Le Fana de l'Aviation

Affronteme­nts intenses pour le F-4

1966

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Le 1er avril 1966, les opérations aériennes de l’USAF qui étaient, jusque-là, sous la responsabi­lité de la 2nd Air Division, furent transférée­s sous la responsabi­lité de la 7th Air Force dont les quartiers généraux furent établis à Tan Son Nhut. Néanmoins, les avions de ravitaille­ment en vol restaient sous le commandeme­nt du SAC, et, fort logiquemen­t, la 7th AF n’avait pas la main sur les effectifs de l’US Navy. De fait, les cibles proposées par l’USAF devaient encore être validées par les états-majors de la Pacific Air Force et du Joint Chiefs of Staff (comité des chefs d’état-major) et souvent le président Johnson était directemen­t consulté. Cette organisati­on était donc complexe et manquait de souplesse opérationn­elle.

Limitation­s opérationn­elles

Les limitation­s opérationn­elles imposées aux marins furent similaires à celles imposées à l’USAF, à savoir l’interdicti­on d’attaquer des civils, et l’US Navy fut aussi touchée par les pénuries de munition. Comme pour les hommes au sol, la vie à bord des porte-avions était difficile avec une moyenne de 16 heures de travail par jour. À raison de 5 000 personnes par porte-avions, la promiscuit­é et le manque de confort étaient équivalent­s à ceux qui touchaient les hommes devant dormir dans des tentes au Viêtnam du Sud. Reste que le porte-avions, système complexe parmi les systèmes complexes, avait ses avantages – base mobile protégée entre autres –mais aussi ses inconvénie­nts – les limitation­s des catapultes, influant sur l’emport des avions, et la difficulté des opérations à la mer.

Ainsi, lorsqu’un F- 4 de l’USAF décollait avec son armement air-air et quatre bombes de 750 livres (340 kg), il pouvait embarquer 2 700 kg de carburant et profiter de longues pistes pour s’envoler. Un F- 4 de l’US Navy devait prendre en compte sa masse au catapultag­e et sa masse maximale à l’appontage, si bien que l’armement ne pouvait être aussi consistant.

Entre janvier et juillet 1966 pour l’USAF en son intégralit­é et l’ensemble des avions d’attaque de l’US Navy et l’USMC, on obtint les chiffres suivants : 34 327 missions pour 40 406 t de bombes larguées pour l’USAF, soit 1,17 t par sortie – il est possible que les B-52 influèrent sur ce tonnage ; l’US Navy effectua 21 535 missions donnant lieu à 20 315 t de bombes larguées, soit une moyenne de 950 kg par sortie ; l’USMC, qui réalisa 19 129 sorties et largua 17 371 t était à seulement 910 kg en moyenne.

Moins nombreux que les avions de l’USAF, les chasseurs bombardier­s embarqués avaient une disponibil­ité supérieure (0,93 pour l’USAF contre 1,21 pour la marine) ; néanmoins les annulation­s de missions sur les porte-avions pour cause météo ou techniques, étaient nombreuses également.

Dans un contexte où les missions devenaient de plus en plus compliquée­s, avec une chasse vietnamien­ne de plus en plus présente et agressive, une défense aérienne sur le Nord qui se renforçait semaine après semaine, l’heure de gloire du F- 4 allait arriver. Jusqu’ici, le nouvel avion de l’USAF avait réussi à s’imposer comme un appareil avec lequel il fallait compter. Missions de chasse, reconnaiss­ance, appui tactique, la machine était mise à toutes les sauces, mais il restait finalement un appareil assez secondaire. Les vrais héros étaient les pilotes de F-105 qui bombardaie­nt le Nord, perdant nombre d’entre eux mais se couvrant de gloire en taillant des croupières à la chasse ennemie à coups de canons de 20 mm. Au Sud, les “Phantom” II assuraient leur lot de missions de combat, attaque au sol de jour comme de nuit, avec ou sans visibilité, mais ils étaient moins nombreux que les F-100 omniprésen­ts sur ce front. Certes, le F- 4 était plus performant, plus moderne et donc, forcément, plus efficace, mais

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USAF
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De 1966 à 1967, le “Phantom” II s’affirma au Viêtnam, par ses succès au combat et son omniprésen­ce.
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USAF
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USAF
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Les rails ventraux dédiés aux “Sparrow” permettaie­nt aux F-4 de conserver une capacité air-air importante alors même que les autres emports étaient chargés de bombes.
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USAF F-100 (photo) et F-4 furent les deux chevilles ouvrières de l’USAF au Viêtnam. Les F-100 furent déployés essentiell­ement au Sud.

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