Le tableau de bord du… palais de l’Elysée
François Hollande n’a peut-être pas su profiter d’une conjoncture exceptionnellement favorable (pétrole au plus bas et taux d’intérêt négatifs) pour redresser l’économie et vaincre le chômage, mais il est au moins parvenu à stopper l’envolée du budget de la présidence de la République : de 3,3 millions d’euros en 1994 et dix fois plus en 2007, celui-ci avait explosé sous Nicolas Sarkozy au point d’atteindre 112,5 millions d’euros en 2010.
Mais c’est aussi grâce aux mesures imposées par Nicolas Sarkozy – dont l’instauration d’un contrôle annuel de la Cour des comptes et la mise en place d’un cadre budgétaire et comptable enfin conforme aux règles de la gestion publique – que l’intendant du palais, Hervé Guénot, a pu ramener sa dotation annuelle à 100 millions d’euros, tout rond, en 2016. Les différents services ont tous reçu pour consigne de contracter en priorité des marchés publics, si possible groupés. Les heures supplémentaires et les notes de frais ne sont plus remboursées sans justificatifs. Un avion de secours (vide) n’est plus mobilisé au moindre déplacement présidentiel. Une bonne partie du stock de vins a été vendue (pour 501 000 €, en 2013) et la prime d’assurance du parc automobile a été renégociée : de 80 525 € en 2013, elle est tombée à 29 512 € en 2015.
Sans oublier le départ de Valérie Trierweiler, qui a tout de même permis d’économiser 450 000 € par an… soit autant que le coût d’entretien des espaces verts, salaires des jardiniers compris. Un bel effort, qu’on aurait aimé voir appliqué au plan national ! VÉRONIQUE GROUSSET