Le Figaro Magazine

CHEMISE IVOIRE, C’EST TOUT VU !

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Atort ou à raison, les chemises couleur ivoire ont disparu des rayonnages. Il s’agit pourtant d’une référence assez versatile. Elle se porte de façon décontract­ée ou plus habillée. Dans une garde-robe sport composée de vestons et de complets en tweed, ce vêtement apparaît même comme essentiel. On le préférera à la chemise blanche qui crée une distorsion stylistiqu­e entre le formalisme urbain et l’esprit campagnard. A l’inverse, la chemise bleu ciel à carreaux colorés ou ivoire, complète très bien les draps de laine rustiques, dans une harmonie de couleurs estompées.

Dans les années 1950 et 1960, la chemise ivoire pouvait également se porter sous un costume de ville, gris ou bleu. L’effet plus atténué qu’avec du blanc était raffiné sans ostentatio­n. Le col et les poignets se salissaien­t moins. A noter aussi que les hommes appréciaie­nt beaucoup les costumes marron ou grèges. C’était à la mode. Si les Anglais de la City se sont bien gardés d’un choix pareil, les Français en raffolaien­t. Toute l’élégance de l’inspecteur Clouzot ! La chemise ivoire était alors un complément indispensa­ble. Mais cet usage en ville s’est rapidement perdu.

Aujourd’hui, la seule occasion de voir encore une chemise ivoire est lors des mariages. Influencés par leur fiancée qui a souvent opté pour une robe blanc cassé, les jeunes hommes me posent la question : harmoniser ou pas ? Pour le coup, je suis circonspec­t. Bien sûr, on ne voit la chemise qu’aux poignets et au col, la différence de teinte avec le blanc n’est pas radicale, mais, au fond, je continue à penser que cette option n’est pas adaptée à l’événement. Lors d’un mariage, la prestance compte, d’autant qu’associée à une laine contempora­ine fine et très lisse, la chemise ivoire passera pour sale. Prudence, donc. On ne s’engage pas à l’aveugle !

Dans une garderobe sport

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