L’entraînement des jeunes pilotes est particulièrement critique depuis le mois d’août
annoncés pour le mois de mai ne sont pas arrivés, et les jeunes aviateurs surtout n’entrevoient pas un passage prochain sur ce nouveau matériel.
En juin, 16 “Ouragan” sont affectés à l’escadre ; 24 pilotes sont transformés. Depuis le 20 juillet et jusqu’au 19 août, les mécaniciens de l’escadron 1/4 suivent les cours de maintenance dits MTU (Maintenance Technical Unit) de l’“Ouragan”. Cinq pilotes sont formés par l’escadron 1/4, quatre par la 2e escadre de chasse et quatre par les propres moyens de l’escadron 2/4.
En août et septembre 1954, c’est autour du 2/4 de recevoir sa nouvelle monture : huit “Ouragan” rejoignent les 24 “Vampire”. En septembre, tous les pilotes ont reçu l’instruction au sol sur l’emploi de l’“Ouragan”. Neuf pilotes chef de patrouille ou moniteur de combat ont été transformés dont un par l’escadron 2/2 à Dijon, les autres par les escadrons 1/4 et 2/4. En octobre, 17 avions sont détachés à Cazaux pour une campagne de tir d’instruction. 70 % des pilotes de l’escadron 1/4 ne possédaient pas au départ une connaissance suffisante
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sur l’“Ouragan” pour cette campagne de tir. Elle donne cependant des résultats intéressants, tout au moins en ce qui concerne les pourcentages de réussite. Six pilotes seulement avaient plus de 40 heures sur “Ouragan” au 16 octobre. Durant la campagne de tir, les vols s’effectuant par patrouille légère, les chefs de patrouille et moniteurs de combat ont été amenés à effectuer un grand nombre de sorties au détriment de l’entraînement des jeunes pilotes. Quatre élèves équipiers, qui n’avaient pas terminé leur transformation sur “Ouragan” au début de la campagne de tir, n’ont commencé à voler régulièrement qu’à partir du 18 novembre, date du retour de l’escadron 1/4 à Bremgarten. En octobre, le
cne Besset, alors commandant de l’escadron rend compte des problèmes suivants : “L’entraînement des jeunes pilotes est particulièrement critique depuis le mois d’août, le nombre d’heures de vol de l’escadron étant beaucoup trop faible. Même quand le personnel spécialiste qualifié connaîtra l’“Ouragan” d’une façon satisfaisante, le déficit en effectifs par rapport au tableau est d’ores et déjà trop important pour qu’on puisse tenir un contrat de 600 heures par mois au minimum, indispensable pour 37 pilotes.”
Pour les mécaniciens, le cne Besset tire le même constat : peu sont certifiés ; il évoque le chiffre de 20 % et précise : “Les servitudes militaires particulièrement nombreuses pèsent lourdement sur le personnel qualifié, pilotes et spécialistes, lequel, ayant à charge l’instruction, la surveillance et le contrôle des jeunes aurait besoin de concentrer son activité sur cet objectif. Les manoeuvres de septembre et la campagne de tir ont ralenti et entravent d’une part la transformation des nouveaux pilotes, d’autre part l’entraînement normal et régulier d’équipiers pour ceux qui, déjà transformés, n’ont pas assez d’heures de monoplace pour voler avec profit et sécurité aux cours d’autres missions que celles, simples, du début.”
Le 3/4 créé en décembre perçoit des avions des autres unités. L’escadron dresse le constat suivant : la situation est satisfaisante du point de vue quantitatif mais désastreuse du point de vue qualitatif. Le 3/4 n’a pas bénéficié de l’apport des cadres nécessaires à sa transformation. La plupart des éléments anciens ont été soit mutés, soit envoyés à Rochefort pour différents stages. Le commandant de l’escadron rappelle qu’il est à souhaiter que la transformation sur “Ouragan” ne tarde plus trop, car le “Vampire” donne des signes évidents d’usure et de vétusté.
En décembre, le 3/4 se consacre à la livraison de la totalité des “Vampire” sur les bases de Creil, Meknès et Dijon. Le 31 décembre, l’escadron dispose de 13 “Ouragan”. La transformation des pilotes est relativement lente en raison des mauvaises conditions météo.