Le tableau de bord de... Michel Sapin
POSEUR DE PIÈGES BUDGÉTAIRES
Face à l’avalanche de critiques contre son dernier budget, le ministre des Finances a eu l’aplomb de s’en dire « fier » et de nier qu’il s’agisse d’un « budget de campagne électorale ». Mais il ne mentait pas. Car, à l’évidence, ce budget n’a pas été rédigé par une équipe soucieuse de se donner des armes pour l’emporter mais par des politiciens déjà convaincus qu’ils vont perdre ! On imagine sans peine leur panique s’ils devaient en hériter : des milliards de recettes anticipées, des milliards de dépenses reportées. Et toutes « de façon irréversible », ainsi que l’a souligné Gilles Carrez, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
Un beau travail de sabotage dont Michel Sapin peut effectivement se dire « fier », d’autant qu’il l’a fondé sur des prévisions de croissance à l’optimisme si éhonté que même Pierre Moscovici (envoyé à Bruxelles pour y juger de la « sincérité » du budget de tous les Etats membres) et les experts du Haut conseil des Finances publiques n’ont pu faire autrement que le dénoncer. Mais le plus fort est que ce budget estampillé « après nous, le déluge » n’est pas le seul piège tendu à la future majorité. Il lui faudra gérer aussi un héritage très explosif. Entre autres : le démarrage du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, la surpopulation des universités récemment sommées d’accueillir tous les master 2 et l’obsolescence des centrales nucléaires. Le tout, sans aucune marge de manoeuvre budgétaire… grâce à Michel Sapin.