Plus vite !
Pour les vacances, Le Fana vous propose une thématique autour du supersonique. Nous commençons par un grand dossier sur les Français qui passent le mur du son au début des années 1950. Reste une grande question : quand le premier Français atteignit-il Mach 1 ? Impossible aujourd’hui de le savoir. Aucune source historique ne le précise. Aucun rapport d’essais circonstancié avec son lot de détails et de chiffres. Tout au plus des pistes, des indices comme du verre cassé dans une gare ou des “bangs” qui se perdent dans la région parisienne. Non sans un jeu de mots capillotracté disons qu’un mystère plane sur la question… Mais estce finalement si important que cela ? Nous pourrions couper les cheveux en quatre, poser des couronnes sur des têtesê en affiffirmant que tell ou tel pilote fut le premier à passer le mur du son. Nous avons préféré vous raconter la grande aventure technique et humaine que fut cette période avec ses réussites, ses drames. Le Fana vous invite à un grand voyage dans le temps, quand les pilotes partaient conquérir le mur du son et repousser encore un peu plus loin les limites. Je vous souhaite une bonne lecture.
Le 22 juin dernier, à Biggin
Hill, dans la banlieue de
Londres, Pete Kinsey a procédé au premier vol après restauration du Supermarine “Spitfire” Mk IX matricule LZ842, immatriculé G- CGZU sur le registre des avions civils britanniques. Il s’agit d’un MK IX dit “de première série”, reconnaissable aux échappements “en queue de poisson”, aux jantes à quatre rayons et à la verrière moins bulbeuse. Il a été restauré par la société The Spitfire Company de Peter Monk, à Biggin Hill.
Le 11 mai 1943, le LZ842 embarqua à bord du SS Fort Jersey pour rejoindre Casablanca et la Middle East Air Force. Après avoir servi à Malte et en Sicile au sein des Squadrons 93 et 232, tout laisse penser qu’il fut pris en compte par la 1re escadre de chasse fraîchement constituée des
FAFL. En effet on retrouve sa trace pour un entretien sur le moteur effectué par la CRD 81 ( compagnie de réparations et de dépannage) en novembre 1944, mais surtout pour un accident le 15 février 1945. Ce jour- là, ce “Spitfire” était convoyé par le s/ lt Suisse du GC 1/ 3 Corse, lorsque, surpris par le mauvais temps, il se dérouta puis se posa à cours d’essence à Mourmelonle- Grand. Malheureusement l’avion finit sa course dans un trou de bombe et passa sur le dos ; le pilote était indemne, mais la machine sérieusement endommagée.
Elle fut démontée puis transportée jusqu’à
Lokeren en Belgique. De retour en GrandeBretagne, le LZ842 fut remis en état puis, les hostilités terminées, fut proposé à la South African Air Force avec laquelle il servit de 1948 à 1952. Il fut ensuite vendu à un ferrailleur qui le conserva jusqu’en 1989. Certaines de ses pièces furent expédiées en Grande- Bretagne, tandis que la partie avant du fuselage et quelques menues pièces furent vendues en Australie en 1991.
Ces dernières furent incorporées à un projet de restauration statique qui fut achevée en 1998 sous la forme d’un matricule LZ842 codé “EF- D” et baptisé Kathleen Mary.
Le britannique Peter Monk l’a acquis en 2003 et Mark Bennett en est devenu le propriétaire en 2005.
semaines, une investigation technique a été réalisée, opération indispensable avant de pouvoir procéder à la restauration proprement dite. Ainsi, la cellule a été décroisée, les structures des ailes ont été analysées après désentoilage et démontage des ailerons. Quelques nervures seront à refaire ainsi que certains contreplaqués, mais globalement, l’état général est jugé satisfaisant. La restauration pourra être suivie via les réseaux sociaux et le site www. ajbs. fr.