SI LELOUCH M’ÉTAIT CONTÉ
Claude Lelouch, c’est Sacha Guitry. Ou presque. De Guitry, il a la profusion, la gourmandise, l’inventivité, la liberté d’allure, le ton et le goût des grandes fresques historiques. Il a aussi, comme le Maître, le dédain d’une grande partie de la critique ; et l’on sait aujourd’hui que Guitry a gagné contre la critique. Il a enfin la fascination des femmes et du désordre salvateur et charmant qu’elles mettent dans la vie des ennuyeux bonshommes. Tout cela donne une oeuvre étincelante, sans trop de clinquant, et dont Arte propose quatre des meilleurs moments, pour bien commencer l’année où le maître (c’en est un, aussi) fêtera ses 80 ans ; et soixante ans de carrière.
En version restaurée, le 2 janvier, La Bonne Année (20 h 50), soit l’un des plus beaux rôles de Françoise Fabian, libre, indépendante et amoureuse face à Lino Ventura, plus rugueux que jamais, suivi d’Un
(22 h 45). Le 4, Tout ça… pour ça ! (20 h 55), avec la fameuse scène improvisée sur le mont Blanc, où Luchini s’en donne à coeur joie, et une vision de la justice et du couple que n’aurait pas reniée Guitry. Suivi d’un entretien avec Lelouch et du merveilleux court-métrage C’était un rendez-vous tourné avec une voiture à pleine vitesse dans Paris un petit matin d’août 1976. Impossible à faire sous Hidalgo.
Fin du feu d’artifice le 9 janvier avec L’aventure, c’est l’aventure (20 h 50), qui a toujours la même fraîcheur. Ce qui vient du coeur ne vieillit pas.
Cette dernière phrase, c’est presque beau comme du Lelouch. Cycle Claude Lelouch, Arte, du 2 au 9 janvier.