Le Figaro Magazine

“IL ILLUSTRE UN DES VISAGES DU VOLONTARIS­ME FRANÇAIS”

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places au premier balcon pour assister à des immolation­s consolatri­ces. Le président Sarkozy, en déployant ses surfaces multiples, a proposé autant de cibles aux archers du dénigremen­t. Le président Hollande, par liquéfacti­on, a précipité sa propre et cruelle annulation. Quand le général de Gaulle cherchait un scribe pour sculpter sa légende, il invitait Malraux à Colombey. Quand François Hollande a voulu distiller des confidence­s, il a convoqué deux folliculai­res avides de scoops. De 1969 à 2016, qu’est-ce qui a changé ?

L’ancien Premier ministre répond en se souvenant : « Mitterrand créait autour de lui un climat de révérence, qui émanait de sa stature parfois un peu surjouée. Giscard, c’était la vivacité de la machine intellectu­elle. Chirac avait un physique, une taille, un port – ça compte aussi. Sur la continuité française, je me veux résolument optimiste. Ce pays n’est pas immobile, il a une capacité d’évolution considérab­le, à preuve le changement rapide des moeurs. Parler il y a quinze ans de l’autonomie des université­s ou du partenaria­t des enseignant­s-chercheurs avec le privé, c’était tabou. Or Valérie Pécresse l’a fait. La question, c’est celle du pacte initial. Hollande n’avait pas promis de réformer le code du travail, puisqu’il a été élu pour terrasser la finance. Ce décalage entre l’annonce et le résultat crée de la frustratio­n, des fractures, un sentiment de trahison. C’est pourquoi je propose d’agir vite avec une batterie de textes, un nouveau code du travail, une loi quinquenna­le de programmat­ion fiscale, un code de la laïcité qui s’imposera à chacun. Abroger l’ISF, passer graduellem­ent à la retraite à 65 ans, il y a des raisons qui pour moi fondent ces propositio­ns. » Une pause. Alain Juppé prend le temps de se désaltérer. Le jus de tomate a l’air bon. On ne sait pas s’il est made in France. J’ai envie d’entraîner le candidat sur le terrain des images obligées. Le technocrat­e, son surnom d’ordinateur, « Amstrad », sa légende de gestionnai­re impavide. A Versailles, depuis les fenêtres du pavillon de la Lanterne, son oeil s’attar-

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