GILLES BOYER, DANS L’ATTENTE
Dans sa circonscription, Emmanuel Macron a fait 34 % des voix au premier tour dimanche 23 avril. François Fillon est à 33 %. Ces chiffres ont plongé Gilles Boyer dans l’expectative. Désigné candidat aux législatives dans la 8e circonscription des Hauts-de-Seine, l’ancien directeur de campagne d’Alain Juppé est dubitatif : « On n’a pas de point de repère pour mesurer le rapport de force. » Sur ces terres de droite, entre Sèvres et Meudon, le leader d’En Marche ! a évidemment bénéficié de voix de droite. Comment se reporteront-elles en juin prochain ? Reviendront-elles sur le candidat des Républicains ou resteront-elles sur celui qui se réclamera de la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron si celui-ci est élu ? C’est la grande inconnue d’une séquence électorale inédite. Proche d’Alain Juppé, Gilles Boyer, 45 ans, sait qu’il pourra récupérer des voix qui se sont portées sur l’ancien ministre de l’Economie de Hollande. Mais qu’il en perdra sur sa droite de la part d’électeurs qui n’ont pas digéré le retrait des juppéistes de la campagne présidentielle de François Fillon. L’équation n’est pas simple. Elle se compliquerait si Macron élu nommait à Matignon un responsable de droite ou intégrait dans son gouvernement des ministres de droite. Quelle campagne mener pour les législatives dans ce cas ? Comme beaucoup de candidats aux législatives, Gilles Boyer en est réduit à attendre le résultat du dimanche 7 mai.
« Le moment de vérité sera à partir du 15 mai. » Ce candidat aux élections législatives sait que, si l’Elysée se décide le 7 mai, la majorité à l’Assemblée nationale pourrait se jouer entre les 15 et 19 mai. « C’est la semaine de tous les dangers », estime celui qui estime que c’est le moment où chacun déposera sa candidature en préfecture. Sous quelle étiquette ? De cette réponse dépendent la future majorité et les futurs combats de juin prochain.
« Je peux être en duel face à la candidate de Macron. » Eric Ciotti sera candidat aux élections législatives. Dans sa circonscription, Fillon est arrivé en tête (27 %) devant Marine Le Pen (23 %) et Emmanuel Macron (21 %). Mais il se souvient qu’en 2012, le score du FN était passé de 22 à 16 % entre la présidentielle et les législatives. Ce qui lui avait permis d’échapper à une triangulaire.
On n’a pas de point de repère