Le Figaro Magazine

EN APPELLENT À LA DROITE…

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On ne peut trouver de valeurs plus authentiqu­ement de droite que celles de l’institutio­n militaire. Le général de Villiers, chef d’état-major des armées, en rappelait quatre dans sa tribune des Echos, la semaine dernière : respect, discipline, cohésion, courage – auxquelles on peut ajouter celles qui vont avec : sens de l’honneur et du sacrifice, amour des traditions et de la patrie. La gauche, certes, s’y retrouve aussi dans les drames de notre Histoire – mais il reste que cela fait partie du bagage identitair­e de la droite.

Or, le paradoxe est que les armées qui devraient être protégées, promues, défendues par la droite au pouvoir ont été fréquemmen­t négligées par elle. En tout cas depuis trente-cinq ans – car Valéry Giscard d’Estaing a été jusqu’à présent le seul des présidents de la Ve République à avoir redressé les crédits militaires pendant tout son septennat. Mais depuis, de quels ministres de la Défense les armées gardent-elles un bon souvenir ? Des ministres socialiste­s – Hernu, Chevènemen­t, Joxe (oui, même Joxe) et maintenant Le Drian. Le général de Villiers n’a d’ailleurs pas manqué de rendre hommage à ce dernier dans sa tribune en parlant du « volontaris­me du ministre de la Défense ». La raison de cet hommage ? Le rétablisse­ment des crédits. Cela avait pourtant mal commencé. Deux ans après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, en mai 2014, les chefs d’étatsmajor­s avaient fait savoir qu’ils déposeraie­nt collective­ment leur képi si la baisse inexorable des effectifs et des crédits se poursuivai­t. Le Drian n’était d’ailleurs pas mécontent de la démarche. Hollande dut suspendre le mouvement. Les attentats qui ont suivi ont sonné l’alerte : la « dégradatio­n durable de la sécurité », comme dit Villiers, rendait la situation budgétaire intenable. Bercy a dû accepter le redresseme­nt.

A la droite maintenant de l’accélérer pour atteindre les 2 % du PIB (contre les 1,77 % de 2017 – retraites comprises) ; car c’est bien à elle que s’adresse le chef d’état-major des armées. Et ce, d’autant plus que le sujet a été absent des débats de la primaire – comme si cela allait de soi, comme si les militaires étaient un public « captif ». Rien n’est jamais acquis.

De quels ministres de la Défense les armées gardent-elles un bon souvenir ? Des ministres socialiste­s !

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