CIRCA, LE CABARET DE L’AUTHENTIQUE
Pas de flonflons, pas de strass, pas de plumes… On a pourtant l’impression d’être dans un véritable cabaret. Installée pour trois semaines au Théâtre du Rond-Point avant une large tournée française, la compagnie Circa offre avec Beyond bien plus que du divertissement : du rêve.
N’en déplaise à son metteur en scène, Yaron Lifschitz, qui ne s’imaginait pas disputer à Freud son spectacle, on est ému par la tendresse et par l’humour. On est surtout sidéré par la prouesse et la qualité des numéros. D’abord par ce tour de hula hoop dont des arceaux scintillent de bleu à mesure que le numéro devient acrobatique. Mais aussi par le numéro final de mât chinois qu’entame un artiste déguisé en ours. C’est toute la force de ce show : sa simplicité. A croire que le cirque australien veut prouver que la qualité des numéros et le jeu des acteurs suffisent à rendre un spectacle haletant.
Pour tout décor, trois pendillons rouges, trois promontoires entourés de vieux papiers peints. Pour les costumes, on reste dans la sobriété : du noir et blanc, hormis quelques justaucorps aux couleurs criardes pour les filles, qui dénotent. Les seuls accessoires sont d’énormes masques d’animaux en peluche – des lapins, surtout – qui confèrent à l’ensemble une touche fantastique. On se croirait dans Alice au pays des merveilles. Les numéros sont accompagnés de musiques puissantes comme Le Port d’Amsterdam, de Jacques Brel, chanté en français et en anglais par Micheline Van Hautem, ou la première Variation Goldberg de Bach jouée par Glenn Gould.
On est ici dans un espace de liberté, où ce qui importe le plus est l’authenticité. Par touches successives, les artistes nous font redécouvrir les multiples facettes de la vie, dont on espère, comme pour celles d’un Rubik’s Cube, qu’elles s’harmoniseront un jour.
Beyond, Théâtre du Rond-Point, Paris VIIIe, jusqu’au 27 novembre, puis à Forbach les 29 et 30, à Bruxelles du 1er au 3 décembre, à Blagnac du 6 au 10, à Istres le 13, à Nîmes du 15 au 17…