallichet et Jeff Hawk en 1978. Arrivé en conteneur juste avant le confinement à Dijon- Darois, son fuselage y est resté pour faire l’objet de réparations du fait de dommages subis pendant le transport, tandis que son aile a été transportée jusqu’à La Roche- sur- Yon où une équipe de Top Gun Voltige, sous la houlette de François Dubreuil, a mis à profit la période de confinement pour la restaurer en profondeur, et quasiment tout remettre à neuf. À la mi- mai, elle avait fait l’objet de 600 heures de travail, et François Dubreuil estimait qu’une fois terminée,
1 000 heures y auraient été consacrées.
Pour ce qui est de la livrée de l’avion, le patron de Top Gun Voltige a indiqué qu’elle ne serait pas historique, mais serait en revanche fortement personnalisée.