La chasse aux “Exocet”
Les Britanniques accordèrent immédiatement une place importante au duo
“Super Étendard”/“Exocet”. Ils connaissaient bien le missile français pour utiliser sa version mer-mer MM38 depuis 1978. La menace fut prise au sérieux dès le départ. Les “Super Étendard” français menèrent plusieurs raids contre la flotte britannique lors de son passage au large de la France pour entraîner les navires et leurs équipages. Avec l’opération Mikado, l’état-major britannique envisagea d’emporter avec deux “Hercules” 55 commandos des SAS (Special Air Service) pour attaquer la base de Río Grande, y détruire les “Super Étendard”, les “Exocet” et tuer les pilotes argentins.
Dans la nuit du 17 au 18 mai, un hélicoptère “Sea King” décolla de l’Invincible avec un petit commando de reconnaissance à bord mais, ne trouvant pas Río Grande, acheva son vol au Chili. L’opération Mikado fut ensuite annulée tant elle présentait de dangers et d’incertitudes. Toutefois, les services secrets britanniques agirent à plusieurs reprises pendant le conflit pour bloquer les ventes de missiles “Exocet” aux Argentins qui en cherchaient désespérément.
Les “Exocet” inquiétaient au plus haut niveau en Grande-Bretagne. Ainsi le 30 mai 1982, le Premier ministre Margaret Thatcher envoya un message secret à François Mitterrand pour attirer son attention sur le vente d’“Exocet” au Pérou, pays susceptible de livrer les missiles aux Argentins. “Ils ont déjà été utilisés avec un effet mortel contre nos navires”, soulignait Thatcher. Le lendemain Mitterrand lui assura que la vente était suspendue et qu’aucune livraison ne serait effectuée.
Alexis Rocher