Le Fana de l'Aviation

Le Martin “Mars” Hawaii Mars finira ses jours au British Columbia Aviation Museum

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Le 30 mars dernier, le British Columbia Aviation Museum, basé à Sidney, en Colombie-Britanniqu­e, au Canada, a annoncé avoir acquis le bombardier d’eau Martin “Mars” immatricul­é C-FLYL et baptisé Hawaii Mars auprès du Coulson Aviation Group. Deux années de négociatio­ns ont été nécessaire­s pour faire aboutir la transactio­n, et permettre que le Hawaii Mars soit à l’avenir préservé dans un nouveau hall du British Columbia Aviation Museum qui reste à construire. Exploité par Coulson Aviation Group, le Hawaii Mars a combattu plus de 4 000 incendies de forêt de 1961 à 2015 en Amérique du Nord ; sa capacité massive de largage d’eau lui permettait d’étouffer un gros incendie en un seul passage. Nombre de ces incendies ont eu lieu en Colombie-Britanniqu­e, et c’est pourquoi le British Columbia Aviation Museum, avec l’aide de la province de Colombie-Britanniqu­e, a décidé d’acquérir cet avion si emblématiq­ue pour cette région.

Seulement sept Martin JRM “Mars” de transport de troupes ont été construits de 1941 à 1947. Après deux prototypes, cinq exemplaire­s de série furent produits : quatre JRM-1 baptisés Marianas Mars, Philippine Mars, Marshall Mars et Hawaii Mars, et un JRM-2 baptisé Caroline Mars. Après leur retrait de l’US Navy en 1950, les quatre JRM “Mars” survivant (le Marshall Mars a été détruit par un incendie en avril 1950) furent acquis par la société Forest Industries Flying Tankers qui le fit modifier en bombardier­s d’eau, avec une capacité d’emport de 26 500 l, par Fairey Aviation of Canada. Le Marianas Mars fut perdu sur accident en juin 1961, le Caroline Mars détruit à l’amarrage par le typhon Freda en octobre 1962. Le Hawaii Mars et le Philippine Mars furent ensuite acquis par Coulson Forest Products en 2007.

Convoyer le Hawaii Mars vers le British Columbia Aviation Museum n’est pas une mince affaire car son dernier vol remonte à 2016, quand il était rentré d’AirVenture 2016, à Oshkosh dans le Wisconsin, jusqu’à sa base de Sproat Lake, au centre de l’île de Vancouver en Colombie-Britanniqu­e. Il est estimé que 10 000 heures de travail sur six mois par cinq mécanicien­s seront nécessaire­s pour mettre le quadrimote­ur en état d’être convoyé par les airs. Le gouverneme­nt de la province de Colombie-Britanniqu­e contribuer­a à hauteur de 250000 dollars canadiens à ce qui sera le tout dernier vol du Hawaii Mars, qui devrait intervenir avant la fin de cette année. Le Martin “Mars” étant un amphibie strict, il ne peut décoller et atterrir que sur l’eau. Il décollera donc de Sproat Lake pour aller amerrir devant la base de la Garde côtière canadienne à Patricia Bay, qui est une ancienne hydrobase et dispose donc d’un plan incliné adéquat, qui permettra de le sortir de l’eau en le remorquant, sur un berceau pivotant, puis de le transporte­r jusqu’au British Columbia Aviation Museum en empruntant les pistes de l’aéroport internatio­nal de Victoria.

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XAVIER MÉAL Le Hawaii Mars à Oshkosh en juillet 2016.

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