OFFRIR UNE NOUVELLE VIE AUX AVIONS
L’aéronautique fait face aux défis du stockage provisoire des avions, à divers stades de leur exploitation et de leur valorisation en fin de vie opérationnelle. Présentation du géant européen du secteur, TARMAC Aerosave.
Les compagnies aériennes ont régulièrement besoin de stocker au sol leurs flottes, pour des raisons de saisonnalité, de changement de propriétaire des avions ou lors d’un ralentissement général du trafic. Longtemps, les États-Unis ont impressionné par la taille de ce qui sont souvent appelés des « cimetières », bien à tort puisqu’un avion stocké est maintenu en conditions de vol et sera tôt ou tard rendu à son propriétaire. Les Européens ont créé leur propre filière. La création de la société TARMAC Aerosave est annoncée lors du Salon du Bourget 2007 par ses fondateurs Airbus, SUEZ, Safran et Equip’Aéro. TARMAC est l’acronyme de « Tarbes Advanced Recycling & Maintenance Aircraft Company» . « Aero-save » fait référence aux soins portés aux avions.
En effet, tout commença à Tarbes, dans le sud de la France. L’idée au départ était de valoriser le mieux possible les avions de ligne qui arrivaient en fin de vie. Puis le service s’est étendu à tous les stades de gestion du cycle de vie. L’activité de TARMAC Aerosave s’organise autour de quatre pôles principaux : le stockage, la transition entre deux opérateurs, la maintenance et le recyclage d’avions de ligne et de moteurs d’avions. En 2021, TARMAC Aerosave se trouve sur quatre sites : Tarbes, ToulouseFrancazal, Vatry et Teruel en Espagne.
À quelques battements d’ailes de Toulouse...
Le siège de TARMAC Aerosave est situé sur l’aéroport de Tarbes Lourdes Pyrénées. Le site se trouve à quelques battements d’ailes du bassin industriel aéronautique toulousain, ce qui n’est évidemment pas un hasard. La capacité de stockage de ce site est de 90 avions. Au rythme des extensions, TARMAC Aerosave y a construit deux hangars de maintenance pouvant accueillir tous les types d’avions, dont l’A380, et des parkings dédiés au stockage, permettant d’entreposer des gros-porteurs en longue durée, grâce à une résistance au sol adaptée.
L’aventure industrielle commença en 2009 avec l’arrivée du premier avion à Tarbes, un Airbus A319. Le rythme va progressivement s’accélérer. En 2012 c’est l’arrivée du 100e avion sur le site – huit ans plus tard, 1 000 avions sont passés par Tarbes. C’était une première étape. Répondant à la demande du gouvernement espagnol, TARMAC
Aerosave a fondé la filiale TARMAC Aragón sur l’aéroport de Teruel, en 2011. Le premier avion y a été accueilli en 2013. L’immensité du territoire, en plein désert aragonais, et la sécheresse du climat permettent d’accueillir les avions du monde entier dans des conditions de préservation optimales. Des quatre sites TARMAC Aerosave, Teruel est le site offrant la plus importante capacité d’accueil avec 130 places de parking « en dur ». La surface opérationnelle est de 8 000 m2 avec deux hangars gros porteurs. Nouvel agrandissement lorsqu’en juillet 2017, TARMAC Aerosave a remporté l’appel d’offres lancé par Edeis via sa filiale la Société d’exploitation de Toulouse Francazal (SETFA) et portant sur l’occupation d’un des grands hangars de la plateforme. Il s’agit d’un ancien bâtiment militaire, avec accès direct à la piste, d’une surface de 4 682 m2 et de ses deux espaces attenants de 580 et 152 m2. TARMAC Aerosave y dispose de parkings avions et d’un hangar pouvant accueillir jusqu’à 30 appareils. Sont traités sur ce site des avions régionaux comme la famille des ATR ou les moyenscourriers dits « monocouloirs » comme l’Airbus A320 ou le Boeing 737. Les activités sont les mêmes que sur les sites de Tarbes et Teruel, mais le recyclage est limité au démantèlement de la cabine passagers. Les avions sont ensuite convoyés à Tarbes pour la découpe. Le 15 juin 2020, TARMAC Aerosave annonce l’ouverture d’un quatrième site de stockage, situé sur l’aéroport de Paris-Vatry, en Région Grand Est. La forte demande de stockages survenue de mars à mai 2020 a accéléré ce projet d’extension. Ancienne base de l’OTAN, réputée pour