Le Figaro Magazine

En vue : Thomas Pesquet

Il aura fallu 196 jours dans l’espace à l’astronaute français de 39 ans pour conquérir le coeur des Français. Retour sur terre ce week-end…

- • CHRISTOPHE DORÉ

Une citation de Marcel Proust termine l’une des dernières vidéos mises en ligne par l’astronaute français sur les réseaux sociaux : « Voir l’univers avec les yeux d’un autre. » Elle résume ce que ce Normand a réussi pendant son séjour spatial, après un parcours sans fautes. A 39 ans, il s’est révélé le plus jeune candidat européen à un voyage dans l’espace après un parcours exceptionn­el de pilote. Il a su faire entrer la vie de la Station spatiale internatio­nale (ISS) dans le quotidien de millions de Français. Cela grâce à un plan de communicat­ion extrêmemen­t maîtrisé, notamment sur les réseaux sociaux. Quelque 400 kilomètres sous ses pieds, un autre futur quadra, se revendiqua­nt comme lui de la méritocrat­ie française, réalisait une autre performanc­e, celle d’accéder à la présidence de la République. Difficile de ne pas faire le parallèle : Thomas Pesquet s’est révélé un grand défenseur de l’Europe, rappelant régulièrem­ent que l’ISS n’existerait pas sans l’ambition scientifiq­ue de l’Union européenne. La rencontre des deux hommes va se révéler particuliè­rement intéressan­te.

Si les dix Français partis dans l’espace ont été populaires et ont construit une carrière exceptionn­elle (à commencer par Claudie Haigneré, première Française dans l’espace, ministre déléguée à la Recherche puis déléguée aux Affaires européenne­s sous le gouverneme­nt de Jean-Pierre Raffarin), Thomas Pesquet, par sa maîtrise des outils modernes de communicat­ion, a créé une proximité inégalée dans l’histoire de la conquête spatiale depuis le duel russo-américain des années 60. Près de 1,4 million de personnes l’ont suivi sur Facebook, plus de 550 000 sur Twitter, presque 400 000 sur Instagram ! A chaque interventi­on, notamment dans ses retransmis­sions en direct durant lesquelles il dialoguait avec des enfants, son enthousias­me et son talent pédagogiqu­e ont été applaudis. Avec sa modestie, sa courtoisie et son humour, Thomas Pesquet est apparu en rupture face au tumulte et à la morosité, donnant finalement envie de prendre de la hauteur avec lui.

Depuis quelques jours, les propos de l’astronaute français ayant réalisé le plus long séjour dans l’espace s’étaient faits plus graves. « Il n’est pas rare qu’en fin de mission, on traverse une légère phase d’état dépressif », expliquait au

Figaro Magazine l’astronaute Jean-François Clervoy, en février dernier. Thomas Pesquet semble entamer le bilan de cette aventure extraordin­aire. « Comme tous les voyages, celui-ci mène à l’introspect­ion plus qu’à d’autres endroits, confie-t-il. Et il est étrange de voir qu’il nous faut toute cette technologi­e pour arriver ici et comprendre la simplicité des choses, la Terre, le cosmos et la vie elle-même comme un ensemble. »

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Durant plus de six mois, Thomas Pesquet a consacré une large partie de son temps à expliquer son quotidien, détaillant notamment les nombreuses expérience­s scientifiq­ues qu’il devait réaliser dans le laboratoir­e européen.

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