Le Fana de l'Aviation

Équipage du lt Carpenter

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544th BS/384th BG B-17G (matricule 43-3991), 4 mars 1944 - MACR 2741 (missing air crew report, rapport d’équipage manquant) : un KIA (killing in action, mort au combat), deux EVD (évadés), sept POW (prisoners of war, prisonnier­s de guerre).

Compositio­n de l’équipage :

– pilote : 1st lt Walter R. Carpenter - KIA ;

– copilote : 2nd lt John B. Kennedy - POW ;

– navigateur : 2nd lt Carl A. Hedin - POW ;

– opérateur bombardier : 2nd lt Murray D. Altman - KIA ; – mécanicien-navigant : technical sergeant Dwight

H. McCraken - POW ;

– opérateur radio : sgt Wayne P. Fallesen - POW ; – mitrailleu­r ventral : s/sgt Edward J. O’Leary - POW ; – mitrailleu­r latéral : s/sgt Bernard F. Zyglowicz - EVD

(évadé) ;

– mitrailleu­r latéral : s/sgt Donald R. Girard - POW ; – mitrailleu­r de queue : s/sgt Clarence P. Leibring - EVD.

Évasion du s/sgt Zyglowicz :

“J’étais membre d’équipage sur un B-17 abattu le 4 mars 1944 à Avesnes-le-Comte entre Amiens et Arras, dans le Pas-de-Calais. J’ai été pris en charge immédiatem­ent par des Français qui m’ont caché dans la ferme de M. Petit dans le village de Barly. Ils m’ont procuré des vêtements civils et se sont très bien occupés de moi et de mes blessures (éclats métallique­s dans la jambe gauche). Je suis resté un mois, le temps que je me remette de ces dernières.

Une fois rétabli, des membres de la Résistance m’ont récupéré et nous devions nous diriger sur Paris. Nous avons fait un premier stop à Frévent pour chercher un sergent de la RAF (Jim Langer) et un autre américain ayant été abattu sur B-25 (sgt John Dooley). La prochaine étape était Arras où d’autres aviateurs nous attendaien­t. À peine sortis de Frévent, nous sommes tombés dans une embuscade tendue par une centaine d’hommes de la Gestapo. Nous avons été retenus sur place pendant qu’une partie des

Allemands s’est rendue à Frévent où ils ont exécuté les hommes qui nous étaient venus en aide. Il nous a été dit plus tard qu’un des chefs de la Résistance locale avait été capturé avec l’intégralit­é des plans du réseau d’évasion. Nous avons été mis dans des camions avec les quatre autres aviateurs que nous devions retrouver à Arras et quatre civils (trois femmes et un jeune homme). Ils nous ont emmenés à Lille où nous avons été emprisonné­s dans la citadelle de la ville. Pendant ma détention le lt Darling, un autre prisonnier, m’a dit qu’il avait croisé deux membres de mon équipage avant d’avoir été pris. Il s’agissait des s/ sgt O’Leary et Girard. Le 10 avril, la RAF a effectué un raid sur un train de munitions se trouvant juste à l’extérieur de la citadelle. Plusieurs bombes ont touché la prison et j’ai profité de la confusion générale pour m’évader en compagnie du sgt Langer. Sur les 14 aviateurs détenus avec moi, j’ai entendu dire que trois autres s’étaient évadés. Langer et moi nous sommes dirigés vers Armentière­s avant de retourner sur Lille par un chemin différent. Nous nous sommes arrêtés à Santes où nous avons reçu l’aide d’un chef local des FFI.

Il a commencé par entrer en contact avec l’Angleterre pour vérifier nos identités. Nous avons été vite déplacés car la Gestapo était à notre recherche. Nous sommes allés à Lens, Vimy, Lorette pour nous arrêter à Ablain-Saint-Nazaire, un tout petit village. Là, un homme d’origine anglaise s’est occupé de nous quelques jours. Langer est retourné à Frévent et moi à Barly où je suis resté le temps que les troupes alliées arrivent dans les parages. Le 3 septembre, mes hôtes m’ont fait une petite fête d’anniversai­re. En plein milieu de celle-ci, un homme étrange et agressif portant des effets américains et armé d’un Sten Gun [pistolet-mitrailleu­r

britanniqu­e] m’a abordé et m’a demandé de le suivre immédiatem­ent. Il n’avait pas de papiers et refusait de me donner son identité. Il prétendait être le chef de la Résistance du Pas-de-Calais et être un pilote américain. Tout le monde était vraiment dubitatif, très suspicieux et méfiant. Mes amis ont finalement réussi à obtenir confirmati­on de son identité.

Il s’agissait bien d’un américain, pilote de “Typhoon” dans la RAF. Il avait été abattu un an plus tôt et son rôle était de récupérer les aviateurs abattus dans le Nord de la France pour les faire passer en Angleterre. Un camion des FFI m’a amené jusqu’à Doullens où j’ai pu rejoindre les premières lignes britanniqu­es et rentrer en Angleterre.”

 ?? ASSOCIATIO­N DU 384TH BOMB GROUP ?? Cet équipage arrive en Angleterre à l’été 1943.
Les hommes effectuent leur première mission le 27 septembre. En mars 1944, il s’agit d’un équipage plus que chevronné : ils ont tous 24 missions à leur actif et ont, entre autres, survécu au tristement célèbre raid sur Schweinfur­t en octobre 1943. Le raid du 4 mars devait être leur dernière mission de combat. Il fallait avoir accompli 25 missions pour terminer son tour d’opérations et être renvoyé chez soi.
ASSOCIATIO­N DU 384TH BOMB GROUP Cet équipage arrive en Angleterre à l’été 1943. Les hommes effectuent leur première mission le 27 septembre. En mars 1944, il s’agit d’un équipage plus que chevronné : ils ont tous 24 missions à leur actif et ont, entre autres, survécu au tristement célèbre raid sur Schweinfur­t en octobre 1943. Le raid du 4 mars devait être leur dernière mission de combat. Il fallait avoir accompli 25 missions pour terminer son tour d’opérations et être renvoyé chez soi.

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