JARDIN IL EST HOUX, LE BONHEUR !
De toutes les plantes que nous dessinions enfants pour orner nos cahiers d’essai au moment de Noël, le houx était roi. Six petits ponts inversés, la pointe vers le haut et en bas trois boules rouges. Tout était dit de la neige, des bonshommes à nez de carotte et des cadeaux qui nous fileraient sous le museau si on continuait à ricaner. Quand le potache grandit, il se rend compte que le houx, c’est bien plus que ça. Surtout lorsqu’il a la chance de pénétrer, alors que c’est fermé jusqu’au mois d’avril, dans le lacis enchanté de l’Arboretum des prés des Culands, à Meung-sur-Loire, patrie d’un traître de Dumas et du cinéaste Alain Corneau. Là, sur les petites îles qu’enserrent les bras des rivières Mauves, se cache la collection nationale d’Ilex (nom latin du houx) constituée par Pierre Paris et sur laquelle veille Stéphane Chassine. Dans ce lieu où dansent les fées, l’Ilex mène la ronde. Il en existe à feuilles caduques comme les délicats verticillata ou Sparkleberry, de minuscules comme nothofagifolia, de costauds comme koehneana à feuilles de châtaignier, de mythiques comme le paraguariensis dont on tire le maté. Geais, pies et merles ne bouderaient sous aucun prétexte ce pays de cocagne où faire bombance de fruits rouges, roses, jaunes ou orange. Et nous, on rêve d’inviter certains des 450 pensionnaires de l’Arboretum à rejoindre notre jardin. Arboretum des prés des Culands
et, pour acheter des houx, une adresse : la Pépinière du Val de Jargeau