Le match : JO 2024, Paris contre Los Angeles
QUI ACCUEILLERA LES JO EN 2024 ?
Dans moins d’un an, le 13 septembre 2017, à Lima (Pérou), les membres du Comité international olympique (CIO) désigneront la ville qui accueillera les JO en 2024. Paris, dont la candidature a été rejetée successivement en 1992, 2008 et 2012, espère cette fois-ci décrocher la victoire, un siècle après avoir accueilli les JO de 1924.
Mais Los Angeles, sa rivale, a des arguments de poids à faire valoir auprès des membres du CIO. En particulier le fait d’avoir organisé les derniers jeux bénéficiaires (232 millions de dollars de bénéfice) de l’histoire olympique ! C’était en 1984, à l’occasion des JO d’été, entièrement financés par des fonds privés. Aujourd’hui, la cité des Anges sait qu’elle peut compter sur de solides appuis financiers dans la Silicon Valley et à Hollywood. Le budget prévu pour l’organisation des JO de 2024, évalué à 5,8 milliards d’euros, sera aisément bouclé. Et, comme la ville mise sur des infrastructures pour la plupart existantes (Coliseum, Rose Bowl, salles omnisports comme le Staples Center, ou encore le Galen Center, le complexe ultramoderne de l’université de Californie du Sud), la perspective de dérapages semble lointaine. Un argument auquel les membres du CIO sont sensibles alors que la facture a systématiquement tendance à s’envoler dans les villes hôtes depuis les Jeux de Séoul, en 1988. Par exemple, à Tokyo, organisatrice des JO de 2020, elle atteindra 26 milliards d’euros, soit quatre fois le montant prévu initialement !
Côté français, on fait valoir le caractère raisonnable du budget envisagé : 3,2 milliards d’euros seront affectés à l’organisation des compétitions, 3 autres milliards aux infrastructures. Les sites Paris 2024 sont, à 95 %, déjà existants : Stade de France, Roland-Garros, vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, base nautique de Vaires-sur-Marne, Champ-deMars, Grand Palais, Bercy Arena 1 et 2 (d’une capacité de 8 000 places)… Seul un site de compétition sera construit spécifiquement pour les JO de 2024 : le nouveau centre aquatique, voisin du Stade de France. Autre argument mis en avant par Paris : 85 % des athlètes seront à moins de trente minutes de leur site de compétition.
Les recettes économiques à attendre des JO ont été évaluées à 10,7 milliards d’euros
pour la Région Ile-de-France si Paris obtient les Jeux. Sans parler de la création d’environ 250 000 emplois dans le tourisme ou la construction. Anne Hidalgo, qui soutient avec énergie la candidature de la capitale, se doute bien qu’en décrochant les JO, elle mettrait une partie des électeurs de son côté en vue des élections municipales de 2020.