Le Figaro Magazine

“J’AI AIMÉ QU’IL SE REMETTE EN MARCHE SEUL”

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dents américains successifs, d’une rhétorique niaiseuse, si communémen­t partagée, qui fait ressembler la vie politique à un roman rose et noir de mauvaise qualité. Ensuite, pour l’intérieur, le peuple dont on émane, auquel on s’adresse, auquel on fait confiance, peut se tromper, sans que par principe aucun reproche ne puisse lui être adressé. Si le « J’invite les Français qui veulent rester libres » de De Gaulle serre le coeur, c’est bien parce qu’il suppose qu’il existe, et peut être en grand nombre, des Français qui ne veulent pas rester libres, des hommes qui préfèrent la servitude. Le gaullisme, on le sait, est aussi affaire de circonstan­ces. François Fillon a réussi, ce que beaucoup, à commencer par moi, jugeaient impossible : faire passer le gaullisme à l’intérieur de la primaire. Un homme seul, armé de son seul programme, partant à la rencontre du peuple en commençant par celui de son parti. Et ce faisant, il a probableme­nt sauvé cette Constituti­on de 1958 qui a rendu tant de services et qu’on ne trouve obsolète que si l’on oublie qu’elle vaut ce que valent les hommes politiques qui l’animent.

Mais le gaullisme n’est pas affaire seulement de politique intérieure. Après le Brexit, après l’élection de Donald Trump, alors que l’Occident paraît miné moins par la simple démagogie que souvent par la xénophobie ou le néofascism­e, l’une des grandes questions qui vaille est de savoir qui portera le message d’une France soucieuse avant tout de la dignité des hommes. Imaginez un instant pour vous en convaincre le conseil de sécurité de Trump, de Poutine et de Theresa May. Par le point où il s’est placé, comme par la rectitude de son parcours électoral, François Fillon se sent appelé à cette mis-

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