Lignes époustouflantes
Un dessin, une histoire Le “Constellation”, légende du ciel
Daniel Bechennec nous explique pourquoi il est tombé en pâmoison devant les si belles courbes du “Super Constellation”.
Quelques avions provoquent spontanément des réactions d’amoureux transis : emballement du coeur, balbutiements voire bégaiements, sueurs, vertige, grand élan verbal et moult poèmes chantant la gloire de l’être aimé. Il en est ainsi du “Constellation” avec Daniel Bechennec. Une marque de maquette lui demanda jadis d’illustrer l’un des avatars de cette célèbre famille d’avions de ligne. Il n’en fallait pas plus pour provoquer une saine inspiration. Aujourd’hui encore l’émotion saisit Daniel Bechennec lorsque nous lui avons demandé de commenter son choix : “C’est un avion que j’adore tant ses lignes sont époustouflantes. Je suis fou de ses jolies courbes qui s’élancent
dans tous les sens et qui forment pour finir une majestueuse machine. Ils étaient forts chez Lockheed dans les années 1930-1940. Ils avaient créé un véritable style avec le chasseur P-38 “Lightning”, notamment la forme si particulière de son aile. Les courbes inimitables du P-38 se retrouvent sur le “Constellation”. Heller m’a demandé de représenter un “Super Constellation” de la toute jeune Lufthansa au début des années 1950. La compagnie aérienne se lançait alors au-dessus de l’Atlantique avec sa flotte de “Super Constellation”. Ce nouveau départ après la guerre lui permit de retrouver rapidement sa place dans les grandes compagnies aériennes de l’époque.
Le redécollage de l’Allemagne
J’ai dessiné un des huit L-1049G de la Lufthansa. C’était une version qui disposait de moteurs Wright R-3350 plus puissants que ceux de la version de base de l’avion, et surtout qui pouvait recevoir des réservoirs en bout d’aile. Voici donc le D-ALID sur l’aéroport de Hambourg en 1957. Pour illustrer le contexte, j’ai dessiné au second plan un Convair 340, bimoteur qui s’attaquait aux lignes à courtes distances à la même période. Enfin, comment évoquer les années 1950 en Allemagne sans installer en bonne place une Coccinelle ? Les couleurs de la Lufthansa lui donnent un air chatoyant ! Pour la petite histoire, je voulais dessiner complètement en arrière-plan, noyé dans le paysage, la silhouette d’une épave de “Stuka”. Et puis finalement j’ai laissé mes deux avions américains célébrer seuls le redécollage de l’Allemagne des années 1950, non sans émotion avec le “Super Constellation”.”