FARA et FLRAA sont dans un bateau…
Quelques jours après l’annonce du programme FLRAA en mars 2020, l’US Army annonçait son choix pour le programme FARA (Future Attack Reconnaissance Aircraft ). Et, ô surprise, Sikorsky et Bell étaient de nouveau au programme !
Le FARA est destiné à occuper la place laissée vacante par le retrait de service des OH-58D Kiowa Warrior en 2017 et, à terme, prendre la relève des AH-64 Apache les plus anciens. Sikorsky avance avec son projet Raider X, basé sur le démonstrateur technologique S-97 qui vole depuis 2015. L’appareil se distingue par son double rotor et son hélice propulsive. Le Bell 360 Invictus est quant à lui plus traditionnel dans son architecture (mis à part la voilure de grande dimension pour soulager le rotor en vol horizontal), rappelant même fortement le défunt RAH-66 Comanche du tandem Boeing-Sikorsky. L’US Army exigeant une vitesse de 180 noeuds (333 km/h), les deux appareils font appel à un train d’atterrissage rentrant et des armements en soute. Sélectionnés pour la phase 2 du programme, les deux hélicoptéristes vont à présent affiner leurs offres techniques, construire et tester des prototypes qui devraient s’affronter en finale d’ici 2023. L’US Army veut mettre en service son futur hélicoptère de reconnaissance d’ici 2028.
Bell et Sikorsky étant déjà finalistes déjà sur le programme FLRAA, on imagine mal le Pentagone offrir les deux programmes au même industriel, ce qui aurait pour effet de fragiliser considérablement la base industrielle du monde de l’hélicoptère aux États-Unis. Une répartition des cadeaux entre les deux champions américains est sans doute plus probable.
Dans le cadre de ce programme, l’US Army a prévu un budget de 2,36 milliards de dollars pour les cinq ans à venir. Si l’on ajoute à cette somme les 2,44 milliards consacrés au FLRAA, cela fait donc près d’un milliard de dollars par an qui devront sortir des coffres de l’US Army pour financer le seul développement de ses futurs chevaux de bataille. Pourra-t-elle se le permettre, alors que tant d’autres programmes à roues ou à chenilles font également l’objet de développements ? « Laquestionn’estpasdesavoirsicesprogrammes
sont prioritaires sur d’autres », expliquait en substance un haut responsable de l’US Army
Aviation, avant d’ajouter : « Cesappareilssonttoutsimplementindispensables ».