“HÉLÈNE EST AU BATACLAN”

C’est la première phrase que, le 13 novembre 2015, se dit son compagnon, Antoine Leiris, en apprenant les attentats. Il la cherche. « Il faut vous préparer au pire. » Il reste seul avec Melvil, leur fils de 17 mois. Leiris réagit en journaliste. Sur Facebook, par l’émouvant « Vous n’aurez pas ma haine », qui donne son titre au livre qu’il publie ensuite. Puis à ce documentaire, réalisé avec Karine Dusfour.

Mardi dernier, 8 novembre, Arte et France 2 ont consacré leur soirée aux attentats. Le même soir aux mêmes heures : pas très malin. France 5 a préféré, pour proposer un débat et deux reportages, attendre la date anniversaire, soit le dimanche. Antoine Leiris cherche à savoir comment les survivants survivent. Comment ils s’en sortent. Comment ils protègent leurs enfants. Il va les voir et les écoute. L’intensité de leurs regards, la simplicité de leurs propos. C’est assez bouleversant, vous êtes prévenus. Sa rencontre, notamment, avec Latifa Ibn Ziaten, mère d’Imad Ibn Ziaten, assassiné par Mohamed Merah, ne laisse pas indemne. La grandeur, la simplicité et la force de cette femme forcent le respect. Tout comme Aurélie, enceinte de cinq mois lorsque Mathieu meurt au Bataclan : « Je vais craquer, mais ça ne me fait pas peur », ditelle crânement. Tout comme Colette Bonivard, blessée rue de Rennes en 1986.

Ces douleurs qui ne faiblissent pas et avec lesquelles, pourtant, il faut vivre, Antoine Leiris essaie de les comprendre. Sans haine, mais sans pardon.

France 5, dimanche 13 novembre, 20 h 50. Soirée spéciale présentée par Caroline Roux. Antoine Leiris participe à un débat à l’issue de la diffusion de son reportage.