ENTRE FILLON ET MACRON
« Je suis le Jiminy Cricket qui parle à l’oreille des deux. »
L’essayiste libéral Mathieu Laine offre une particularité inédite en cette année présidentielle. Il est l’ami de deux des principaux candidats à l’Elysée : Emmanuel Macron et François Fillon. Deux hommes qui vont être amenés, ils ont déjà commencé, à s’affronter politiquement dans la campagne. Pour l’instant, le combat se fait à fleurets mouchetés. Et aucun de ses deux amis ne lui a demandé de faire un choix ! « Je ne suis pas parlementaire, je n’ai pas à choisir. J’ai toujours fait mes choix en fonction des idées. »
Mathieu Laine est persuadé que les deux hommes sont des libéraux, l’un, Macron, à tendance progressiste ; l’autre,
Fillon, à tendance conservatrice.
Il leur parle quasiment tous les jours, échange des SMS, donne des conseils. Et prend évidemment soin de ne pas divulguer à l’un les secrets de campagne de l’autre. En revanche, il se félicite de cette confrontation entre deux candidats qui ont un socle commun, car ils ont fait de la réforme leur étendard. Il essaye juste de convaincre François Fillon qu’il est possible de tenir un discours positif sur la réforme, vecteur d’espérance et plus seulement de sang et de larmes. Il s’efforce d’éviter qu’Emmanuel Macron ne se laisse entraîner trop à gauche. « Mes conseils ne sont guidés que par un objectif : comment populariser les idées de liberté. »
« Je ferai comme en 2011 et tout ira bien. » Aquilino Morelle se retrouve lui aussi confronté à une situation inédite. Il est l’ami proche de deux des principaux candidats à la primaire du PS de janvier prochain : Manuel Valls et Arnaud Montebourg. Politiquement, il est plus proche des idées du second, dont il avait été le directeur de campagne lors de la primaire de 2011. Mais il a plus souvent travaillé avec le premier, notamment à Matignon de 1997 à 2001 quand Lionel Jospin était Premier ministre. En 2011, c’était quand même plus facile, les deux hommes jouaient placés. Cette fois-ci, ils comptent bien l’emporter et gagner le droit de participer à la présidentielle. Les tensions seront forcément exacerbées. D’autant qu’ils ont gouverné ensemble. Reste, au-delà des idées socialistes, un point commun aux trois hommes : le peu de considération pour François Hollande. Aquilino Morelle les réconciliera sans doute avec les passages qui lui sont consacrés dans son prochain ouvrage, L’Abdication, qui sort le 11 janvier (Grasset).
Aucun des deux ne m’a demandé de choisir