André Moynet au Normandie-Niémen
Yves Donjon, du Mémorial Normandie- Niémen, souhaite apporter les précisions suivantes
à propos d’André Moynet ( Le Fana
n° 619) : “La date à laquelle André Moynet s’est engagé dans l’armée de l’Air est source d’incertitude et d’interrogation. Dans son témoignage livré dans le n° 64 d’Icare, André Moynet écrit qu’il s’est engagé dans l’armée de l’Air le jour de la déclaration de guerre – soit le 3 septembre 1939. Par ailleurs, dans ses mémoires confiées à Claude-Henri Leconte ( André Moynet
pilote de combat, 1955), il déclare qu’il s’est engagé dès les premiers jours de la guerre. Mais par contre, l’état signalétique et des services (ESS) d’André Moynet mentionne qu’il a contracté un engagement volontaire dans l’armée de l’Air pour la durée de la guerre le 26 décembre 1939.
André Moynet n’est pas passé en Angleterre le 17 juin 1940, comme l’écrit l’ami Christian Ravel. Depuis
Dax, dans les Landes, où il suivait un stage de perfectionnement au pilotage, André Moynet décide, le 16 juin 1940, deux jours avant l’historique appel du général de Gaulle, de quitter la France. Accompagné de sept camarades (dont Roger Blitz), il part de Dax dans un train de marchandises pour Saint-Jean-de-Luz. Là, il trouve une plage grouillante de Britanniques, de Polonais, d’émigrants de toutes nationalités. Les Anglais ont fait venir des bateaux afin de rapatrier leurs troupes ; c’est l’opération Ariel (parfois appelée opération Aerial- Antenne). Le 24 juin, en compagnie de quelques aviateurs français (dont Roland de La Poype), André Moynet embarque clandestinement à bord de l’Ettrick, bâtiment évacuant des soldats polonais. Débarqué à Plymouth deux jours plus tard, André Moynet gagne Londres, où il signe un engagement dans les FAFL (matricule n° 30.612), le 1er juillet 1940. Au sein du groupe Île- de- France,
André Moynet obtient quatre victoires homologuées (et non pas six) et une probable. Avec le Normandie- Niémen, il obtiendra quatre autres victoires officielles et trois probables. Il est donc officiellement crédité de huit victoires homologuées et quatre probables.
André Moynet n’a pas commandé d’escadrille au sein du Neu- Neu ; affecté à la 3e escadrille Cherbourg, il évolua sous les ordres du lieutenant Marcel Lefèvre, puis du capitaine Pierre Matras. De plus, il n’a pas combattu sur le front de l’Est jusqu’à l’armistice de 1945, comme mentionné dans l’article. Le 19 décembre 1944, André Moynet, bénéficiant d’une permission, quitte Moscou pour la France qu’il retrouve après presque cinq ans d’absence.
Il a accompli 115 missions de guerre, totalisant 150 heures de vol de guerre. En France, André Moynet est tour à tour le plus jeune chevalier, le plus jeune officier et le plus jeune commandeur de la Légion d’honneur ! En 1956, alors commandant de réserve de l’armée de l’Air, il est rappelé en Algérie, où il effectue 76 missions aériennes.
Combattant de la première heure, pilote de grande valeur, amateur de sensations fortes, sportif accompli, homme politique, André Moynet a consacré sa vie au service de son pays et de l’aviation.
Il est décédé le 2 mai 1993 à Nice.
Ses obsèques eurent lieu le 6 mai, en la cathédrale d’Antibes et il a été inhumé au cimetière de Biot, dans les Alpes-Maritimes, commune dont il fut le maire de 1971 à 1977.
Par ailleurs, page 45, l’ami Christian Ravel écrit : “Enfin, le 14 septembre 2018, l’avion est officiellement présenté à la presse et aux autorités civiles et militaires ; je fais voler le colonel Festinov ( sic), représentant l’escadrille Normandie- Niémen, venu tout exprès de Moscou”. En réalité, il s’agit du colonel Anatoly Andréévitch Fetissov, ancien commandant du
18e régiment de la Garde Normandie
Niémen, président de l’Association des vétérans russes du 1er régiment de chasse séparé Normandie- Niémen.
Le colonel Fetissov est décédé à Moscou le 21 mars 2020, à l’âge de 66 ans”.