ENCHÈRES ET EN OS
Les collections de haute couture peuvent aller se rhabiller. La robe dorée qui moulait Marilyn Monroe pour le quarantième anniversaire de Kennedy a été vendue aux enchères. L’heureux acquéreur a déboursé la modique somme de 4,5 millions d’euros. Le fétichisme ne connaît pas de limites. Le morceau de tissu gardait-il le parfum de la star, ce Chanel n° 5 qu’elle mettait pour dormir ? Où le monsieur va-t-il conserver ce trophée ? Dans un coffrefort ? Normalement, sa femme devrait posséder le tee-shirt de Stanley Kowalski dans Un tramway nommé désir. Ah, la bonne odeur de transpiration signée Marlon Brando !
Au fond de la salle, un petit malin demande si quelqu’un veut acheter la plaquette de beurre utilisée à des fins peu orthodoxes dans Le Dernier Tango à Paris.A notre humble avis, l’accessoire est devenu du roquefort. Mais cessons ces pensées sacrilèges.
Il est sain, il est touchant que des gens se ruinent pour des bricoles, s’endettent pour des chimères. L’étoffe de nos rêves n’a pas de prix. Pablo Escobar s’était procuré la voiture criblée de balles qu’on voit à un péage d’autoroute dans Le Parrain 2. Les trafiquants de drogue ont droit eux aussi à leur jardin secret. Combien coûte le faux nez dont s’affublait Orson Welles dans chacun de ses films ? Pendant ce temps, une brochette d’acteurs français a signé une pétition de soutien à François Hollande. On serait beaucoup trop méchant avec notre président. Encore un épisode qui va le faire chuter dans les sondages. Ces saltimbanques ne doutent donc jamais que leur opinion nous impressionne. Leur attitude déçoit. Tout est à l’avenant. Qui aurait envie de posséder un corsage de Sylvie Testud ? Hein, qui ça ? Et Deneuve ? Qu’alliez-vous faire dans cette liste, madame Deneuve ? Qui va vouloir votre tenue de Peau d’âne, maintenant ?
Le fétichisme ne connaît pas de limites