“RAREMENT HOMME D’ÉTAT SUSCITA AUTANT DE PASSION”
nous connaître alors qu’à peine sorti de l’adolescence et déjà passionné de politique, il fréquentait assidûment les salles de rédaction des journaux, en particulier celle du Quotidien de Paris, dans les premières années du septennat de François Mitterrand. Nous étions alors installés à Neuilly, qu’il habitait, et dont très jeune il ambitionna de conquérir la mairie. Sa curiosité, la vivacité de son esprit, son énergie, sa soif de savoir étonnaient les journalistes avec lesquels il devait avoir plus tard des relations mélangées et souvent difficiles, et auxquels il a rendu l’autre dimanche un hommage inattendu et bienvenu. Dès cet âge, se révélait chez lui, derrière une fringale d’information, le souci de comprendre la France, son histoire, sa culture, sa nature et son peuple, comme s’il s’agissait d’objets étrangers. Il semblait orphelin d’un pays dont il parlait avec un sentiment profond d’admiration et avec cette même emphase dont il ne cessera jamais d’orner son discours. Il poursuivra tout au long de sa carrière ce questionnement sur l’identité de notre nation, au risque qu’on lui en fasse grief et qu’on y voie tantôt un stratagème politique, tantôt une manifestation d’inculture. Encore aujourd’hui, et avec quel mépris, alors que ce problème revient au coeur de nos préoccupations ! Les maladresses ou les excès de langage de Nicolas Sarkozy ne sont que trop souvent le revers de sa sincérité. Les violentes réactions que provoqua, au début de son quinquennat, sa relance de la ques-