Les avions espions au grand jour à l’Imperial War Museum de Duxford
Jusqu’au 25 février, l’Imperial War Museum de Duxford, près de Cambridge en GrandeBretagne, propose une exposition intitulée Spies in the Skies : Second World War Aerial Reconnaissance (Espions dans le ciel : la reconnaissance aérienne durant la Deuxième Guerre mondiale). Installés dans l’Airspace Super Hangar du musée, une demi-douzaine d’avions braquent les projecteurs sur les escadrons chargés de voler derrière les lignes ennemies pour recueillir des renseignements aériens. Les unités de reconnaissance photographique (PRU) de la Royal Air Force opéraient loin derrière les lignes ennemies à bord d’avions spécialisés. Ces machines, le plus souvent, n’étaient pas armées ; leurs “armes” étaient des caméras hautes performances. Cette exposition permet de découvrir les histoires incroyables des équipages et des avions qui ont récolté des informations cruciales dans le ciel européen déchiré par la guerre. Les visiteurs y apprennent l’histoire de la reconnaissance aérienne de la RAF tout en approchant au plus près des avions du PRU.
Par la présence de ces avions historiques, mais aussi par la diffusion de films et l’exposition de photographies d’époque, Spies in the Skies explique comment la reconnaissance aérienne s’est développée et considérablement améliorée au cours de la Deuxième Guerre mondiale. L’exposition met en lumière le rôle audacieux de l’Unité de reconnaissance photographique et de ceux qui ont été chargés d’entreprendre ces missions très dangereuses mais si importantes. Au début du conflit, la RAF a d’abord entrepris d’améliorer la collecte de renseignements aériens en modifiant les avions existants. Le Supermarine “Spitfire”, surtout connu pour son rôle emblématique dans la bataille d’Angleterre, fut le premier testé à cette fin. Les “Spitfire” ont subi des modifications continuelles tout au long de la guerre pour augmenter vitesse, altitude, et les équiper des caméras nécessaires. L’exposition rassemble quatre “Spitfire” historiques en état de vol : le Mk XI matricule PL983 et le Mk XI PL965, tous deux dans le schéma de peinture de camouflage bleu PRU utilisé pour dissimuler l’avion lors des vols à très haute altitude ; le “Spitfire” FR XIVe matricule MV293 XIV, qui a servi dans la Royal Indian Air Force et en a récemment retrouvé les couleurs, montre comment les avions de chasse et de reconnaissance pouvaient être adaptés pour accueillir des caméras, et le “Spitfire” Mk I matricule N3200 de l’IWM, montre le lien entre les premiers chasseurs “Spitfire” et le développement des versions de reconnaissance. À leurs côtés, une réplique de “Spitfire” Mk I a été peinte pour l’occasion exactement dans la palette de couleurs rose pâle utilisée pour camoufler les “Spitfire” PR I au lever et au coucher du soleil.
Le Westland “Lysander” matricule V9312, le seul exemplaire de construction britannique en état de vol, qui a effectué plus de 30 sorties de reconnaissance en 1940 et 1941, est également exposé aux côtés du Lockheed 12A “Electra Junior” immatriculé G-AFTL, un avion civil qui fut modifié pour être utilisé par le Secret Intelligence Service de l’armée américaine en 1939. Piloté par le légendaire Sidney Cotton, celui-ci fut le dernier avion civil britannique à quitter Berlin avant le déclenchement du conflit et a récemment retrouvé le ciel britannique en 2023 pour la première fois depuis 1940, après avoir subi une restauration complète à Sywell.