“Manger” : bon et généreux
Le restaurant Manger vient d’ouvrir. Face à l’appartement privé du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Une rue sécurisée de jour comme de nuit. Manger? Une création originale (voir colonne ci-contre), voulue – c’est rare – par un professionnel reconnu, Thierry Monassier. Le décor ? D’aujourd’hui mais chaleureux, inventé par l’architecte Marie Deroudilhe. On s’y sent bien. Avantage : un puits de lumière. Malin : des touches anciennes, comme ces abat-jour de métal éclairant chaque table. Egalement, corniches, cimaises, moulures. Le lieu a une âme. Côté brasserie, un bar convivial et son laboratoire pâtisserie ouvert ; plats plus élaborés sous la verrière, d’où l’on voit évoluer le chef. Un chef qui en a vu d’autres, avant de faire ce stop dans le quartier de la Bastille. Il travaille en priorité avec les producteurs locaux, dans u n r a y o n d e 5 0 k m a u t o u r d e Pa r i s . L e r ê v e d e Thierry Monassier, revenir aux fraises d’Orgeval et aux choux-fleurs d’Aubervilliers. William Pradeleix, ancien du Connaught, à Londres, sait choisir ses produits et réussir ses cuissons. La carte est bourrée de bonnes surprises : pizza du jour ; dim-sum, salade mangue, carottes, basilic thaï. Entrées : ceviche de poulpe, tartare de dorade, tartare de boeuf, burrata et framboises rafraîchies, velouté d’asperges vertes, légumes croquants crème de ricotta, maquereaux en escabèche. Trois poissons : curry vert de cabillaud ; encornet farci avec mozzarella, chorizo, blettes ; truite de Banka, artichauts grillés. Viandes : volaille jaune des Landes, délicieuse épaule d’agneau de lait de l’Aveyron, mijoté dans un tajine, boulgour de légumes grillés, amandes et dattes ; pièce de boeuf, pommes grenaille, etc. Chaque jour, un plat présenté suivant sa cuisson. Mardi : poisson ou viande grillée, snackée ; mercredi : rôtisserie à la broche ; jeudi : wok ou vapeur ; vendredi : mijoté. Parmi les desserts, réalisés sous l’oeil de Christophe Michalak : cheese-cake, salade de fruits, mi-cuit chocolat-café, crème brûlée. Au verre, de bons vins rouges : bordeaux supérieur de Maucaillou (6 €), côtes-du-rhône Jaboulet aîné 2009 (5 €), touraine Marionnet (6 €). En blanc : quincy Domaine des Croix 2011 (7 €), chardonnay bourgogne A & A. Devillard (7,50 €). Dans ce nouveau restaurant règne une atmosphère à la Carné. Le chef William Pradeleix est excellent. Le s o i r , l e menu d e s grands chefs intrigue. Une f oule de bonnes idées. Thierry Monassier est un vrai pro… Manger, 24, rue Keller, 75011 Paris (01.43.38.69.15). Carte : environ 44 € (sans boisson). Fermé dimanche et lundi. Parking proche.
Des producteurs autour de Paris
d’une cuisine où sont donnés des cours pratiques. Et des ateliers de création. Pierre Gagnaire résume l’idée : « Comment refuser de participer modestement à ce projet qui va permettre à des jeunes gens de découvrir un monde qui donne quelques clés de vie. A savoir : qualité, rigueur, intégrité, envie de faire plaisir aux autres. » Le Dîner des chefs sera renouvelé de manière régulière et au fil des saisons. Servi uniquement le soir sur réservation au prix de 55 € (sans boisson). Actuellement : oeuf cocotte au coulis de cresson (Yannick Alléno), merlan au vert (Pierre Gagnaire), pigeonneau aux épices, carottes au cumin (Michel Trama). Desserts au choix conseillés par Christophe Michalak, le pâtissier vedette du Plaza Athénée.
M. B.