Un “Noratlas” au Rwanda
Début juillet, les participants à un stage organisé par le secrétariat d’État au Travail et à l’Économie solidaire de l’État du Maranhão, au Brésil, ont exhumé une jambe de train d’atterrissage complète, toujours équipée de son pneu, d’un North American B- 25D “Mitchell” de la Deuxième Guerre mondiale, sur la plage de Baía do Tubarão, dans la municipalité de Humberto de Campos, une ville à 153 km de São Luís située dans le nord du Maranhão. Le bombardier avait décollé de Floride, puis fait escale deux jours à Belém, avant de s’écraser sur le littoral le 13 mai 1943 ; il volait en direction de Natal, d’où il devait ensuite gagner l’Afrique du Nord.
Avant de s’écraser, l’équipage avait envoyé un appel de détresse à la base aérienne de Tirirical, l’actuel aéroport international Marechal Hugo da Cunha Machado, à São
Luís. Aucun des six membres n’avait survécu. Les restes de l’épave ont pu être localisés après une enquête menée auprès de 22 habitants de la région, des personnes âgées en moyenne de 85 ans. La Marine, les forces aériennes brésiliennes, les pompiers et la municipalité de Humberto de Campos ont été informés de la découverte. Une équipe de chercheurs de l’université fédérale du Maranhão devait inspecter l’épave – le reste de l’avion est sous le sable.
Une pour l’exposer l’épave a été faite par les autorités locales.
Au début de l’année 2021, je suis allé pour raison professionnelle travailler sur la base aérienne de Dar Es Salam en Tanzanie. C’est une base hélicoptère/ transport. Derrière les hangars, j’ai très vite repéré un parc à ferraille. Discrètement, j’ai fini par arriver à “m’égarer” aux alentours de ces épaves. Bell 412, “Jet Ranger”, MiG- 21, peut- être ce qui ressemblait aux restes d’un YS- 11 et… un “Noratlas” aux couleurs rwandaises ! Je demande alors aux personnels de la base l’histoire de cet avion. Ceux- ci me disent vaguement que le président rwandais est arrivé à son bord et que l’appareil est depuis abandonné là. Voyant que ce bel avion ne serait jamais sauvé, j’ai pensé immédiatement au dernier “Noratlas” en vol et au fait que l’association qui s’en occupe pourrait être intéressée par des pièces détachées. J’ai alors pris contact avec l’association Noratlas de Provence qui a identifié l’avion et m’a demandé de voir si le phare d’atterrissage était présent, car il pourrait les intéresser. Retour au parc. Point de phare d’atterrissage, mais je fais d’autres photos en me glissant à bord. C’est une déchetterie : canettes, chaises de jardin, etc. L’endroit semble avoir servi de planque pour des siestes pirates pendant les heures de services ! Le poste de pilotage est pillé et les vitres brisées. À noter sur la cabine le n° de série 120 et le code T- 02 à moitié délavés, et sur le flanc gauche les nombreux autocollants d’unités de l’armée française – Force aérienne tactique, Bomap ( base opérationnelle mobile aéroportée), Groupement école 316 de ToulouseFrancazal, etc. – et allemande ( LTG 61 Lufttransportgeschwader 61 sur “Transall”). À noter également le patch beaucoup plus récent d’un A400M “Atlas” allemand de la base de Wunstorf ! Quelle n’est pas ma surprise quelques mois plus tard de voir que l’on parle des “Noratlas” rwandais dans le n° 619 du Fana ! Je suis très heureux de partager mes photos et mes souvenirs avec tous les lecteurs.
Longue vie au Fana de l’Aviation !