Le Figaro Magazine

UNE INQUIÉTUDE CERTAINE

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Cette élection présidenti­elle ne laisse pas de marbre les épargnants. Elle les inquiète. Selon un sondage (baromètre Odoxa-Linxéa pour Les Echos), 40 % des Français pensent que l’élection d’Emmanuel Macron aurait des conséquenc­es négatives pour leur épargne et ils sont 58 % à penser de même en cas d’élection de Marine Le Pen. « Nous avons reçu beaucoup d’appels de clients », confie un banquier privé qui ne veut pas être cité. Entre les deux tours, l’inquiétude reste palpable, assure-t-il, avec des réactions que les profession­nels jugent souvent irrationne­lles. « Certains nous ont déjà demandé de transférer des comptes titres en Suisse ou au Luxembourg, pour être sûrs que leur argent serait en sécurité quoi qu’il arrive. » Sans aller jusque-là, la plupart de ceux qui ont un patrimoine immobilier et financier tentent de mesurer l’impact des projets des deux candidats.

Marine Le Pen ne prévoit pas de toucher à l’ISF, ni à la fiscalité de l’épargne. Mais elle envisage de relever le quotient familial et de ramener de 15 à 5 ans le nombre d’années à attendre entre deux donations pour bénéficier à nouveau d’un abattement fiscal. Elle envisage aussi une réduction des droits de mutation sur les transactio­ns immobilièr­es. Dans son programme, c’est la sortie de la zone euro et les conséquenc­es d’un retour même partiel au franc, notamment l’inflation, qui font peur aux épargnants. Avec le programme d’Emmanuel Macron, les conséquenc­es sont tout autres. Le choix fiscal sur l’épargne est tranché. Le candidat veut une neutralité fiscale avec un impôt sur le capital, qui serait fixé pour tous les placements à 30 % (taux incluant les prélèvemen­ts sociaux de 15,5 %). Il espère ainsi orienter les Français vers les actions. Le candidat a aussi précisé ses projets face à l’immobilier, même si des questions demeurent. L’ISF deviendrai­t un impôt sur la fortune immobilièr­e, les actifs financiers, seuls considérés comme productifs, en étant exonérés. La résidence principale conservera­it toutefois l’abattement de 30 % dont elle bénéficie aujourd’hui. CAROLE PAPAZIAN

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